Le sommet du G20 de Cannes prend fin. Pendant deux jours, les chefs d’État et de gouvernement des pays des principaux pays riches et émergents ont cherché à éviter une propagation de la crise grecque, toujours possible malgré l’abandon du référendum. Les mêmes ont décidé de placer l’Italie sous surveillance du Fond monétaire international. Les chefs d’État et de gouvernement ont aussi convenu de mesures cherchant à éviter à la planète une nouvelle récession. Malgré la grave situation européenne, le G20 a tenté de faire avancer la cause de la coopération économique internationale.
Le communiqué diplomatique final affirme : « Depuis notre dernier sommet, la reprise mondiale s’est essoufflé, notamment dans les pays développés, le chômage atteignant des niveaux inacceptables. Dans ce contexte, les tensions sur les marchés financiers se sont accentuées, essentiellement en raison des risques liés aux dettes souveraines en Europe. Par ailleurs, des signes clairs de ralentissement de la croissance apparaissent dans les marchés émergents. Les fluctuations des prix des matières premières ont compromis la croissance. Les déséquilibres mondiaux persistent. Aujourd’hui, nous réaffirmons notre engagement à travailler ensemble et nous avons pris des décisions visant à redynamiser la croissance économique, à créer des emplois, à assurer la stabilité financière, à favoriser l’intégration sociale et à mettre la mondialisation au service des besoins des populations »
Quel bilan pouvons-nous faire alors ? Pour ce qui concerne la réforme du secteur financier et le renforcement de l’intégrité du marché, plutôt que de se donner de nouveaux objectifs, les États ont décidé d’appliquer les mesures adoptées lors des précédents sommets du G20. Le communique diplomatique, il affirme : « À Washington, en 2008, nous nous étions engagés à faire en sorte que tous les marchés, produits et acteurs financiers soient soumis à une régulation ou à une supervision adaptée. Nous tiendrons nos engagements et poursuivrons la réforme du système financier ». Les chefs d’État et de gouvernement continuent en soulignant à « renforcer la régulation et la supervision du système bancaire parallèle. Nous développerons la réglementation concernant l’intégrité et l’efficacité des marchés, notamment en faisant face aux risques posés par les transactions à haute fréquence et la liquidité opaque. Nous avons chargé l’Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV) d’évaluer le fonctionnement des marchés de contrats d’assurance des risques de défaut. Nous avons arrêté des principes visant à protéger les consommateurs de services financiers… Nous ne tolèrerons pas un retour des comportements observés dans le secteur financier avant la crise, et nous contrôlerons étroitement la mise en œuvre de nos engagements concernant les banques, les marchés dérivés de gré à gré et les pratiques de rémunération ». Les chefs d’État ont encore assuré que les pays qui continueraient à abriter des paradis fiscaux seraient mis au ban de la communauté internationale.
Pour ce qui concerne la Tobin Tax, aucun consensus n’a pu être trouvé. Plusieurs de pays sont contraires. Dans le communiqué diplomatique, il est précisé que certains Pays « sont prêts à étudier certaines de ces options». Au rang européen, l’étude de taxe préparée par la Commission européenne devrait être examinée par les chefs d’État et de gouvernement de l’UE prochainement. La France se battra pour que cette taxe soit mise en service dès la fin de l’année prochaine. Sur la croissance mondiale et une nouvelle gouvernance, au contraire, la déclaration finale affirme une action générale à coordonner, mais s’en préciser quels moyens concrets .
Sur ce thème, le sommet de Cannes pouvait être une très grande occasion pour réfléchir sur l’édification d’une nouvelle gouvernance mondiale comme défi de la complexité et sur le Nouveau Monde qui est déjà arrivé, mais que nous continuons à le maitriser avec les anciens moyens d’hier. Le développement des pays pauvres ? Ce thème n’a pas été la priorité du sommet G20 de Cannes et les pays sous-développés ont été relayés au second plan. La déception des ONG présentes dans la ville a été énorme.
Le 1er décembre 2011, le Mexique prendra la présidence du G20 et les chefs d’État et de gouvernement se réuniront en juin 2012 à Los Cabos, Basse-Californie, sous la présidence du Mexique.
Antonio Torrenzano