Syrie: l’Organisation mondiale de la santé fait savoir que 22 cas de poliomyélite ont été notifiés dans le Pays.

L’Organisation mondiale de la santé a fait savoir que 22 cas de poliomyélite ont été notifiés dans deux provinces syriennes : dans le district de Mayadin et dans le gouvernorat de Deir ez-Zor. Un cas a également été recensé dans la ville de Raqqa. En ce qui concerne la ville de Raqqa, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés a précisé en outre que « la situation humanitaire se détériore rapidement […] Il est impératif que les civils piégés puissent sortir en toute sécurité ».

En Syrie, cette nouvelle crise épidémique de la maladie est liée à un poliovirus dérivé d’une souche vaccinale de type 2. Celui-ci est différent du poliovirus dit “sauvage”, qui avait fait son apparition dans la région en 2013 et qui avait poussé à la vaccination de millions d’enfants au Moyen-Orient. En octobre 2013, en effet, la polio faisait sa triste réapparition en Syrie après 14 ans d’absence à cause de l’interruption de la vaccination systématique, de la détérioration pénible du système de santé (environ 60% des hôpitaux ont été détruits ou endommagés) et des déplacements continus de population à l’intérieur et hors du pays.

La transmission de la poliomyélite – a détaillé l’OMS – se fait principalement par contact avec des matières fécales, parfois indirectement par ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. Le poliovirus se multiplie ensuite dans l’intestin grêle et gagne la circulation sanguine. Dans certains individus, il atteint le tissu nerveux et provoque des lésions irréversibles, comme une paralysie flasque aiguë.

«La stratégie pour combattre l’actuelle épidémie en Syrie sera la même que celle utilisée pour combattre les contagions dues au poliovirus sauvage: utiliser la vaccination orale pour parvenir à la couverture vaccinale la plus élevée possible parmi les enfants afin d’interrompre la chaîne de transmission», l’a affirmé le Dr Michel Zaffran, directeur pour l’éradication de la poliomyélite près du siège de l’OMS.

Une telle riposte vaccinale avait déjà permis en 2013 de surveiller l’épidémie due au poliovirus sauvage de type 1. Mais dans un pays en conflit depuis plus de 6 ans, où les accès à l’aide humanitaire sont barrés ou compliqués, comment faire pour atteindre chaque enfant en tous lieux? Quelle réponse sanitaire efficace pourra-t-elle se développer?

Antonio Torrenzano