En Syrie, la paix pourra-t-elle être retrouvée par la négociation diplomatique ? La nouvelle initiative de la diplomatie russe.

image_mikail_bogdanov_sergei_lavrov_photoEn Syrie, la paix pourra-t-elle être retrouvée à travers le travail diplomatique ? Depuis quelques semaines, la diplomatie russe est en train de travailler à cette nouvelle hypothèse. Le jour n’a pas encore été rendu public, mais les cartes d’invitation sont déjà parties. À compter du 26 janvier prochain, Moscou devrait accueillir des délégations de l’opposition et du régime syrien pour essayer de ressusciter un dialogue parmi plusieurs acteurs qui a été rompu après l’échec de la conférence internationale Genève 2 en février 2014. La gestion de ce face à face devrait être mené par le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, excellent connaisseur du Moyen-Orient et arabophone.

Selon l’agenda de Moscou, cette rencontre se déroulera en deux temps : le 26 janvier 2015, toutes les parties de l’opposition se réuniront entre elles; le 27 ou le 28 janvier 2015, elles entreront en contact avec une délégation du régime syrien qui devrait être dirigée par le ministre des Affaires étrangères Walid Mouallem. Inversement à Genève 2, ces colloques, que Moscou souhaite « informels », se dérouleront en dehors de tout cadre multilatéral : ni les États-Unis, ni la France, ni aucun des autres pays « amis » de l’opposition ou alliés du régime syrien, ne seront conviés en marge de la rencontre.

Au sommet de Genève 2, la Coalition nationale syrienne s’était imposée comme unique représentante de l’opposition des colloques pour la paix. Cette fois, l’approche russe a été différente : à Moscou, il y aura cinq représentants c’est-à-dire deux kurdes, un chrétien et deux musulmans qui devront partager leurs sièges avec d’autres opposants. La diplomatie russe a invité des opposants de l’intérieur ou en exil, dont ceux du Courant de la Construction de l’État, du Front du Changement et de la Libération ou du Comité de coordination national pour un changement démocratique. Et Staffan de Mistura, le représentant de l’ONU pour la Syrie sera-t-il dans la Capitale russe ? « Il s’agit d’une initiative russe, nous n’avons pas été impliqués. Toute initiative qui visant à encourager le processus de paix nous semble la bienvenue», a commenté Juliette Touma, la porte-parole de l’envoyé spécial onusien.

Antonio Torrenzano

 * Dans l’image, le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov, le vice-ministre Mikhail Bogdanov et le secrétaire général Nabil Elaraby de la Ligue arabe.