G20 de Pittisburgh. Les questions qui restent en suspens.

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Au-delà de la déclaration politique finale consistante l’officialisation du G20 comme principal forum de coopération économique internationale, plusieurs questions restent encore sans réponse. La première: le G20 est une institution internationale sans statut, mais qui s’est réunie à trois reprises depuis novembre 2008 (Washington, Londres et Pittsburgh), avec de nombreux problèmes à régler pour ce qui concerne son organisation à l’intérieur. «C’est en 2010 que nous essaierons de discuter de la nouvelle architecture du G20», les dirigeants ont affirmé. Mais, quels pays devront-ils devenir membres? Encore à quelle fréquence devra-t-il se réunir le sommet ? Aux prochains sommets du G20, les économies émergentes participeront à la gouvernance mondiale, pourquoi les Pays en développement resteront-ils au dehors ?

D’autres questions pratiques restent en suspens: le G20 devrait-il comporter un secrétariat permanent de façon à assurer le suivi de ses travaux? Quel pouvoir aura-t-il ? Ses décisions auront-elles force de loi ? Comment ce forum économique international pourra-t-il faire respecter ces engagements vers les Pays membres ? Sur ces deux questions, le Fonds monétaire international, dont les décisions ont force de loi, gardera-t-il toutes ses prérogatives? À cette question, Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI, ne cesse de le répéter.

Concernant le chômage, le pire est à venir. Mais de tout ça, la réunion n’a rien affirmé. L’expérience des crises précédentes démontre que l’impact sur le chômage est décalé par rapport à la reprise elle-même ; les dernières prévisions confirment à ce titre le maintien d’un chômage élevé jusqu’en 2011 inclus. L’Organisation internationale du travail (OIT) prévoit une augmentation du nombre de chômeurs de près de 59 millions d’ici la fin de l’année à travers le monde. Le chômage dans les pays de l’OCDE devrait globalement doubler au cours des dix-huit prochains mois et continuer d’augmenter, avec des taux à deux chiffres sur une grande partie de l’année 2011. Plus de 200 millions de travailleurs pourraient sombrer dans l’extrême pauvreté – surtout dans les pays en développement et dans les pays émergents, où les filets de sécurité sociale sont rares ou inexistants –, ce qui ferait monter le nombre total de travailleurs pauvres dans le monde à 1,4 milliard. Le chômage constitue aujourd’hui la principale menace à la reprise économique. Pourquoi alors la réunion de Pittsburgh n’a-t-elle pas pensé à organiser un sommet des ministres de l’Emploi du G20 à court terme consacré à l’impact sur l’emploi ? Pourquoi la réunion de Pittsburgh n’a-t-elle pas envisagé de créer un Groupe de travail sur l’emploi et adopter le Pacte mondial pour l’emploi, négocié par l’Organisation internationale du Travail des Nations Unies ?

Les marchés du travail sont pris en tenailles par la crise. Les taux de chômage ont continué d’augmenter et devraient atteindre des valeurs à deux chiffres dans l’ensemble des pays de l’OCDE d’ici la fin de l’année. Les jeunes, en particulier, sont frappés de plein fouet, avec des taux de chômage supérieurs à 20% dans plusieurs pays du G20. Les milliers de jeunes qui ont terminé leurs études l’été passé risquent fort d’être condamnés à l’inactivité. Compte tenu de la menace d’une crise prolongée de l’emploi, il faut définir d’urgence une stratégie de relance axée sur l’emploi et coordonnée à l’échelle internationale. Est-ce que le capitalisme occidental veut encore renverser ces énergies seulement sur de la main-d’oeuvre au bas coût dans les économies émergentes ? Si oui, pourquoi continuer alors de discuter de Droits Humains pour tous ?

Antonio Torrenzano

 

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