Plus de 220.000 morts selon les Nations unies et la moitié de la population qui a fui à l’étranger. Ce qui avait démarré en 2011 comme une vague de protestation locale à l’encontre du régime de la famille Al-Assad s’est transformé dans une guerre sanglante qui n’épargne personne. Les conséquences humaines et matérielles commencent à peser très lourd. Le Conseil de sécurité espère que ce cessez-le-feu permettra, peut-être pas de régler le conflit, mais au moins de réduire le niveau de violence pour permettre aux négociations de reprendre.
Depuis Genève, le médiateur de l’ONU, Staffan de Mistura a parlé d’un tournant : “Non seulement ce cessez-le-feu peut créer les conditions d’une reprise des négociations, mais il peut surtout envoyer un signal d’espoir que les Syriens attendent depuis trop longtemps : qu’après plus de 5 ans de conflit, il pourrait y avoir une fin à leurs souffrances.”
Plus de 12 millions de personnes qui ont dû quitter leur foyer. 4 millions se sont réfugiés dans des pays voisins et 7,6 millions sont déplacés au sein de leur propre pays. Au moins la moitié d’entre eux sont des enfants. Ils ont fui à cause des bombardements, des persécutions, des violences sexuelles, des kidnappings et des exécutions arbitraires. Et ces chiffres continuent d’augmenter. La guerre jusqu’à présent a été dure. Les ressources financières du pays commencent sérieusement à se tarir, rendant ainsi les Syriens de plus en plus vulnérables et contraints à prendre de plus en plus de risques.
Toute la communauté internationale estime désormais que le conflit syrien est la plus importante crise humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale. Les besoins des civils sont en constante augmentation et une génération complète d’enfants grandit dans un contexte de violences inouïes. Il est difficile d’évaluer comment le conflit va évoluer, encore moins de savoir quand et comment il se terminera.
Avec nombreux groupes belligérants, le terrain d’intervention est complexe et les négociations politiques internationales semblent être difficiles, embourbées par des intérêts géopolitiques contradictoires dans une région qui a toujours été hautement inflammable. Le droit international humanitaire et les droits humains, bafoués systématiquement. Mais aujourd’hui, la communauté internationale a une occasion favorable. Si la communauté diplomatique parvient à faire que ce cessez-le-feu tienne, elle aura fait un grand pas vers la solution politique dont nous parlons depuis longtemps.
Antonio Torrenzano