L’avenir des héritiers sans testament.

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L’année 2007 est en train de tourner à la fin et les esprits pensifs s’interrogent sur son sens. Je crois encore au doute. Je crois encore que dans le coeur de notre coeur, l’inquiétude nous permettra de continuer à vivre humainement.Être humain c’est chercher sans cesse et toujours la formule de la vie humaine. Peut-il y avoir un succès avec un pourquoi, mais sans un pour quoi ou un pour qui? La responsabilité pour le monde est un petit bout de destinée humaine, indifféremment de comme chacun de nous il le perçoit ou il l’assume.

Dans une de ses dernières leçons en Italie,à Florence, deux ans avant sa mort, un étudiant demanda à Jean-Pierre Vernant pourquoi nous avions encore besoin d’étudier la mythologie? Je crois -continua l’étudiant- qu’aujourd’hui la culture classique est insignifiante pour la condition humaine. Et je me souviens que Jean-Pierre Vernant s’amusa beaucoup à répondre: est-ce que vous savez pourquoi? Parce que les restes de toute cette “chose ancienne” couvrent encore les murs de notre système intérieur de croyances comme les tessons d’une poterie cassée dans un site archéologique. Et, puisque nous sommes de créatures vivantes, en toutes ces “choses anciennes” il y a encore beaucoup d’énergie. Notre mémoire,nos racines, mille et mille étoiles polaires. Personne qui désire se mettre au service des autres, il permettrait à soi-même échappatoires, médiocrité,du marketing. La responsabilité humaine est l’amour pour la vie de soi-même et des autres. Le dernier but de la recherche,de la politique et de la vie ils ne doivent être ni libération ni extase égoïste, mais le savoir et les doutes nécessaires à servir les autres.

Je me souviens encore de Joseph Campbell et de ses étudiants, qu’assis dans une salle du Sarah Lawrence College de New York, ils l’écoutaient ravis quand il affirmait: les destinées mènent qui veut, qui ne veut pas ils le traînent. Tous doivent s’assumer les responsabilités des consequences.Je me souviens encore que Joseph Campbell, comme tous les vrais maîtres à penser, enseignait par d’exemples.Ce n’était pas dans son style tâcher de convaincre les individus, il révélait seulement la splendeur de ses découvertes,il révélait sa joie pour la vie, sa responsabilité humaine vers ses jeunes étudiants afin d’être un pont vers la connaissance. Sa responsabilité humaine? Développer de nouveaux courants frais et vrais d’idées. Pas la recherche du sens de la vie, mais de l’expérience de l’être vif. Aussi pour Joseph Campbell, la culture classique était le papier routier intérieur de l’expérience, dessinée par des individus qui avaient voyagé avant. Un point de sagesse au-delà des conflits d’illusion et vérité.

Autrement dit: il me semble que l’erreur se trouve dans la présentation ou dans l’acception actuelle des nos valeurs, dans le climat de civilisation auxquels elles sont aujourd’hui soit directement liées, soit associées par la majorité du globe.L’erreur se trouve bien sur aussi dans notre manière de les exporter, manière qui trahit souvent une attitude arrogante, un mépris envers tous ceux qui hésitent à accepter automatiquement cette “marchandise” offerte. Quel est donc l’autre aspect, l’aspect manquant, de la solution démocratique? Quelle est cette dimension oubliée de la démocratie qui pourrait lui conférer une résonance universelle ? Je reste profondément convaincu que ce n’est ni plus ni moins qu’une dimension spirituelle. Et si la démocratie doit non seulement survivre, mais se répandre et résister au conflit des cultures, elle doit retrouver et renouveler ses racines, ses sources transcendentales. Retrouver donc un respect envers cet ordre immatériel. La perte de ce respect ne peut que mener à une perte de respect généralisée, à commencer par celui des lois dont les hommes se dotent, et en finissant par celui de la vie de leur prochain et de toute notre planète vivante. La relativisation des normes morales, la crise de l’autorité, la réduction de la vie à une course au profit matériel immédiat sans souci de ses conséquences pour la collectivité, ne vient pas d’abord de la démocratie, mais du fait que l’homme a perdu son ancrage transcendantal de sa responsabilité humaine et de son respect de lui-même.

En temps difficiles, la désapprobation peut se révéler par le refus,par le silence. Je suis encore convaincu qu’il soit indispensable de s’assumer le risque de la parole en essayant de poser un problème, poser une question indiscrète, à donner voix à qui, pour motifs différents, voix n’a pas. La séduction de cette saison que nous vivons, il réside vraiment dans la tentative de faire front à la complexité, de chercher nouvelles analyses pour retrouver du sens, un motif, de nouvelles raisons d’espérer. L’honnête, la franchise, la générosité,la douceur, l’amitié ne changent pas de signe d’un siècle à un autre, d’un continent à un autre ou en franchissant les frontières.

 

Antonio Torrenzano

 

*Special thanks to Mr Aldo Sperber pour l’image au texte. Site web  de l’artiste http://www.aldosperber.net

 

 

 

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