Irak : l’EIIL une « menace complexe » pour la région selon le représentant spécial de l’ONU pour le Pays.

refugiés_chretiens_mossoul_iraq_imageLe Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Iraq Nickolay Mladenov a averti le 23 juillet les membres du Conseil de sécurité que l’organisation terroriste l’État islamique en Iraq et au Levant (EIIL) est une «menace complexe» à la paix et à la sécurité du Pays. Le représentant spécial de l’ONU a souligné que l’EIIL contrôle de fait à présent environ un tiers du territoire iraquien et que près d’un million de personnes déplacées se trouvent dans des zones qui échappent à l’autorité du gouvernement iraquien, tandis que des millions d’autres individus demeurent pris au piège dans des zones de combats.

Nickolay Mladenov a aussi appelé toutes les parties à établir des corridors humanitaires, notamment dans les communautés assiégées, pour faciliter l’acheminement de l’aide. Nickolay Mladenov a encore dénoncé les actions «criminelles et injustifiables» de l’EIIL qui, a-t-il dit, constitue une «menace complexe» pour la paix et la sécurité en Iraq et au-delà des frontières du pays. Il a appelé le Conseil de sécurité à exiger que l’EIIL cesse toutes les hostilités et atrocités et à s’assurer que les États membres coopèrent pour faire appliquer les sanctions.

La stratégie de l’EIIL consiste, a-t-il précisé, à établir une zone de domination permanente échappant à celui des autorités irakiennes par le biais de la terreur et de la violence. Cette organisation, a-t-il affirmé, elle est en train de radicaliser les populations, manipule les divisions existantes au sein de la société iraquienne pour exacerber les divisions sectaires, fomente les troubles sociaux et sape l’autorité du gouvernement et des élus iraquiens. Nickolay Mladenov s’est dit extrêmement préoccupé par le sort réservé, ces dernières semaines, aux chrétiens iraquiens dans la province de Ninewa. Mais aussi pour le sort des Chiites, des Turkomens, des Yazidis et des Shabaks qui sont également victimes d’enlèvements systématiques, de meurtres ou de la destruction de leurs maisons et autres biens. Nikolay Mladenov a également dressé un tableau de l’impact des violences sur les civils.

Depuis le début de l’année, 1,2 million de personnes ont perdu leur domicile dont plus de trois quarts d’entre eux se trouvent dans des zones qui échappent au contrôle de Bagdad ou qui sont très peu sécures. L’ONU a déjà recensé plus de 1,600 «sites de déplacements» dans le pays. Aussi, les capacités d’accueil des gouvernorats dans la région du Kurdistan ont été dépassées par l’arrivée de 300.000 personnes nouvellement déplacées et qui rejoignent les 225.000 réfugiés syriens qui se trouvaient déjà dans la région. De toute évidence, a estimé Nickolay Mladenov, après la chute de Mossoul, l’Iraq ne sera plus jamais comme la situation précédente.

Antonio Torrenzano