Ouverte sur de grandes ambitions, la réunion internationale des Nations Unies sur le réchauffement climatique à Copenhague pourrait ne déboucher sur aucun accord. La communauté internationale tente actuellement de se mettre d’accord pour donner une suite au protocole de Kyoto, mais les discussions se heurtent d’un côté par les réticences des pays développés à s’engager sur la réduction d’émission de CO2 et à aider financièrement les pays en développement; à leur tour les pays en voie de développement qui dénoncent les pays occidentaux de vouloir tuer le protocole de Kyoto.
Le protocole impose aux trente-sept pays industrialisés plus à l’Union européenne qui l’ont ratifié de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Pour les pays en développement, qui sont en revanche exonérés de ces obligations, ce document juridique il est encore une valide garantie. La première période d’engagement du protocole arrive à échéance fin 2012. Les pays en développement veulent être certains qu’elle sera prorogée pour une deuxième tranche jusqu’en 2020. La conférence sur le climat voit quotidiennement des failles s’ouvrir et des forces s’affronter entre pays en voie de développement et pays industrialisés. Mais ces altercations se développent aussi entre les deux principaux pollueurs de la planète : la Chine et les États-Unis. « La Chine appelle les États-Unis à faire plus, les États-Unis appellent la Chine à faire plus. J’espère que, dans les jours qui viennent, tout le monde appellera tout le monde à faire plus », a ironisé en fin de semaine dernière Yvo de Boer, le secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
Pour travailler, les politiques ont désormais en main un texte central rendu public il y a quelques jours. Un document qui souligne en précisant que la hausse des températures ne devra pas excéder 2°C par rapport à 1990. Le texte, en revanche, laisse en suspens un grand nombre de points comme, par exemple, les financements que les pays industrialisés utiliseront pour aider les pays en développement à financer leur adaptation au changement climatique. Une question à laquelle les pays du Sud sont particulièrement attentifs surtout pour les conséquences néfastes sur leurs territoires et leurs populations. Mais le temps se resserre et les ministres sont en train de passer de nuits autour de la table de négociations pour débloquer la situation tangible pas du tout facile. Aujourd’hui, les premiers chefs d’État ou de gouvernement arriveront à Copenhague. Cent trente, selon la dernière communication des Nations Unies.
Antonio Torrenzano