En Somalie ? Comme au Darfur! Conversation avec Noam Chomsky.

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Conversations avec Noam Chomsky, écrivain, éditorialiste, professeur au MIT de Boston où il dirige les études en linguistique. Auteur des nombreux essais dans plusieurs langues étrangères, dont le dernier titré : «Excerpted from Hegemony or Survival», Metropolitan Books, 2004 . Son site web http://www.chomsky.info. Le dialogue a eu lieu à Milan pendant un séminaire universitaire.

 

Antonio Torrenzano. Dans une récente déclaration, Peter Goossens, qui dirige l’aide-humanitaire en Somalie pour le Programme alimentaire mondial (PAM), il a affirmé qu’en Somalie la situation est au collapsus et que sa population est désormais sans espoir pour l’avenir ?

Noam Chomsky. Maintenant, ça suffit vraiment très peu : une petite inondation ou une sécheresse pour faire tomber le pays somalien dans le gouffre. La Somalie est tourmentée de la guerre et de la famine et elle est assiégée de l’intérieur et de l’extérieur. Avec le nouveau système de vigilance renforcé après le 11 septembre 2001, les États-Unis ont refait leur tentative de contrôler la Corne de l’Afrique: Éthiopie, l’Érythrée et la Somalie. La Corne de l’Afrique, qu’ils croient un des fronts de la guerre au terrorisme international. La crise somalienne peut-être considérée ensuite un des dommages collatéraux de la guerre au terrorisme… rien d’autre. L’ONU a observé qu’en Somalie, il y a, respect au Darfur, un taux plus haut de malnutrition,un plus grand numéro de meurtres et moins de volontaires sur le terrain des organisations humanitaires. Toujours un autre fonctionnaire international des Nations Unies, Éric Laroche, qui dirige les opérations humanitaires de l’ONU sur le terrain, il soutient que l’organisation n’est pas apte à atteindre la population qui meurt de faim, de maladies et de violence dans tout le Pays. Si tout ceci, il était arrivé au Darfur, il se ferait du grand vacarme. Mais celle de la Somalie est une urgence oubliée depuis des années.

Antonio Torrenzano. Existent-ils d’autres différences avec la crise du Darfur?

Noam Chomsky. Une autre différence est que de la tragédie au Darfur, on peut donner la faute à un ennemi officiel: le gouvernement du Soudan et ses milices. Tandis que l’actuelle responsabilité de la catastrophe somalienne, comme de celles qui les ont précédées, elle est fondamentalement interne. En 1992, après la chute de la dictature du président Siad Barres, après la guerre civile entre les différentes milices tribales et la famine, les États-Unis envoyèrent de milliers de soldats à accomplir une mission de secours ambiguë en appui aux organisations humanitaires. Mais, dans l’octobre du 1993, après la bataille de Mogadiscio, où deux hélicoptères Black Hawk ils furent abattus par les miliciens en provoquant la mort de 18 soldats américains et presque d’un millier de Somaliens, les forces américaines furent retirées et la mission de secours laissa le pays dans les mains des messieurs de la guerre. À ce point, les États-Unis et une bonne part du reste du monde occidental tournèrent les épaules à la Somalie.

Antonio Torrenzano. Puis, la communauté internationale reprises à s’intéresser de la Somalie seulement en 2006.

Noam Chomsky. Dans l’été 2006, le monde recommença à s’occuper de la Somalie. Du chaos somalien il émergea un mouvement islamiste qui assuma l’autorité de presque tout le pays en laissant dans les mains d’un gouvernement de transition fédérale (gouvernement reconnu par la communauté international) seulement une enclave aux frontières avec l’Éthiopie. Mais dans le décembre de 2006, l’Éthiopie envahit la Somalie, avec l’appui des États-Unis, pour imposer le régime du gouvernement de transition fédérale. L’invasion de l’Éthiopie a provoqué une forte résistance de la part des familles claniques somaliennes qui a porté le pays à la crise contemporaine. Le motif officiel de la participation des États-Unis à l’abattage du régime islamiste par l’Éthiopie est la guerre au terrorisme qui a engendré seule d’autres atrocités et d’autres terrorismes. L’intervention américaine en Somalie rentre dans la tentative de Washington de reprendre le contrôle de la Corne de l’Afrique et de ses routes commerciales pour s’assurer la maîtrise des sources d’énergie qu’ils se trouvent en Afrique. Aujourd’hui, les ressources africaines sont-elles trop précieuses pour être laissées à quelqu’un d’autre, dans une manière particulière à concurrence chinoise . Si la population somalienne est en train de mourir de faim, il est seulement une conséquence secondaire et insignifiante d’un plus grand chantier géopolitique.

Antonio Torrenzano

 

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