De l’invisibilité à la reconnaissance? Participation et citoyenneté des femmes du sud.

 

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Conversation avec:
**Martha Nussbaum est professeur de droit et éthique à l’Université de Chicago.Elle a enseigné près des Universités de Harvard, Brown et Oxford. De 1986 à 1993, Martha Nussbaum a été chercheuse auprès du World Institute for Development Economics Research, de l’université des Nations Unies, à Helsinki.Elle est auteur des nombreux essais, dont Cultivating Humanity:“A Classical Defense of Reform in Liberal Education.”(1997),Sex and Social Justice” (1998), “Women and Human Development” (2000), “Upheavals of Thought: The Intelligence of Emotions.” (2001)
**Wassyla Tamzali, avocat, écrivain, fonctionnaire international à l’agence UNESCO des Nations Unies à Paris où pour une vingtaine d’années elle a été le directeur du département des droits humains pour les femmes.Elle est actuellement présidente de l’organisation non gouvernementale Maghreb Egalité à Alger.

 

Antonio Torrenzano.Quels sont les obstacles à une plus grande participation des femmes du Sud du monde à la vie politique, économique, sociale et culturelle?

Martha Nussbaum.Le sujet principal de mon travail de recherche a toujours été comparer la théorie du développement et les discriminations sexuelles. Une fillette qu’aujourd’hui elle naît en Suède, elle a une expectative à la naissance de 79 ans, la même fillette qui naît en Sierra Lione, elle a,au contraire,une expectative de vie de 38 ans. Le PIB par tête en Suède est d’environ 41.000 euro, en Sierra Lione de 490 dollars. L’index d’alphabétisation de la population, en âge adulte dans les 20 pays les plus riches du monde, est presque au 99 pour cent. En Sierra Lione, il est au 36 pour cent. En autres 43 nations, c’est-à-dire un quatrième des nations de la planète, l’alphabétisation des femmes est le 15 pour cent moins respect à celle des hommes. Comme j’ai montré avec ceux donnés, la chance de naître dans un déterminé Pays plutôt que dans un autre, il conditionne les probabilités de vie de chaque fillette qui vient au monde. Ces disparités généralisées et mondiales, ils soulèvent problèmes éthiques urgents et ils font émerger problèmes de justice éthique sociale. Qu’est-ce qu’il a produit l’économie du développement à propos de tels problèmes ? Pratiquement rien jusqu’aux années 1990.Pour beaucoup de temps, l’approche à la pauvreté dans le développement économique international a été pratiquement imperceptible aux différences de genre femmes-hommes. La situation de la femme dans les pays les plus pauvres est une condition particulièrement inique.De plus, tel phénomène est accentué entre les femmes auxquels est souvent inculqué, par la culture dans laquelle elles grandissent, de ne pas avoir aucun droit à demander, car ce droit est réservé aux hommes.

Antonio Torrenzano.Pourquoi la voix des femmes dans les gouvernements africains est-elle absente?

Wassyla Tamzali.Simplement pour une raison de justice,les femmes sont différentes politiquement des hommes. Elles ont la plus grande sensibilité qui l’apporte à analyser le problème sous multiples aspects. Dans le continent africain, il faut avoir une majeure participation des femmes en politique, aux décisions de gouvernement. L’Afrique a besoin des femmes pour qu’elles puissent apporter nouveaux éléments à la gestion politique, au dialogue dans la communauté internationale, à nouvelles relations entre les États. Les femmes ont nouvelles valeurs, éléments manquants dans ce panorama politique. Évidemment pour parler du rôle de la femme dans la pensée africaine, il faut se confier à l’évolution historique du continent et aux siennes trois époques:celle pre coloniale,l’époque coloniale,la période post coloniale.L’identité et le rôle de la femme en Afrique ont eu un rôle important dans la période pre coloniale.Annie Lebeuf, une de spécialistes les plus influents de la femme africaine et de son rôle dans l’organisation politique des sociétés, elle décrit la femme comme terre,mère du territoire où elle déroule son action politique, reine. Déjà au XVI siècle, dans certaines sociétés africaines,existaient cercles et comités féminins où elles discutaient et résolvaient problématiques du tout féminines.Dans la période coloniale et successivement dans la période moderne, tous les préjugés que le colonialisme avait importés aux soins de l’identité de la femme commencèrent à se développer de manière négative. Dans la période moderne, avec l’entrée de la femme africaine dans l’univers féminin mondial, on pourrait parler de sa soumission et exclusion presque totale malgré les capacités montrées en passé.La situation est empirée après l’an 2001 et aujourd’hui, nous nous trouvons dans une situation de conflit et état de guerre permanente. L’aggravation des événements a barré la possibilité d’avoir une paix et une démocratie durables. Les gouvernements africains,effrayés par ces événements, ils ont blindé le dialogue. Aujourd’hui, nous ne parlons plus de démocratie, mais de paix parce que la construction de la démocratie est actuellement impossible.Quand ce sont les arme à parler, il signifie que la diplomatie c’est-à-dire le dialogue il a fait faillite. La femme africaine aujourd’hui est tourmentée par le problème de son identité, elle doit trouver son espace et avoir une image claire de soi-même.

