Réchauffement climatique : conversation avec Rajendra Pachauri, prix Nobel pour la paix 2007.

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Conversation avec Rajendra Pachauri, ingénieur, économiste indien, né à Nainital un petit village du Himalaya, directeur de l’agence technique IPCC (intergovernmental panel on climate change) des Nations Unies. Prix Nobel pour la Paix 2007 pour les efforts et les études développés sur le global warming. Rajendra Pachauri a été associé à divers établissements universitaires et instituts de recherche. Il a été membre : du Comité exécutif du Centre international de l’Inde, New Delhi (1985), du Conseil d’administration de l’India Habitat Centre toujours à New Delhi, de la Cour des gouverneurs de l’Administrative Staff College de l’Inde (1979-1981). En 2007, le prix Nobel de la paix a été attribué à Rajendra Pachauri et Al Gore pour leurs actions liées au changement climatique. La conversation a eu lieu au mois de mars 2009 pendant une visite du prix Nobel auprès du Parlement européen.

Antonio Torrenzano. L’agence technique IPCC a produit dans les derniers mois plusieurs rapports sur les effets du réchauffement global et l’évolution du climat. Changement climatique, qui est sans doute la plus grande menace contemporaine. Est-ce que selon vous, les questions relatives aux changements climatiques devront être traitées aussi comme questions éthiques ?

Rajendra Pachauri. Nous sommes devant à un problème éthique, où l’intérêt de l’individu doit être conjugué avec l’intérêt commun. Tous les individus doivent comprendre que sauvegarder l’état de santé de notre planète est un devoir. Pour une longue période, dans beaucoup de nations du monde, on a préféré éviter le sujet, sujet aujourd’hui devenu dangereux pour la santé de la planète. Les changements climatiques vont probablement affecter grandement la disponibilité en eau à travers le monde. Pourquoi ? Parce que les modèles de précipitations vont changer, les glaciers vont fondre et la demande en eau va augmenter. Plusieurs régions dans le monde risquent d’entrer en conflit pour le contrôle de ressources naturelles telles que l’eau. Nous devons faire savoir à chaque habitant de notre planète que nous nous trouvons devant à un gros problème. Nous avons été clairs sur les conséquences du changement climatique: elles seront pires. Nos documents soulignent le sens d’urgence et ils exposent aussi que les coûts des actions ne sont pas élevés et les solutions accessibles.

Antonio Torrenzano. Est-ce que vous croyez qu’il faudra agir tout de suite au maximum avec la conférence sur les Changements climatiques des Nations Unies qui se déroulera au Copenhague dans le prochain mois de décembre 2009 ?

Rajendra Pachauri. Il faudra agir très bientôt. Si nous voulons que la température terrestre ne dépasse pas les 2° Celsius à la fin de ce siècle, il devra y être une nette diminution nette de gaz à effet de serre d’ici à l’an 2015. Il n’y a pas beaucoup de temps. Nous devons aborder cette question par une approche sociale, puis avec une approche biophysique. Une autre menace concerne les événements extrêmes, comme des inondations, la sécheresse, des vagues de chaleur, qui vont augmenter en fréquence et en intensité. De grands mouvements de population pourraient être causés aussi par le manque de ressources naturelles comme l’eau avec de graves conséquences pour la production agricole. Les ressortissants de ces régions du monde sans une suffisante production agricole, ils n’auraient d’autres choix que de se déplacer au risque de provoquer des conflits. Les années plus chaudes dans l’histoire de météorologie, elles ont été concentrées parmi le 1995 et le 2006. L’augmentation de la température a été ainsi élevée, qu’on enregistre aussi l’élévation des températures océaniques à la profondeur de trois kilomètres. Au Pôle Sud, par exemple, pour cette élévation de température, il commence à manquer du krill, la nourriture des pingouins. De plus, l’Organisation météorologique mondiale a établi que depuis dix ans le nombre d’événements extrêmes, selon leur définition, a doublé. Les effets du réchauffement planétaire soulignent aussi la vulnérabilité des sociétés dans les Pays du sud du monde.

Antonio Torrenzano. Concernant les glaciers, devons-nous être inquiets à tel sujet ? De quelles menaces s’agit-il ?

Rajendra Pachauri. À l’échelle planétaire, nous ne pouvons vraiment pas ignorer ces questions, car lorsque vous regardez les effets des changements climatiques, vous devez réellement prendre en considération ses effets sur les individus qui sont les moins bien équipés pour y faire face. Dans certaines régions du monde, l’approvisionnement stable de l’eau par les réseaux de fleuves et des rivières, il provient par ces glaciers. C’est le cas de l’Asie du Sud ou des certaines régions de la Chine. Tout cela pourrait influer et réduire les ressources d’eau dans ces régions. Un autre problème lié aux glaciers, il serait la hausse du niveau de la mer. Cela est déjà commencé en raison de la dilatation thermique des océans causée par les températures plus élevées. Si les grands blocs glacés de l’Antarctique de l’Ouest ou les glaciers du Groenland posés sur les terres venaient à s’effondrer, tout cela se traduirait par une hausse du niveau de la mer. On ne peut pas le prédire, mais la possibilité existe. Le réchauffement global et l’évolution du climat sont une source de préoccupation pour l’histoire récente de notre planète. Il faut agir, agir très vite. Je ne crois pas que la communauté internationale puisse encore attendre pour réduire ses effets sur le climat. Nous devons prendre des mesures vigoureuses.

Antonio Torrenzano

 

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