L’avenir de l’Union Européenne, conversation avec Zygmunt Bauman.

Zygmunt Bauman

La rencontre et la conversation avec Zygmunt Bauman,professeur de sociologie à l’Université de Leeds et Varsovie, a eu lieu à Reggio Emilia le 29 avril et le 12 mai 2007 auprès du salon international du livre de Turin.

Antonio Torrenzano. Est-ce que comment vous considerez l’Union Européenne à 27 Etats membres? Et l’entrée des Pays de l’Europe de l’Est?

Zygmunt Bauman. Il ya quelque mois, j’ai publié un essai titré “Europe, an unfinished adventure”. Cela s’ouvre avec le rappel aux différents mythes qui expliquent les origines de l’Europe et d’autres récits qui ont accompagné son histoire. Je termine avec la suivante réflexion: Il y a un commune fil rouge qui traverse toutes les histoires, l’Europe est quelque chose qui se découvre; l’Europe est une mission, quelque chose qui va créé, construite,consolidée. Nous devrons avoir encore beaucoup d’imagination, sens du but, dur travail pour accomplir à cette mission. Il s’agit d’un travail, peut-être, qu’il ne finira jamais, une perspective toujours suspendue. L’Europe c’est un endroit d’aventure. D’aventure comme de voyages interminables, entrepris pour la découvrir, l’inventer ou l’évoquer. Les Européens ont toujours été des aventuriers plutôt que un peuple amant du même lieu, des vagabonds infatigables plutot que des timides ou des sédentaires.Un peuple qui a préféré vivre sa vie dans un monde qui ne terminait pas à l’enceinte du propre village.J’imagine que la réponse à votre question soit contenue dans cette citation. Pour les Pays de l’Europe de l’Est commence une nouvelle aventure. Une nouvelle aventure pour les nouveaux venus et pour la vieille Europe,pour tous les deux ensemble. Le développement du futur dépendra de la contribution et de la sagesse de tous les Européens.

A.T.L’Europe doit affronter un autre dilemme: sa croissance économique qui est moins vif de la Chine et de l’Inde, ses coûts du welfare qui augmentent. Dans vos écrits,vous avez souvent réfléchi sur les conséquences tragiques de l’exaspération de la souplesse et de la précarité dans les sociétés contemporaines. Comment, alors, pourrons nous conjuguer le respect pour la dignité humaine et la cohésion sociale sans produire stagnation ?

Zygmunt Bauman. Je me trouve d’accord avec votre diagnostic, avec votre sens d’alarme et avec le fait qui n’est pas facile à résoudre. Une solution est du tout inconcevable tant que nous continuerons à confiner notre pensée dans l’opposition entre la promotion de la dignité individuelle et une économie vigoureuse.L’incertitude peut résulter moins déconcertante et terrifiante d’une façon ou d’une autre, si nous nous demandions quel phénomène a produit cette opposition entre les deux valeurs. Après tout,nous avons eu des longues périodes, dans notre récente histoire, dont les deux valeurs étaient prospères. Nous avions aussi un consentement presque complet (de droite à gauche) sur le fait que l’économie ne peut pas être florissante si pas intégrée et sauvegardée par un état social. Cet-à-dire un contrat d’assurance politique collectif souscrit contre le mauvais sort individuel. L’économie capitaliste pouvait aller avec vigueur seulement si le capital pouvait se permettre d’acheter du travail et le travail était en santé, bien nourri, fort, instruit, pour attirer les acheteurs. Donc fournir aux pauvres et aux individus en chômage une vie digne était vu non seulement comme une éthique demandé mais aussi comme un investissement rationnel et sûr. Cette manière de penser était seulement possible quand tous les fils étaient unis l’intérieur du territoire de l’Etat-nation et quand l’Etat constituait le principal endroit du mariage entre le pouvoir économique (la capacité de produire des choses) et la politique (la capacité d’adresser, gerer, diriger une comunauté vers le futur). Maintenant tous les fils s’entrelacent par contre au-delà du rayon d’action des politiques nationales et la croissante érosion réduit une grande partie de la souveraineté nationale.Le résultat? Une mondialisation purement négative, une globalisation des flux de capital et des marchandises, de criminalité et terrorisme mais pas de la politique qui pourrait contrôler ou corriger.Nous vivons actuellement dans un divorce entre le pouvoir économique et la politique.

