Crise financière…chronique d’une mort annoncée. Conversation avec Charles Morris, auteur de l’essai «The trillion dollar meltdown».

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Conversation avec Charles Morris, ancien entrepreneur et auteur de l’essai «The trillion dollar meltdown». L’analyse que Charles Morris développe dans son étude, elle a été définie par l’hebdomadaire The Economist, une prévision prophétique de la débâcle financière.

Antonio Torrenzano. Dans votre essai «The trilion dollar meltdown », vous quantifiez dans un trillion de dollars le coût du crac financier qui existe au moment présent. Est-ce que la valeur numérique de cette énorme dette est effectivement réelle aujourd’hui ? Le plan financier Paulson est-il suffisant ?

Charles Morris. À présent, le chiffre que je propose dans mon essai est une estime par défaut. Personne n’est apte à savoir la valeur exacte des produits dérivés (swap) et credit défault. La débâcle financière a déjà brûlé deux trillions de dollars. Le plan financier Paulson n’est pas suffisant. Les causes de l’écroulement restent intactes. Depuis l’an 2000, les États-Unis ont dépensé plus du 5% du propre PIB en se basant sur l’expectative de croissance du marché immobilier. Dans les derniers sept ans, l’accroissement des prix des maisons a représenté presque le 6% des revenus des Américains. Aujourd’hui, le marché immobilier américain s’est écroulé et les Américains sont vivement endettés. La seule direction est de couper les consommations dans une manière radicale. L’Administration Bush est déterminée à faire tout le possible pour empêcher cette récession, mais si elle continue nous risquons une longue stagnation économique. Les excès de dépense ont été ainsi disproportionnés face à la richesse produite du pays. La seule manière pour retrouver un équilibre, c’est passer par une récession avec les prix des biens immobiliers et des biens mobiliers qui doivent revenir à la valeur réelle.

Antonio Torrenzano. Dans l’histoire économique, chaque crise économique a toujours engendré des vautours. Qui sont-ils aujourd’hui ?

Charles Morris. Il est encore trop tôt pour le comprendre. De toute façon, les investisseurs qui ont parié sur l’inversion de cette tendance non réelle du marché financier avant de la mort annoncée de l’économie financière américaine. Ces investisseurs, ils ont déjà gagné de manière considérable ! Encore les Vulture Funds, les fonds d’investissement spécialisés qui rachètent de sociétés faillites.

Antonio Torrenzano. Est-ce que l’Europe est dans la même situation ?

Charles Morris. Les banques européennes sont exposées autant que les instituts américains pour deux motifs essentiels. Le premier motif, c’est l’avoir acheté des titres dérivés de banques américaines; le deuxième, c’est que les banques européennes ont, à leur fois, créé de propres fonds dérivés. Une étude développée sur la base de données fournie par la Banque des Règlements internationaux de Bâle et de l’Agence américaine de surveillance monétaire (Comptroller of the Currency), elle indique que la valeur des produits financiers (futures, swaps, options) et premièrement des produits financiers Over the Counter (OTC) –c’est-à-dire ceux gérés hors bilan- elle était passée par 220.000 milliards de dollars du juin 2004 à environ 516.000 milliards de dollars au juin 2007. Une bulle spéculative dix fois majeure du PIB mondial.

Antonio Torrenzano

 

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