Selon la Banque Mondiale, la guerre en Syrie a couté 226 milliards de dollars jusqu’à présent.

La Banque mondiale a publié un nouveau rapport sur l’économie syrienne qui dresse un possible tableau après six ans de guerre. Le rapport formule une situation catastrophique du Pays. En Syrie, tous les secteurs économiques ont été touchés par le conflit. Depuis 2011 jusqu’à 2016, le coût de la guerre a été évalué à 226 milliards de dollars. Mais, la Banque Mondiale estime que l’ampleur de la destruction va bien au-delà du bilan des morts et des infrastructures détériorées. « La guerre de Syrie taille en pièces le tissu social et économique du pays », a déclaré le vice-président pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord de la Banque Mondiale, Hafez Ghanem.

En 2010, le PIB de la Syrie avait connu une croissance de son produit intérieur brut de 3,4 % pour atteindre environ 60 milliards de dollars (52 milliards d’euros). Entre 2011 et 2015, la richesse du pays a connu au contraire une contraction de 61% à cause de la guerre. Cette perte financière est imputable surtout à une réduction de la production pétrolière et de la production gazière.

Par exemple, en ce qui concerne la production gazière, le démantèlement du champ gazier d’Al-Shaer (le plus grand du Pays) par l’État islamique a produit un énorme dégât économique au régime de Damas. Sur les huit installations gazières qui la Syrie comptait avant le déclenchement de la guerre, aujourd’hui le régime n’en contrôle plus qu’un seul. La conséquence ? Le déficit qui explose passant de 0,7 % du PIB en 2010 à 28 % en 2016. La Banque mondiale estime ainsi que les revenus syriens liés à l’or noir et au gaz sont décrus de 93%. Les contractions les plus sévères de l’économie ont eu lieu de manière particulière dans les années 2012 et 2013 pendant lesquelles le PIB est décru respectivement de 29 et 32 %. Même le secteur agricole a été spécifiquement touché. La destruction des infrastructures d’irrigation et le manque de main-d’oeuvre ont fait diminuer la production de blé de 55%.

Du point de vue humanitaire et social, l’institution économique onusienne affirme que depuis mars 2011, entre 400.000 et 470.000 personnes sont mortes et la moitié de la population syrienne a été déplacée. Le rapport estime enfin que si le conflit prenait fin cette année, le PIB pourrait se rétablir en quatre ans 41 % de son niveau d’avant le conflit.

Antonio Torrenzano

Lien numérique pour lire le nouveau rapport économique de la Banque Mondiale : http://www.worldbank.org/en/country/syria/publication/the-toll-of-war-the-economic-and-social-consequences-of-the-conflict-in-syria