Conversations avec M.me Antoinette Sassou Nguesso, épouse du Chef d’État de la République du Congo-Brazzaville,présidente de la Fondation Congo Assistance et de l’organisation sans but lucratif Prémières Dames d’Afrique pour la paix. La fondation développe ses activités vers les enfants, les femmes et les personnes du troisième âge les plus démunis dans le domaine de l’éducation, de la santé,de la formation professionnelle en coopération avec OMS,UNDP,UNESCO,UNICEF,Fondation France Libertés. L’interview a eu lieu à Rimini auprès de la Fondation Pio Manzù dans le mois d’octobre 2007.
Antonio Torrenzano. Qu’est-ce qu’il signifie le mot paix en Afrique? Est-il encore un facteur important ?
Antoinette Sassou Nguesso. Je pense que vous avez raison d’affirmer que la paix est un facteur important pour le développement d’un Pays, pour la démocratie, pour l’économie même. Dans tous les Pays africains, effectivement, il n’y aura pas une nouvelle élaboration de l’avenir sans paix. Je peux l’affirmer parce que nous avons passé une période tumultueuse pour une longue guerre que nous avons eue chez nous. Et nous savons, nous savons maintenant quel a été le prix de la paix. La guerre a tout cassé,tout détruit. Après le 1997, nous avons bien compris qu’il fallait s’engager pour reconstruire la paix dans le Pays avant que la démocratie. J’ai animé les femmes (les premières victimes du conflit), et je continue à le faire, afin qu’elles comprennent que la paix est nécessaire dans notre Pays.Qu’elles s’engagent à aider tous les acteurs politiques et le gouvernement à construire et consolider le dialogue. Moi-même, je me suis engagée à trouver et reconstruire le dialogue avec les opposants. Dans cette période, le dialogue est redémarré et ainsi que l’ère démocratique pour notre Nation. Quand on ne se parle pas, on peut rien faire ; mais quand on s’efforce de dialoguer, bien entendu dans le respect de chacun avec ses idées différentes, le but est plus simple à rejoindre. Je pense que la paix est l’élément essentiel autant que le dialogue et cela nous a beaucoup aidés. Aujourd’hui au Congo-Brazzaville, la paix est instaurée et grâce à ce processus nous pouvons penser à la reconstruction nationale, vivifier notre économie, consolider nos institutions juridiques. Par cette expérience intérieure , je me suis engagée à partager cet instrument avec d’autres Pays africains comme la République démocratique du Congo, comme la Côte d’Ivoire où je suis allée à parler aux femmes parce que je pense que la femme en Afrique est importante pour développer tous les processus de paix .
Antonio Torrenzano. Vous êtes la Présidente de la Fondation Congo Assistance qui s’occupe d’aider, donner secours, aux femmes et aux enfants en difficulté. Est-ce que j’aimerais savoir quels sont les derniers efforts et vos dernières activités ?
Antoinette Sassou Nguesso. Nous avons créé la Fondations Congo Assistance parce que nous pensons qu’aider les femmes et les enfants démunis à avoir leurs droits, il soit un devoir fondamental. Nous cherchons d’effacer la précarité des individus, d’accompagner le gouvernement là où il n’est pas encore arrivé à développer solutions continues ou là où le gouvernement ne peut pas faire certaines choses. De délivrer de conseils à toutes les ONG du monde pour rendre encore plus efficaces leurs actions de coopération sur notre territoire, de délivrer nouveaux partenariats pour améliorer la situation sur le plan de l’éducation, sur le plan de la santé et sur le plan social des plus démunis. La pauvreté se vit partout dans nos Pays d’Afrique, mais il ya quand même des individus qui vivent mieux et pas plus dans une pauvreté totale. La Fondation s’occupe encore des enfants les plus vulnérables, des femmes veuves et des personnes du troisième âge qu’ils ont été oubliés dans mon Pays à cause de la guerre. À cause du conflit, les vieux ont été abandonnés et nous cherchons maintenant de nous occuper d’eux. Qu’est ce que nous faisons, nous essayons de les aider ou mieux que nous puisons dans leur santé, dans leur vie de tous les jours, dans leur vie sociale. Pour ce qui concerne les enfants, nos efforts sont dans le domaine de l’éducation parce qu’il ya beaucoup d’ étudiants qui ont abandonné l’école surtout les jeunes filles. Tous ces efforts sont développés avec le Ministere de l’éducation nationale, avec le Ministere de l’enseignement professionnel, avec le Ministere de la santé. Pour ce qui concerne la santé, nos efforts sont contre le sida avec des parcours de communication sur les risques. Ces campagnes de communication sont effectuées par des femmes à d’autres femmes.
A.T. Est-ce que comme femme engagée, vous avez des rêves qui ne sont pas encore réalisés?
Antoinette Sassou Nguesso. Oui, comme femme engagée, j’ai de rêves encore à concrétiser. Il faut que je me batte à côté d’autres femmes parce que la femme, dans notre Pays et aussi dans toute l’Afrique, a des fonctions importantes. Elle est un point de repère, elle a un rôle décisif dans le développement d’un Pays et les hommes ont compris cette fonction. Elle devra alors avoir les mêmes droits de l’homme, prendre décisions, gérer l’administration publique. De ma part, je suis hereuse de cette conscience des femmes de mon Pays, du rôle décisif qu’elles ont dans notre société, dans le développement économique et social. Je vous fais un exemple: sur le plan alimentaire, ce sont les femmes qui travaillent, ce sont elles qui s’occupent des enfants, de la famille, du quotidien. Je suis sûr qu’elles feront mieux que les hommes. Nos femmes sont capables,elles ont pris conscience de leur rang.
Antonio Torrenzano