Syrie : l’élection présidentielle a commencé dans le Pays.

syrie_election_03juin2014Les Syriens ont commencé à voter aujourd’hui pour une élection présidentielle qui devrait se traduire par une victoire de Bachar Al-Assad dans un pays déchiré par une guerre civile qui a fait plus de 160.000 morts. Les bureaux de vote ont ouvert à 7h, heure locale de Damas, dans les zones du pays contrôlées par le régime du président sortant.

 

Bachar Al-Assad affronte deux concurrents peu connus dont la candidature a été approuvée par le Parlement. Il s’agit d’Hassan al Nouri, ancien membre du gouvernement, et du parlementaire Maher Hajjar. Depuis un demi-siècle, un seul candidat était autorisé à se présenter et les sept derniers scrutins présidentiels se sont résumés à des plébiscites de Bachar Al-Assad ou de son père Hafez, qui n’a jamais obtenu moins de 99 % des voix. Son fils a quant à lui recueilli 97,6% il y a sept ans. En Syrie comme à l’étranger, les opposants du chef de l’État parlent d’une mascarade et jugent qu’aucun scrutin digne de ce nom ne peut avoir lieu dans un pays dont des régions entières échappent aux autorités et qui compte des millions de déplacés.

 

La campagne électorale pour la présidentielle du 3 juin s’est achevée hier, dimanche 2 juin. Le parti Baas, qui domine la Syrie depuis un demi-siècle, a appelé à réélire M. Assad, au pouvoir depuis la mort de son père en 2000. Le parti a souligné la nécessité de voter « non seulement pour un président de la République, mais pour un dirigeant […] qui fait face à la guerre […], soit le dirigeant symbole Bachar al-Assad qui demeure aux côtés de son peuple aux coins de la patrie ». À Damas, les rues sont couvertes d’affiches de M. Assad, qui apparaît en tenue décontractée, en costume. Face à lui, ses deux adversaires et leurs rares affiches qui sont noyées sous celles de M. Assad. Plusieurs dizaines de milliers d’expatriés ont déjà voté la semaine dernière, mais il ne s’agit que d’une petite proportion des trois millions de réfugiés et de Syriens de l’étranger. Des réfugiés opposés au régime ont manifesté au Liban et en Turquie pour dénoncer le vote, évoquant des tentatives d’intimidation pour obliger certains à voter ou encore de bus remplis de Syriens venus de Damas juste pour voter dans les ambassades. La France, l’Allemagne et la Belgique avaient pour leur part interdit le vote sur leur sol, de même, selon Damas, que les Emirats arabes unis.

 

Le pays est dévasté par trois ans d’un conflit qui fait encore des dizaines de morts chaque jour dans les bombardements et les combats. La révolte pacifique commencé au mois mars 2011 pour des réformes politiques s’est en effet transformée, face à une répression brutale, dans une insurrection armée avant de devenir une guerre complexe et généralisée. Le régime n’a jamais reconnu la contestation pacifique et a toujours parlé de « terroristes armés » agissant au service d’un «complot étranger».

 

Antonio Torrenzano

 

 

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