Conversation avec Khaled Hosseini, médecin, écrivain, né à Kabul en 1965, fils d’un agent diplomatique et d’une enseignante. Dans l’année 1980, il quitte son Pays en obtenant le droit d’asile avec sa famille aux États-Unis, dans la ville de Saint José en Californie. L’entretien a eu lieu à Milan où l’écrivain il se trouvait pour participer à la présentation du film de son premier roman.
Antonio Torrenzano.Devant le symbole désespérant de la situation en Afghanistan, quoi faire à votre avis ?
Khaled Hosseini. J’ai été récemment à Kabul, même si dans les derniers ans, la violence dans la Capitale est grandie. Je me suis senti plus tranquille dans le nord de l’Afghanistan qu’à Kabul. Je crois qu’après vingt ans de guerre, le Pays n’a eu aucun gagnant et que la grande défaite retombe encore une fois sur la population civile qui vit dans la misère, dans l’incertitude et projet pour l’avenir. En outre, la communauté internationale n’a pas réussi encore à arrêter le narcotrafic, vu que 90% de l’opium et de l’héroïne ils sont produits en Afghanistan. Il sert un effort civique pour changer mon pays. Le pays est en guerre depuis vingt ans et, maintenant, il faut avoir un vrai ouvrage à construire, un plan de reconstruction et de pacification. Dans cette période, je suis en train de collaborer avec l’agence UNHCR des Nations unies pour d’actions qui prévoient la reconstruction de villages et surtout d’écoles parce que le 70% de la population afghane est encore analphabète et elle n’a pas d’accès à une éducation proportionnée.
Antonio Torrenzano.Est-ce que votre activité d’écrivain peut être une feuille de route pour l’humanité souffrante d’un peuple?
Khaled Hosseini. Je crois, que dans cette période historique, il soit fondamental raconter avec certitude l’Afghanistan, insister par un témoignage direct . Parce qu’aussi l’action d’expliquer, de raconter, de sensibiliser, il sert aux droits humains. Comment discuter de l’avenir quand le risque d’être assassiné, harcelé,menacé, le risque de disparaître est-il encore très haut ? Comment penser à l’avenir si le risque de voir notre conjoint ou nos enfants être à leur tour menacé en raison de notre activité ? Le risque enfin, si l’on a échappé au pire, est de perdre confiance en soi et d’abandonner la défense des droits humains… Ce qui est précisément l’objectif de la violence. En Afghanistan, la violence est encore bien réelle.
Antonio Torrenzano. À travers un cerf-volant, une anecdote, peut-on raconter une grande histoire?
Khaled Hosseini. L’Afghanistan ne peut pas être raconté si on n’est pas né dans cet endroit. Les montagnes afghanes, par exemple, si tu ne les parcours pas, si tu ne les escalades pas, tu ne peux pas les raconter. À travers un petit épisode, je raconte une grande histoire, parce que l’histoire racontée par d’expériences personnelles, souvenirs, une anecdote de la vie d’un homme, d’un village, elle peut beaucoup plus expliquer. Une petite expérience personnelle explique mieux et, de manière plus incisive, vingt ans de guerre. Elle peut raconter l’humanité souffrante d’un peuple. Pour moi, il a été un cerf-volant. Moi-même, quand j’étais un enfant, j’ai eu un cerf-volant et j’y jouais dans le même quartier de Kabul où il se déroule l’histoire de mon premier roman. Le film, comme dans le roman, il raconte un angle différent de l’Afghanistan, une histoire d’une famille semblable et identique à une histoire quelconque.
Antonio Torrenzano.