La fin de l’économie de marché et l’Occident dans son labyrinthe. Conversation avec Mikhail Gorbaciov.

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Conversation avec Mikhail Gobaciov, Prix Nobel pour la paix, président du World Political Forum, ancien et dernier président de l’Union Sovietique. Auteur de nombreux essais, Mikhail Gobarciov est aussi président du comité scientifique de la Fondation Pio Manzù de Rimini en Italie. Le dialogue a été développé en deux lieux différents: dans la ville d’Assise dans les printemps 2008 et dans la ville de Venise (ile de Saint Servolo) pendant le séminaire international sur l’environnement au mois d’octobre 2008.

Antonio Torrenzano. La débâcle financière du marché a été la dernière crise produite par une mondialisation sans règles. Est-ce que le capitalisme financier est arrivé à la parole the end ?

Mikhail Gorbaciov. Déjà après 1990, il était déjà clair que le modèle de la mondialisation américaine n’était pas soutenable et qu’il aurait donné lieu à de crises et instabilités cycliques. La dernière est la crise financière de ces jours, mais d’autres crises parallèles sont en cours et ils auront bientôt le même écho. Je pense à la crise alimentaire, à la crise hydrique, le changement climatique, la dévastation des équilibres écologiques de la planète. Après la fin de l’Union Soviétique, on serait pu construire une communauté internationale multipolaire qui aurait inclus tout de suite l’Inde, le Brésil, la Chine, l’Afrique du Sud, l’Indonésie et la nouvelle Russie. Washington, au contraire, il a décidé la construction d’une nouvelle communauté internationale unipolaire et centrée sur les États-Unis. Ce monde unipolaire est définitivement échoué pour nombreux de raisons : il était politiquement irréaliste, économiquement insoutenable, socialement impossible.

Antonio Torrenzano. Votre analyse, il me semble paradoxal.

Mikhail Gorbaciov. J’ajoute d’une évidence presque physique. Nous ne pouvons pas avoir un développement indéfini et toujours croissant en ayant un système de ressources limitées et épuisables. Au contraire, l’économie de marché a construit les derniers vingt ans de son système sur l’illusion que les ressources naturelles étaient infinies (je pense par exemple au secteur énergétique), à une croissance économique continue, aux consommations illimitées. Le marketing du capitalisme financier et ses mensonges, ils se sont révélés une escroquerie mondiale.

Antonio Torrenzano. Une longue récession portera à des changements économiques et sociaux presque pour un quinquennat et dans tous les continents de la planète ( estime statistique encore approximative). Est-ce qu’il faudra avoir un nouveau Bretton Woods pour tracer une nouvelle voie économique ?

Mikhail Gorbaciov. Il y a nombreuses et différentes manières pour affronter le problème que je vous explicite à travers un exemple. La première vision est celle d’un homme d’État clairvoyant qui communique à sa communauté nationale la réalité des faits et il commence à construire sagement le changement. La deuxième vision est celle de l’homme politique qui se tait sur la vérité et il échelonnera les décisions impopulaires. En ayant été un Chef d’État, je sais très bien que les hommes politiques se tiennent dans la poche des prévisions habituellement réelles et ils en utilisent d’autres pour les télévisions. Mais, le temps des décisions communiquées petit à petit est presque fini. Nous avons besoin d’une nouvelle glasnost mondiale et de solutions partagées par toute la communauté internationale.

Antonio Torrenzano

 

Post-scriptum.

«Penia and Poros.The conscience of prosperity:for a new moral economy» est le titre de la XXXIV édition des journées d’étude internationales que la Fondation Pio Manzù de Rimini dediera à l’économie de marche et l’Occident dans son labyrinthe du 17 au 20 octobre 2008. Majeurs renseignements et contact sont disponibles dans le site numérique de la Fondation http://www.piomanzu.com

 

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