Syrie : sur la destruction du monastère Mar Elian, le patriarche Ignace III Younan interpelle l’Occident sur son silence hypocrite.

monastère_mar_elian_imageUne nouvelle tragédie pour les chrétiens de Syrie : les terroristes de l’État islamique ont détruit le monastère de Mar Elian. Le monastère construit il y a 1500 ans a été rasé à coup de bulldozer. On estime qu’environ 1400 syriaques orthodoxes et 400 catholiques assyriens vivaient à Al-Qaryatain avant de tomber aux mains de l’EILL.

Le monastère de Mar Elian a été érigé dans une oasis et était affilié à la communauté de Dei Mar Musa al Habashi, refondée par le jésuite italien Paolo Dall’Oglio, enlevé le 29 juillet 2013 à Raqqa. C’est également dans ces lieux qu’a été enlevé le père Jacques Mourad en mai dernier ainsi que plusieurs dizaines de civils au début du mois d’août. Ce centre historique de la vie monastique en Syrie avait accueilli et protégé des milliers de réfugiés depuis le début de la guerre qui ravage le pays depuis mars 2011. Sur la destruction de Mar Elian, le patriarche syriaque catholique Ignace III Younan a adressé à toute la communauté internationale et à la communauté diplomatique une déclaration suite à la destruction du monastère de Saint Elian et de l’enlèvement de plusieurs dizaines de chrétiens par ce DAECH.

«Des horreurs à n’en plus finir…, a-t-il affirmé le Patriarche. Les criminels de DAECH ont détruit notre monastère syriaque catholique de Mar Elian, Qaryatain, vieux d’au moins 15 siècles. Le prêtre qui le desservait, le père Jacques Mourad, est toujours enlevé depuis trois mois, sûrement par ces mêmes terroristes qui se réclament de la religion de la miséricorde et commettent toutes sortes d’absurdités ».

«J’essaie de communiquer avec notre administrateur du diocèse de Homs – continue dans sa déclaration le Patriarche – parce que nous craignons pour des dizaines de familles prises en otage. Jusqu’à quand le monde dit “civilisé” gardera-t-il un silence hypocrite, quand tout le monde est au courant des horreurs commises par ces barbares ? Comment un pays qui se dit défenseur des droits de l’homme ferme-t-il les yeux devant des aberrations telles que décapiter, confiner en esclavage et violer enfants et femmes ?.. Est-ce ça la démocratie ? En somme, nous devons le crier à haute voix : nous craignons DAECH, parce que nous avons été abandonnés et nous n’avons pas les moyens de nous défendre ».

Antonio Torrenzano