L’eau,une ressource rare. Conversation avec Lester R.Brown, Earth Policy Institute.

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Conversation avec Lester R. Brown, un des pionniers du développement durable. Il a fondé, puis présidé pendant 26 ans le World Watch Institute. Il a ensuite fondé en 2001 l’Earth Policy Institute, organisme de recherche interdisciplinaire basé à Washington DC,qui dirige comme Président.Lester R. Brown a reçu d’innombrables prix et distinctions, dont le Prix pour l’Environnement des Nations Unies en 1987, la Médaille d’Or de la Nature du World Wide Fund en 1989 et le Prix Planète Bleue pour en 1994. Plus récemment, il a reçu en Italie la Médaille du Président de la Republique et le Prix Borgström décerné par la Royal Swedish Academy of Agriculture and Forestry. Écrivain, il a écrit de nombreux livres, traduits en plus de 40 langues. Le dialogue a eu lieu près de la Fondation Pio Manzù à Rimini pendant la XXIXe édition des journées internationales d’études.Site numérique de l’Earth Policy Institute, http// www.earth-policy.org

Antonio Torrenzano. L’eau est-elle devenue une ressource rare ?

Lester Brown. Vous devez penser à la Terre comme à une fondation philanthropique, qui possède un capital naturel de base. Cette fondation pourrait distribuer de donations à l’infini au pacte de gérer avec attention sa richesse de base. Celui que nous sommes en train de faire avec notre planète, c’est le contraire. Je crois que les États n’ont pas encore compris que leurs gestions des ressources naturelles, c’est un désastre. Je n’entends pas parler de toutes les ressources naturelles, mais je voudrais m’arrêter sur l’exploitation des ressources hydriques parce que nous sommes en train de sous-estimer les effets qu’ils auront sur l’économie mondiale. L’irrigation représente le secteur de la grande consommation mondial d’eau : 70% de l’eau utilisée dans le monde finit sur les terrains cultivés, 20% est destiné à l’industrie et 10% est utilisé pour la consommation domestique. Ce qui arrive aux réserves hydriques,il influence les réserves alimentaires et je rappelle que la Chine, l’Inde, les États-Unis sont en train d’abuser amplement de cette ressource.

Francesca Soli. Pouvez nous expliquer comme les réserves hydriques influencent les réserves alimentaires ?

Lester Brown. Chaque année, des agriculteurs américains manquent d’eau et ils sont contraints à revenir aux anciens systèmes d’irrigation avec des récoltes réduites de la moitié comme objectif économique final. La Chine a le même problème. Pour produire une tonne de grain, qu’il vaut à la limite 200 dollars, ils servent 1.000 tonne d’eau. Le développement industriel chinois est en train d’adsorber, en outre, plus de ressources hydriques que la même agriculture avec des déséquilibres entre les deux secteurs industriels. Mais, il existe un autre problème pour l’urgence hydrique qui dérive par la mondialisation du commerce international des céréales. Aujourd’hui, au titre d’exemple,dans le monde, les marchés d’importation de céréales qu’ils sont en train de grandir plus rapidement, ce sont l’Afrique du Nord et les pays du Moyen-Orient. Ces pays, ils sont en train de forcer leurs limites d’une croissance hydrique équilibrée, car la demande croissante hydrique des villes vient satisfaite en soustrayant de l’eau à l’agriculture. La quantité d’eau, qu’il faudrait avoir à disposition pour produire les céréales importées, il correspondait en 2002 au débit annuel du fleuve Nil . Donc, en voulant représenter la grandeur contemporaine du déficit hydrique de cette région de la planète, nous pouvons imaginer un fleuve de céréales qui coule à travers toute la zone géographique du Moyen-Orient. J’ai fait ce petit exemple pour montrer que quand on importe une tonne de grain, de fait, il est comme si on importait mille tonnes d’eau.

Antonio Torrenzano. Est-ce que les conflits futurs pourront être combattus pour la pénurie des ressources hydriques ?

Lester Brown. J’aimerais continuer par des exemples. Commercer par titres financiers, dénommés futures, sur le grain, dans un certain sens, il signifie commercer par des titres financiers de l’eau. Différents pays sont en train d’égaliser le propre bilan hydrique à travers le commerce international des céréales. Les conflits futurs pourront être vraiment combattus pour la pénurie d’eau et pour les ressources hydriques. Je voudrais dire quelques mots sur l’appauvrissement des nappes aquifères. Nombreuses nappes aquifères, elles sont renouvelables, mais pas toutes. L’épuisement des nappes aquifères est devenu réel, depuis quand nous avons à disposition de pompes électriques pour l’approvisionnement hydrique. L’aspect inquiétant de telle extraction, c’est l’énorme exploitation de la ressource hydrique. Qu’est-ce qu’il arrivera quand la population à nourrir augmentera et les ressources alimentaires produites par l’eau, elles ne seront plus suffisantes ? L’eau est ensuite le nouveau problème, mais ce problème nous sera indiqué par l’aggravation des prix du secteur alimentaire, comme j’ai déjà expliqué dans mes réponses précédentes. En 1995, j’ai écrit un essai, titré «Who will feed China», où j’expliquais que 1 milliard et 300 millions d’individus, presque dans l’année 2015, auraient eu besoin d’environ 50 ou 60 millions de tonnes de céréales pour se nourrir. Soixante millions de tonnes de grain sont une quantité supérieure à celle exportée du Canada à ce moment. Qu’est-ce qu’il arrivera? Les prix des céréales augmenteront sur l’entier marché mondial, tout le monde constatera une forte augmentation des prix, mais aussi de nourriture et d’eau en moins pour tous. Il se vérifiera une nouvelle et inédite situation géopolitique, jamais vérifiée dans l’histoire précédente avec des conséquences dont aujourd’hui je n’ai pas de réponses.

Francesca Soli.

Antonio Torrenzano.

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