Le conflit en Syrie et en Irak a rallumé les tensions au Liban.

combats_tripoli_libandunord_imageLes forces kurdes défendant la ville syrienne de Kobané ont repoussé un nouvel assaut des jihadistes du groupe de l’État islamique dans l’attente des premiers renforts de peshmergas irakiens qu’elles espèrent en début de semaine. Pour la quatrième nuit consécutive, les jihadistes ont essayé de prendre le quartier du nord de Kobané proche de la frontière avec la Turquie, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). L’EI se focalise sur ce lieu «afin d’assiéger les combattants des Unités de protection du peuple kurde (YPG) dans la ville, couper leur route d’approvisionnement et les empêcher d’évacuer leurs blessés vers la Turquie», toujours selon l’ONG. Les combats se sont par ailleurs poursuivis dans la nuit dans deux secteurs du nord-est de la ville, Souk el-Hal et Kani Arabane, ainsi que sur le front sud.

En Irak, la coalition internationale a renforcé la fréquence de ses frappes ces derniers jours en ayant conduit presque 22 frappes entre vendredi et samedi. La moitié d’entre elles ont été dirigées vers des positions de l’EI près du barrage de Mossoul (Irak du Nord), le plus grand du pays. La digue de Mossoul est d’une importance stratégique élevée parce qu’en le détruisant les jihadistes déclencheraient de gigantesques inondations à Mossoul et Bagdad, les deux villes les plus peuplées d’Irak. Aidées par le soutien aérien, les forces kurdes irakiennes ont pu reprendre samedi aux jihadistes la ville de Zoumar (60 km au nord-ouest de Mossoul) après des semaines de combats. Mais les jihadistes réussissent à progresser dans d’autres zones du pays irakien, avant tout dans le nord où ils assiègent de nouveau le mont Sinjar où sont prises au piège des centaines de familles yazidies.

Au Liban, depuis vendredi soir, l’armée libanaise est engagée dans des combats violents à Tripoli (Liban du Nord), contre des groupes islamistes. Samedi soir, l’armée libanaise avait annoncé avoir délogé les hommes armés des anciens souks de la ville, mais les mêmes se sont réfugiés dans un autre quartier de Tripoli : le secteur sunnite de Bab el-Tebbané où de violents combats sont en train de poursuivre dimanche matin. Le conflit en Syrie a renflammé les tensions au Liban où les sunnites soutiennent leurs coreligionnaires en Syrie qui combattent le régime tandis que les chiites, dont le Hezbollah, qui défendent le président Bachar el-Assad. Toujours dimanche matin, le Front al-Nosra, branche syrienne d’el-Qaëda, a menacé d’exécuter les soldats libanais qu’il retient en otage si l’armée libanaise ne cessait pas son offensive à Tripoli. Dans des communiqués repris par l’Agence nationale de l’information (ANI), l’armée libanaise précise qu’elle poursuivra la chasse aux jihadistes au Liban du Nord jusqu’à ce qu’ils soient éliminés.

Antonio Torrenzano