Europe, un futur commun ou une pluralité de destins ?

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Il y a quelque jour, je discutais avec des étudiants non européens auprès de la siège de l’université Jonhs Hopkins à Bologne sur l’avenir de l’Europe et de son organisation internationale régionale. De l’extérieur, un citoyen d’un pays tiers, il ne comprend pas comme l’espace commun européen, que depuis un demi-siècle il s’efforce à s’unifier en continuant à s’élargir toujours plus, il puisse être du point de vue de l’international seulement l’ombre de soi-même. Une sensation paradoxale, celle des États membres de l’UE qu’ils se montrent incapables d’adopter de positions communes, de ne pas avoir visions claires sur leur avenir, de ne pas avoir propres stratégies et possibles visions afin de faire devenir leur futur une réalité. Pourtant, de ma discussion informelle avec les étudiants, il émergeait tout ceci.

Sans cartes ni instruments de navigation, comment voyager dans l‘espace virtuel du futur ? Comment découvrir le XXIe siècle? Pôle de tous les rêves et de tous les cauchemars, de toutes les peurs et tous les espoirs, l’avenir européen apparaît de plus en plus incertain et illisible. Les questions générales sont toujours les mêmes : l’Europe veut-elle être seulement un supplément, un appendice de cette globalisation ? L’Europe, saura-t-elle devenir un nouveau lieu dont la mondialisation pourra être repensée en termes différents et avec de nouvelles solutions ? Plus que jamais, il faut nous doter de clés si nous voulons entrer pour de bon dans le nouveau siècle déjà commencé.

Pour chaque citoyen européen, les relations de l’Europe avec le reste de la communauté internationale ne sont pas de simples problèmes de politique étrangère, mais de réflexions du propre sens d’Être à l’intérieur d’un tout. L’altérité, le sens de communauté, le caractère d’unité plurielle ils sont gravés dans l’ADN historique de chaque Européen. Retrouver ce patrimoine universel est donc nécessaire afin d’être de nouveau une possible clé pour recomposer le puzzle international de la planète fragmenté par la guerre, par la violence, par la faim, par la pauvreté, par la négation de droits de l’homme. Le problème dépasse les simples considérations de notre dimension politique, économique,sociale présente.

Encore, à l’intérieur des frontières de l’Europe, un mouvement de citoyens demande à l’UE et à ses institutions, une participation politique plus directe, plus sociale, plus partagée, moins institutionnelle. Ils demandent de changements sur la prise de décisions encore gérées selon les anciennes dynamiques de l’État-nation. Dynamiques désormais trop éloignés de la démocratie participative, devenue réelle dans tous les États membres, mais dont la classe politique de chaque État membre refuse de la voir, de l’analyser, de la gérer, de se confronter, de la reconnaître. Une nouveauté importante à l’intérieur du continent européen, pas encore bien interprétée par la classe dirigeante européenne, que Pierre Ronsavallon, dans son essai «La contre-démocratie. La politique à l’âge de la défiance» (éditions Seuil, 2007) et Giovanni Sartori dans sa publication «Trenta lezioni sulla democrazia» (éditions Mondadori,2008), ils ont bien illustré. Toujours à ce propos, après le no Irlandais au traité de Lisbonne, il résulte bien plus que contemporaine la conversation avec le sociologue Alain de Vulpian, publiée dans ce carnet virtuel au mois de janvier 2007.

Peut-on continuer d’oublier notre ancien projet universel ? Peut-on continuer d’oublier notre multiplicité des héritages qui s’enrichissent de leurs histoires entrelacées sans les mettre elles au service de la planète au XXI siècle? Où sont passées nos valeurs? Notre idée de démocratie, l’importance que nous donnons aux droits de l’homme, notre idée de développement sont-elles encore là ? Repartir par nos valeurs pourrait être un moyen pour racheter une authentique crédibilité internationale et donner de la certitude à nombreux pays tiers que de l’Europe ils s’attendent encore beaucoup.

Antonio Torrenzano

 

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