Conversation avec Paul Auster, écrivain américain, traducteur . En 2007, l’auteur a reçu le titre de docteur honoris causa de l’université de Liège et la Grande Médaille de Vermeil de la ville de Paris en 2010. L’auteur a également travaillé pour le cinéma. De 1965 à 1967, le jeune Paul Auster étudie près de l’Université Columbia pour des cours de littérature française, italienne et anglaise et il commence à traduire des auteurs français en particulier Jacques Dupin et André du Bouchet. Il écrit dans cette période aussi des scénarios pour des films muets qui ne verront pas le jour, mais qu’on retrouvera, plus tard, dans « Le Livre des illusions ». Après la publication des romans «L’invention de la solitude », « L’Art de la faim » en 1982, le recueil en prose « Espaces blancs », suivi du roman « Effigies et Murales » en 1987 et «Disparitions » en 1993, Paul Auster commence à être un écrivain très reconnu. De 1986 (sortie de Cité de verre) à 1994 (avec le roman Mr. Vertigo), il publie ses oeuvres majeures comme « Moon Palace » et «Léviathan ». Avec le roman Léviathan , il obtiendra le prix Médicis étranger en 1993. Il retournera à écrire avec le roman Tombouctou en 1999 dont ils suivront « Le Livre des illusions » en 2002, « La Nuit de l’oracle » en 2004 et l’oeuvre « Brooklyn Follies » l’année suivante. En 2006, Paul Auster a reçu le prix Prince des Asturies pour l’ensemble de son œuvre. L’entretien avec l’auteur a été développé à plusieurs reprises dans la ville italienne de Pordenone pendant la rencontre internationale « Dedica festival » dans l’année 2010 et dans le village italien de Novello (Cuneo) dans la région du Piémont pendant le Festival international « Collisioni » à la fin du mois de mai 2011.
Antonio Torrenzano. La crise économique a été due par des politiques économiques libérales qui ont cru dans un marché sans règles, capable d’autorégulation. La crise financière du 2008 et après la crise économique ont produit un désastre pour l’entière communauté humaine. Pourquoi le monde de demain reste-t-il encore suspendu dans notre imagination ?
Paul Auster. Le désastre financier a eu beaucoup de causes. La première a été surement l’avidité qui a fait retourner en vogue le vieux capitalisme omnivore. Aux États-Unis, quelqu’un affirme que la situation est en train d’améliorer, mais cela il vaut pour les financiers qui ont recommencé à gagner leurs gratifications stratosphériques. Nombreux d’Américains ils sont encore au chômage.
Fabio Gualtieri. Les évènements de la Rive-Sud de la Méditerranée de Tunis à Damas, en passant par Sanaa, Le Caire, Bhengasi, Amman, Riyad, Alger ou Casablanca, nous indiquent-ils que la société arabe s’est réveillée ?
Paul Auster. Je crois que les jeunes de l’Afrique du Nord ont anticipé les nouvelles générations de l’occident. J’attends depuis longtemps quelque chose de ce genre en Amérique et en Europe, mais il n’y a pas de gestes.
Claudio Poletti. Comment trouvez-vous notre temps présent en Occident ?
Paul Auster. La situation devient de plus en plus insoutenable. Et j’observe encore que nos garçons et nos jeunes filles restent immobiles. Nos nouvelles générations elles me semblent aujourd’hui déprimées et découragées.
Antonio Torrenzano. Trouvez-vous que l’Occident est encore dans un temps de restriction ?
Paul Auster. Les effets de cette crise sont en train de produire de longs bouleversements sociaux qui frappent de manière terrible les familles et les communautés dans mon Pays. Je trouve cette situation très troublante .
Fabio Gualtieri Claudio Poletti
Antonio Torrenzano