Conversation avec M.Albert Rohan, nommé vice-envoyé spécial des Nations unies avec le rapporteur Martti Ahtisaari chargé de superviser les négociations sur le statut juridique final du Kosovo. M. Albert Rohan avec le rapporteur Martti Ahtissari a rédigé le rapport présenté au Conseil de sûreté des Nations unies sur le Kosovo. L’entretien a été développé par appel téléphonique après la réunion de Baden.
Antonio Torrenzano. Est-ce que vous n’avez jamais pensé, pendant les négociations, à un possible refus de la Serbie de celui-là qui proposait votre collègue Martti Ahtisaari ?
Albert Rohan. Pendant notre travail diplomatique, nous étions conscients qu’un possible refus à nos propositions il pouvait arriver.L’Ambassadeur Ischinger, l’Ambassadeur Wisner et l’Ambassadeur russe ont fait de leur mieux pour donner aux parties une autre possibilité afin de rejoindre un compromis. Mais il était clair à tout le monde, qu’il était improbable une solution partagée. Donc, aucune surprise.
Antonio Torrenzano.Est-ce que vous croyez, après l’indépendance unilatérale du Kosovo, que dans les prochains mois la Russie pourrait effectivement modifier sa propre position?
Albert Rohan. J’en serais surpris. En effet, il n’est pas probable que cela arrive et que la communauté internationale opte pour la reconnaissance du Kosovo. De l’Union européenne, aux États-Unis et de la part d’autres pays qui signeront dans quelques mois la reconnaissance du Kosovo. Personne, il n’est pas heureux de procéder par cette manière, sans un mandat politique de la part du Conseil de sûreté, mais il n’y a pas d’autres choix. Tous, maintenant, ils doivent comprendre qu’il sera très compliqué trouver une solution négociable, car ni la Serbie ni le Kosovo, ils ne modifieront leurs propres positions. Déjà dans le dernier round de négociations au Baden, il s’était compris que le procès serait terminé avec une déclaration unilatérale d’indépendance du Kosovo. Pendant les négociations de Baden, nous avions donné une autre possibilité aux deux sujets en proposant de nouvelles idées. Les possibles solutions, on pouvait se trouver si les parties en cause avaient effectivement voulu discuter. Avant les rencontres de Baden, nous avions déjà eu deux séances à haut niveau et d’autres 17 rounds de négociations.
Antonio Torrenzano. L’hypothèse de négociation dont parlez-vous, elle était celle nommée la solution Hong-Kong ? Mais cette hypothèse était-elle applicable au Kosovo?
Albert Rohan. Qu’il s’appelait Hong-Kong ou avec d’autres titres, il n’a plu quelques-uns sens, le noeud était toujours le même:autonomie politique du Kosovo et pas indépendance. La Serbie était disponible à accorder l’autonomie au Kosovo, mais tout cela devait rester à l’intérieur de la souveraineté territoriale serbe. La population albanaise du Kosovo devra maintenant agir par une manière consciente. Parce que nous avons spécifié en plus d’occasions que, le mot indépendance, il ne signifie rien… tout seul. La valeur de l’indépendance réside par la reconnaissance de l’entière communauté internationale. L’Union européenne, avec aussi ses divisions intérieures, il est en train de le faire, mais celui-ci n’est pas suffisant. Le Kosovo est comme une poudrière, il pourrait exploser très vite. Il y a des radicaux politiques dans les deux états. Il faut être très attentifs, très raisonnables pour ne pas fournir plusieurs prétextes pour actions radicales.
Antonio Torrenzano