Une journée de prière pour un monde qui reste avec les yeux fixés sur la Syrie.

Fermement opposé à toute intervention militaire, le pape François a appelé le monde entier, les catholiques, les fidèles des autres religions et les non-croyants à une journée de jeûne et de prière pour la paix en Syrie ce samedi.

 

Le Saint-Siège, outre une offensive diplomatique menée tambour battant en vue de contrecarrer l’éventualité d’une intervention militaire, invite quant à lui les fidèles de la planète à observer une journée de profonde réflexion ce samedi. L’initiative a recueilli l’adhésion de très nombreuses communautés chrétiennes à travers les cinq continents ainsi que plusieurs communautés d’autres confessions. La communauté musulmane de Paris a prié hier (vendredi 6 septembre) à la Grande Mosquée pour que «le sang arrête de couler» en Syrie, juste à la veille d’un appel du Pontife à jeûner pour la paix dans ce pays.

 

«Toutes les religions appellent à la paix en Syrie et même au-delà, alors pourquoi cela n’arrive-t-il pas? », a affirmé Mohamed Aïouaz, imam de la Grande Mosquée devant des centaines de fidèles réunis pour la prière d’hier. « Nous vivons des choses qui ont dépassé pratiquement toute définition humaine », a-t-il ajouté. Mais, « nous n’avons que ce moyen : prier pour la paix pour que le sang arrête de couler».

 

Le monde reste toutefois avec les yeux fixés sur la Syrie et suspendu aux décisions de la France et des États-Unis. Pays qui tentent de convaincre leurs alliés de la nécessité de «sanctionner» le régime de Bachar El-Assad. Les partisans de l’intervention armée invoquent volontiers le « devoir moral » d’agir face à une action « moralement inacceptable». Les États-Unis et la France envisagent une action militaire limitée contre le régime syrien, qu’ils accusent d’avoir recouru à des armes chimiques il y a deux semaines près de Damas.

 

Mais, existe-t-il des armes «propres» et des armes «sales» ? Existe-t-il de guerres justes et des conflits sales ? La guerre en Iraq, le conflit en Afghanistan ont été une totale débâcle pour l’occident. Il ne faudra plus jamais oublier les mensonges de Tony Blair et du président Bush junior afin de déclarer leur guerre. L’Histoire nous a déjà dit que tout ça, il a été une mémorable faillite. « Guerre juste », « guerre préventive », « guerre d’ingérence» ? Des oxymores, des expressions qui viennent d’alimenter et justifier un vocabulaire belliciste et des mensonges pour d’intérêts économiques géopolitiques de la part de nos démocraties encore impérialistes et néocoloniales.

 

Le moyen de la guerre est la faillite de la politique et dans la raison d’être la plus haute de la diplomatie. Si la politique et la diplomatie ne sont pas efficaces, tout ça signifie que nous n’avons pas de leaders. Nous n’avons pas des hommes d’État illuminés qui savent anticiper l’avenir plutôt que le poursuivre en se soumettant. Signifie encore que nos commis d’État n’ont pas la clairvoyance pour la gestion de la complexité que ce monde contemporain revendique et prétend.

 

Antonio Torrenzano

 

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