Antonio Torrenzano.Une reconstruction historique du rôle de la femme dans l’organisation politique et sociale des premières sociétés africaines montre que les femmes du continent africain,avec le passer du temps, ont perdu leur identité et les responsabilités une fois leur confiez.Comment pourrait-on redécouvrir leur participation ?

Wassyla Tamzali.Aujourd’hui, la femme africaine se trouve à une bifurcation entre tradition et modernité. Le vrai et premier asservisseur de la femme en Afrique est le sous-développement. Tant qu’elle restera écrasée par cette réalité, il sera difficile ou impossible pour elle s’unir au choeur de l’univers féminin mondial et pleurer après la domination masculine comme vrai ennemi à battre. La soumission de la femme africaine est un problème de sous-développement.La polygamie n’est pas problème de tradition plutôt un problème provoqué par le manque de technologies proportionnées dans l’administration de la société. L’introduction d’un registre d’état civil informatisé, par exemple, où on pouvait enregistrer tous les mariages, il se suffirait déjà pour empêcher les hommes de se marier plusieurs fois. Cette simple hypothèse d’application pourrait constituer déjà un point de départ.Idéalement chaque femme africaine voudrait être la seule femme du propre mari, mais en manque de cette possibilité, car la nubilité ne lui offre pas une option valide pour espérer dans une vie digne, l’unique possibilité pour avoir une identité ou entendre un sens d’appartenance, est accepter d’être une seconde ou troisième femme.Je crois encore que les idées comme “développement” et “féminité” n’ont pas de connotation universelle et elles n’ont pas d’application et une interprétation universelle en conséquence.Ils sont des idées que nous pouvons concevoir et donner le juste sens seulement dans chaque culture, tradition et évolution historique. Un modèle unique d’oppression de la femme africaine n’existe pas par exemple.Il devient donc indispensable apprendre à distinguer entre les vrais besoins de ces faux, entre les droits humains niés, les violences et les régressions, entre les valeurs importées et imposées comme les meilleurs et la culture africaine dans son authenticité et primordialité.

Antonio Torrenzano.Est-ce que vous envisagez des possibles solutions ?

Martha Nussbaum.Les rapports sur le développement humain de l’ONU montrent comme les femmes sont désavantagées en plusieurs secteurs.Dans l’éducation, dans la santé, dans les droits politiques. Les femmes ont une égalité politique formelle, mais elles ne sont pas représentées de manière proportionnée.Les raisons sont complexes:discriminations sexuelles, opportunités économiques moins avantageuses des hommes, mais aussi le travail qui affronte à la maison:elle déroule, en effet, encore une grande partie du travail de soin direct aux enfants et aux personnes âgées. C’est difficile alors pour une femme profiter des opportunités qui existent dans d’autres domaines de la vie. Aujourd’hui,il s’agit de trouver la solution afin de reconnaitre la responsabilité et l’effective égalité aux femmes comme citoyennes et travailleuses. Trouver des solutions à partir du point de vue des femmes, de ce qu’elles peuvent ou elles ne peuvent pas faire, de ce qu’elles peuvent ou elles ne peuvent pas être. Par ce parcours, il signifie proposer le test le plus sévère et rigoureux des politiques publiques.

 

Antonio Torrenzano

 

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