Quel exit strategy dans le conflit libyen ?

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Le conflit en Libye est dans une situation d’impasse. Après deux mois de l’insurrection et après un mois de bombardements de la part de l’OTAN, il apparaît clair de plus en plus que la situation dans le terrain est incertaine et désordonnée. Malgré l’appui des frappes de l’OTAN, les insurgés ne parviennent pas à s’imposer. Les familles claniques libyennes sont mécontentes et la communauté internationale occidentale a sous-estimé la structure sociale de la Libye qui est restée fortement tribale. Le danger ? C’est une balkanisation de la méditerranée.

Le conflit en Libye est différent de celui en Tunisie et de celui en Égypte. En Tunisie et en Égypte, les révoltes populaires ont grandi progressivement en quelques semaines, s’organisant peu à peu et s’unifiant sur des revendications claires. Tout ça, il a permis de chasser les tyrans. En Libye, au contraire, la révolte spontanée a été rapidement récupérée et transformée en guerre civile entre tribus. Après la révolution de 1969, le colonel Kadhafi s’est appuyé sur les tribus de l’ouest pour construire son pouvoir en défavorisant les familles claniques de l’est du pays. La révolte d’aujourd’hui est le résultat de ces anciennes discriminations entre régions et entre familles claniques. L’issue du conflit devra donc arriver par une nouvelle et forte négociation diplomatique qui devra recomposer les intérêts et les attentes de toutes les familles claniques du pays.

Les deux extrêmes du dilemme seraient alors : de promouvoir une cessation immédiate des hostilités et le départ de Ghadafi en assurant au colonel l’impunité à l’étranger dans un autre État africain qui ne devra pas être membre du statut juridique de la Cour pénale internationale. De continuer sur la rue de l’intervention militaire et la possible et future incrimination pénale de Ghadafi. La première solution aurait pour objectif de sauvegarder toute la population civile, d’empêcher d’autres victimes et de massacres, un possible retour à la paix par une réunion de toutes les tribus du Pays vers une nouvelle transition historique de la Libye. Mais, de manière évidente, cette solution serait une défaite pour la justice internationale et pour le rôle développé par la même Cour internationale. La deuxième possibilité, au contraire, aurait d’autres graves risques : une progressive usure de la situation, une possible augmentation des victimes civiles, de nouvelles et possibles complications internationales, une victoire pas sûre ni escomptée à présent de la part des insurgés.

Une instabilité durable dans la Mer méditerranéenne est à éviter.

 

Antonio Torrenzano


 

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