Selon un nouveau rapport des Nations Unies publié mercredi 28 mai, l’économie syrienne est exsangue. Pour l’enquête, qui a analysé les deux derniers trimestres de l’année dernière, trois quarts des Syriens vivent à présent dans la pauvreté et plus de la moitié (54,3%) dans l’extrême pauvreté. Alors que le conflit s’éternise, 20% de la population a maintenant à peine les moyens de répondre à ses besoins de base.
« Les chiffres sont renversants », a déclaré Rabie Nasser, chercheur au Centre syrien de recherche politique à Damas. « À la fin de 2013, la perte économique totale depuis le début du conflit a été estimée à 143,8 milliards de dollars». Le compte-rendu note également que la dette publique du Pays a continué d’augmenter dans la seconde moitié de 2013. À la fin de la même année, la dette représentait 126% du PIB, avec une proportion croissante d’emprunts étrangers principalement en provenance d’Iran. Le système éducatif d’un côté vacille : plus de la moitié d’enfants d’âge scolaire (51,8%) ne va plus à l’école. À la fin de 2013, 4.000 écoles étaient hors service parce qu’elles avaient été détruites, endommagées ou accueillaient des personnes déplacées. De l’autre côté, le système de santé est frappé par les dégâts causés aux infrastructures médicales, la fuite de professionnels de la santé, l’effondrement de l’industrie pharmaceutique. 61 hôpitaux publics sur 91 établissements ont été endommagés et près de la moitié (45%) sont hors service, tandis que 53 hôpitaux privés ont également été touchés.
« La Syrie est ravagée par le chômage », a souligné Alex Pollock, directeur du programme de microfinance au sein de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA). Pour l’économiste, qui a travaillé avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Centre syrien de recherche politique pour réaliser ce memorandum, « depuis le début du conflit, 11 millions de personnes ont perdu leurs principaux moyens de soutien financier alors que 2,67 millions de personnes ont rejoint les rangs des chômeurs».
Antonio Torrenzano