A.T. Est ce que vous pouvez mieux expliquer votre analyse?

Zygmunt Bauman. D’un côté, nous avons une politique sans pouvoir et de l’autre un pouvoir émancipé par le contrôle politique. Le pouvoir économique flotte dans une place globale, pendant que la politique reste locale comme avant. Il est dans ce hiatus entre le pouvoirs économiques mondiaux et la politique locale qu’il se niche et prospère l’antagonisme entre vie digne et croissance économique. Le capital financier n’a plus besoin d’investir dans le travail local, il peut l’acheter dans des Pays lointains où il est plus avantageux. Où, il y n’a pas besoin de faire des investissements sur la dignité de la vie.La survivance et la santé des travailleurs sont vues comme problèmes d’autres et, si les mesures sanitaires et l’hygiène terrifiante, la formation inadéquate, moins bien pour eux mais pas pour les entrepreneurs qui se déplacent où les fruits sont frais et mûrs pour être usés. La cohésion sociale ne peut pas être plus sûre dans le contexte d’un Etat ou aussi d’un groupe d’Etats. Elle peut être rétablie, réintégrée dans le contexte d’une globalisation positive.Il n’y aurait jamais eu welfare sans lois nationales contraignantes, sans un ordre judiciaire universel pour tous les citoyens, sans la subordination de tous les aspects de la vie partagée à la surveillance démocratique, au contrôle et à la réglementation. Et il n’y aura pas un équivalent de welfare sans lois et règles contraignantes au niveau global, sans tribunaux globaux, institutions démocratiques globales (même si dans une forme différente de la démocratie parlementaire fait à la mesure d’un Etat-nation).

A.T. Est-ce que comment pouvons nous repenser nos démocraties?

Zygmunt Bauman. Le moderne système démocratique est né et grandi graduellement, à travers virages et changements, du désir de sûreté en combinant ensemble l’homme avec la confiance dans l’avenir.Le type de sûreté qu’ils cherchaient, il signifiait surtout la réglementation normative pour l’élimination ou pour la réduction de l’incertitude. L’Etat-nation, une des inventions les plus fécondes de l’âge moderne était un contrat qui permettait d’atteindre ce but à travers la souveraineté circonscrite au territoire, le droit de faire lois et définir leurs limites. La liberté de choix est inséparable de la faillite, plus ou moins prévisible. Pour tout ça, quelques-uns trouveront ces risques insupportables en découvrant ou en soupçonnant qui excède de fait leur pouvoir personnel pour l’affronter. Pour la majorité des gens, la liberté de choix restera un fantôme fuyant ou un rêve oisif, à moins que la peur de la défaite ne soit pas adoucie par un contrat d’assurance politique dans le nom de la communauté. Un contrat politique dont ils peuvent avoir confiance et, sur lequel, ils peuvent faire confiance en cas de malchance.À la douleur d’une manque d’espoir, il s’ajoute en effet l’humiliation d’une manque de chance. Sans une assurance collective, il y n’a pas aucune stimulation à l’engagement politique ni à la participation au jeu démocratique.Sans droits sociaux pour tous, un large et probablement numéro croissant de gens, ils croiront que leurs droits politiques seront inutiles et pas dignes de quelque attention. En effet, si les droits politiques sont nécessaires parce que les droits sociaux aient lieu; les droits sociaux sont indispensables pour maintenir actifs les droits politiques. Les deux droits ont besoin l’un de l’autre pour survivre. La survivance des deux droits reste dans leur accomplissement comun.Un devoir et un défi décourageants. Le XXI siècle sera tumultueux et frénétique.

 

Antonio Torrenzano

 

 

 

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