Un accord pour la «cessation des hostilités» en Syrie a été trouvé à Munich, en Allemagne. Russes et Américains sont tombés d’accord, dans la nuit, à Munich, pour un cessez-le-feu d’ici une semaine. Les États-Unis et la Russie vont piloter les « modalités » de mise en œuvre de ce cessez-le-feu, a précisé le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
L’arrêt des hostilités concernera toutes les parties au conflit à l’exception des «groupes terroristes Daech et Al-Nosra », ont précisé les deux ministres. L’accord de Munich toutefois ne comporte aucun volet politique. Dans ces conditions, comment pourra-t-on mobiliser les groupes rebelles liés d’Al-Nosra ?
Les deux pays et leurs principaux alliés ont également décidé un accès accru et “immédiat” de l’aide humanitaire aux civils en détresse. Sur le terrain, le désastre humanitaire a atteint des proportions désormais effroyables. Un groupe de travail piloté par l’ONU va se réunir dès ce vendredi à Genève pour mettre en œuvre ce volet humanitaire et fera des “comptes rendus hebdomadaires”.
«Nous avons convenu d’une cessation des hostilités dans tout le pays dans un délai d’une semaine», a déclaré le diplomate américain John Kerry à l’issue de la réunion du Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG). Au contraire, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov est de l’avis que c’est au gouvernement et à l’opposition syrienne «de prendre les mesures nécessaires». «Nous devrons probablement user de notre influence sur les parties», a-t-il dit. Les États-Unis et la Russie vont piloter les «modalités» de mise en oeuvre de cette cessation des hostilités, a précisé Sergueï Lavrov en soulignant que c’était le “premier pas” vers un cessez-le-feu plus permanent.
Les négociations de paix de Genève, suspendues au début du mois de février, devraient par ailleurs “reprendre dès que possible”, a dit John Kerry. « Sans une transition politique, nous n’atteindrons pas la paix. Nous sommes tous d’accord pour dire que les pourparlers de Genève doivent recommencer », a-t-il affirmé. Ces négociations devront en outre avoir lieu “sans ultimatums et préconditions”, a souligné Sergueï Lavrov.
Si ce cessez-le-feu était respecté, ce serait une première solution réaliste depuis le début de la guerre civile dans le pays en 2011. Mais, il ne faut pas oublier que le 11,5% de la population est déjà mort ou a été blessé à cause de ce conflit.
Antonio Torrenzano