Quel capitalisme pour demain ? L’urgence d’un débat.

Quatre ans après l’éclatement de la bulle immobilière des subprimes, l’économie globale sauf celle-là des pays émergents est en panne. Certains le pensent : le capitalisme comme nous l’avons connu depuis longtemps pourrait-il être arrivé à la solution finale ? Pour Immanuel Wallerstein, « nous sommes entrés depuis trente ans dans la phase terminale du système capitaliste, car le capitalisme ne parvient plus à faire système, c’est-à-dire à retrouver l’équilibre après avoir trop dévié de sa situation de stabilité ». La crise a amplifié les déséquilibres mondiaux, et par là même le besoin de solutions planétaires.

Il reste aussi en panne l’occasion d’imposer à nouveau des normes de prudence aux marchés. Ce processus, voulu à Londres et à Toronto par le G20 en 2009 et en 2010, s’est presque refermé. Mais, d’autres questions restent encore sans réponses. Est-ce qui bénéficie – par exemple – de cette situation de transition ? Peut-on continuer à vivre dans un ordre mondial fondé seulement sur la primauté des relations de marché qui a effacé toutes les autres formes de relations sociales ? Par rapport à la crise financière, relativement aux risques de pénurie de ressources énergétiques ou alimentaires, où va-t-on ?

L’enjeu contemporain, quant à cette situation structurelle du capitalisme, serait celui développer un nouveau système économique, social et écologique. La crise devrait alors être comprise comme la fin d’un cycle : celui du néo-libéralisme. Ce modèle reposait sur l’efficience des marchés non régulés, sur les vertus stimulatrices d’une finance qui favorisait la spéculation à court terme et non les investissements productifs et les perspectives de long terme et qui était à priori en contradiction avec le social.

Le roi est nu, mais on observe un net recul de la pensée sur ces questions. Aucune bataille d’idées pour l’adoption d’une croissance durable, aucun effort pour une réduction des inégalités au plan interne comme international, aucune bataille théorique pour encadrer la dynamique inégalitaire du capitalisme mondialisé et réduire les tensions qu’il engendre. Plus les problèmes deviennent planétaires, plus ils deviennent incontrôlés, plus progresse la crise, plus progresse l’incapacité à réagir à cette crise.

Après quatre ans de crise économique, le paradoxe reste toujours le même : l’incertitude cognitive à réagir et l’incertitude historique sur ce qui s’est produit. Pour le mathématicien Benoît Mandelbrot, nous aurions encore une fois « caché l’explosif sous le tapis ».

Antonio Torrenzano

Join the discussion

Il tuo indirizzo email non sarà pubblicato. I campi obbligatori sono contrassegnati *