Chute du mur de Berlin (1989-2009). Qu’est-ce qui a caractérisé le monde dans ces vingt ans de transition ?

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Le 9 novembre 1989, les nombreuses générations qui avaient tissu leurs toiles de Penelope elles avaient du mal à comprendre ce qu’il était resté de leur Histoire. Le cauchemar de la guerre froide, des chars d’assaut, des murs, des divisions parmi les individus, ils s’évanouissaient pour toujours sans guerres civiles, sans conflits, sans circonstances brutales. L’effondrement du mur de Berlin abattait la dernière signalisation qu’il distinguait le désaccord entre les individus, entre les États, entre l’Ouest et l’Est.

L’effondrement du mur nous donnait de nouveaux lieux unifiés, des nouveaux États. Un Nouveau Monde, mais privé de sens et en même temps des nouveaux labyrinthes. Cette chute peluchée, cette évaporation du conflit Ouest/Est, cette dissolution rapide de 70 ans d’histoire du système communiste, ils laissaient aux sciences sociales d’instruments d’analyse pour de conflits qu’ils s’étaient liquéfiés et aucun nouveau moyen pour de nouveaux conflits qu’ils étaient en train de naître et pour lesquels n’avions pas encore de noms. Les fautes en politique étrangère des Administrations américaines des deux présidents George Bush et George W. Bush sont un exemple luisant autant que l’incapacité de l’Europe, à la limite de la lâcheté, pour ce qui concerne les conflits dans l’ex-Yougoslavie, les guerres du Caucase, la première guerre du Golfe, la guerre en Irak, la crise de l’ONU, la Corne de l’Afrique ou les nombreuses guerres civiles pour les ressources rares dans le Continent africain.

L’effondrement du mur laissait à la communauté internationale un nouvel espace unifié, mais vide. Mais pourquoi vide ? Pourquoi privé de sens comme Zaki Laidi le définissait dans son essai en 1994 ? Ces fautes dérivent de la désorientation, de la disproportion entre une richesse d’événements historiques et la pauvreté de moyens et de nouvelles idées en notre possession pour gérer la nouvelle ère. La toupie de l’Histoire a tourné ainsi rapidement et en sens autonome que nombreux de nous et même les actions des chancelleries, ne la comprirent pas. Sauf peut-être deux hommes: le prix Nobel pour la paix Willy Brandt et l’écrivain Ernesto Balducci que déjà au début des années 1980, dans leurs écrits (le Rapport Brandt sur le dialogue Nord/Sud du Monde et l’essai de Ernesto Balducci sur l’Homme planétaire), ils affirmaient que l’opposition Est/Ovest serait très bientôt devenue une collision Nord/Sud du monde. L’Histoire, dans le bien ou dans le mal, elle a toujours eu une infinie imagination.

Qu’est-ce qui a caractérisé alors le monde dans ces vingt ans de transition ? Qui a de la mémoire, il a du mal à comprendre ce qu’il est passé, mais surtout quoi est-il resté sur le châssis du XXe siècle. Ce nouvel horizon historique a produit des vertiges comme quand, il s’observe par le haut un ravin. Le XXe siècle par l’effondrement du mur disparaît dans le XXIe siècle en laissant de nombreux événements historiques sur lesquels nous n’avons encore ni noms ni étiquettes. Vingt ans se sont déjà écoulés et nul ne sait encore comment qualifier cette ère nouvelle dans laquelle nous sommes entrés.

Tous ceux qui sur les décombres du mur – affirme Ignacio Ramonet – annoncèrent la naissance d’un nouvel ordre mondial se sont trompés. Les principales mutations provoquées, directement ou indirectement, par le séisme de 1989, elles ne permettent pas d’entrevoir un quelconque nouvel ordre. Au contraire, le monde est devenu plus dangereux, plus complexe. Complexité que la mondialisation a amplifiée. Et comme a affirmé Vaclav Havel dans les pages de ce carnet numérique : « nous sentons que tout est possible, mais que plus rien n’est certain ». Le défi de trouver une nouvelle imagination politique pour remédier aux injustices d’aujourd’hui et aux injustices survécu, il reste encore à un stade de projet.

Antonio Torrenzano

 

Bibliographie électronique.

*Un dossier électronique sur la chute du mur de Berlin a été réalisé par la Fondation Sciences Po de Paris. Il est accessible au suivant adresse http://bibliotheque.sciences-po.fr/fr/produits/bibliographies/1989/bibliographie.html

 

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