Benoît XVI en annonçant sa démission lundi 11 février au matin au cours de la réunion d’un consistoire de cardinaux, il a fait usage de l’article 332 du droit canon de l’Église catholique. Le code de droit canon prévoit deux dispositions en cas de vacance du siège pétrinien : la première en cas de décès d’un pape, la seconde en cas de renonciation. Sur la renonciation, le paragraphe 2 de l’article 332 précise : « S’il arrive que le Pontife Romain renonce à sa charge, il est requis pour la validité que la renonciation soit faite librement et qu’elle soit dûment manifestée, mais non pas qu’elle soit acceptée par qui que ce soit».
En cas de vacance, voici ce que prévoit l’article 335 : « Quand le siège de Rome devient vacant ou totalement empêché, rien ne doit être innové dans le gouvernement de l’Église tout entière ; les lois spéciales portées pour ces circonstances seront alors observées ». Benoît XVI a parfaitement respecté la lettre de cette disposition. Il a renoncé à sa charge «librement» et l’a déclaré dans un texte très bref, en langue latine, dans lequel le 265e pape de l’Histoire dit qu’en raison de l’avancement de son âge, il « ne se sent plus apte à exercer adéquatement le ministère de Pierre ». Sa démission prendra effet le 28 février. Benoît XVI, élu pape le 19 avril 2005, aura 86 ans le 17 avril 2013.
Quel rôle pour le collège cardinalice ? À noter la loi fondamentale « Universi Dominici Gregis » (« Tout le troupeau du Seigneur ») signée par Jean-Paul II le 22 février 1996 et modifiée par un motu proprio de Benoît XVI en 2007, qui fixait les règles à suivre en cas de vacance du siège apostolique. Elle précise notamment que pendant la vacance du Siège apostolique, le Collège des cardinaux n’a aucun pouvoir ni aucune juridiction sur les questions qui sont du ressort du Souverain Pontife, durant sa vie ou dans l’exercice des fonctions de sa charge et que lorsque que le Siège apostolique est vacant, le gouvernement de l’Église est confié au Collège des cardinaux seulement pour expédier les affaires courantes.
Deux cardinaux auront un rôle-clé depuis le 28 février à 20h : le cardinal camerlingue, en l’occurrence le secrétaire d’État Tarcisio Bertone. Son rôle sera d’expédier les affaires courantes; le doyen du Sacré Collège, le cardinal Angelo Sodano. C’est lui qui sera chargé de présider les congrégations générales préparatoires à l’élection du nouveau pape. Le même devra convoquer le conclave à Rome pour élire le nouveau Pontife et le même présidera le conclave.
Antonio Torrenzano