Afghanistan, il se paie avec la vie aussi la liberté d’écrire.Conversation avec Danish Karokhel, agence Pajhwork Afghan News.

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Conversation avec Danish Karokhel, journaliste, écrivain, directeur de l’agence de presse afghane Pajhwork Afghan News de Kabul. Le dialogue avec Danish Karokhel a eu lieu à Bologne pendant le séminaire sur la liberté de la presse, organisé par l’Assemblée de la région Émilia Romagna.

Antonio Torrenzano. L’agence de presse Pajhwork Afghan News, dont vous êtes le directeur, est née le 25 avril 2004. Depuis quatre ans d’activités , comment analysez-vous la situation de votre Pays ?

Danish Karokhel. Pajhwork est la première agence de presse indépendante de l’Afghanistan. L’agence est née le 25 avril 2004, elle a 38 correspondants, 92 individus en total qui y travaillent. À présent nous sommes les seuls à témoigner des événements dans les zones à haut risque de mon pays. La ligne éditoriale de l’agence Pajhwork Afghan News a comme point de repère l’impartialité et , par cette ligne d’action, nos services journalistiques sur l’Afghanistan ont été vendus à environ 100 journaux et magazines, à peu près 50 radios et télévisions à l’étranger. Comme rédaction, nous entendons continuer avec force et détermination pour donner une forte contribution à notre Pays pour qu’il évolue vers une société paisible et démocratique. La rédaction Pajhwork Afghan News est en première ligne pour affirmer le rôle essentiel de la liberté de la presse et la diffusion de la connaissance pour permettre le développement concret au Pays. Il n’y a pas démocratie participative ni développement économique et social en manque d’une presse libre et indépendante. Dans ce moment, l’Afghanistan a besoin de transparence, d’une administration capable et pas corrompue, d’un système de médias libre. La communauté internationale doit vérifier la liberté d’expression dans une nation qui est en train d’accomplir les premiers pas vers la démocratie. La même communauté devra aussi suivre attentivement le gouvernement et le Parlement pour empêcher que groupes de pression ou lobbies privent le peuple afghan de la liberté d’expression.

Antonio Torrenzano. Pouvez-vous me raconter la vie quotidienne d’un journaliste en Afghanistan?

Danish Karokhel. Raconter la vie quotidienne d’une journaliste en Afghanistan, c’est vraiment très simple. Il faut se préparer chaque jour à subir pressions, avertissements, menaces de mort,craindre pour la propre vie. La Constitution prévoit le droit d’informer, mais nous sommes dans un moment politiquement critique. Nous avons l’appui de la population, qui est maintenant conscient de l’importance d’un système de médias indépendants, mais les difficultés, les violences, les attentats et les pressions restent nombreux. Les journalistes ne subissent pas seulement de violences par les talibans, mais aussi par de nouveaux groupes armés, de la part d’officiers corrompus du gouvernement… au-delà du risque d’être impliqué en sanctions par la coalition internationale de l’OTAN-ISAF. Comme journaliste, je pense que le gouvernement de mon Pays doive ouvrir, dans une manière urgente par notre Commission pour la pacification (Peace Strengthening Commission), un dialogue avec les talibans et les chefs de toutes les tribus afin de garantir liberté de mouvement à la presse afghane. Les nombreuses violences aux journalistes afghans s’entrelacent, chaque jour, avec une profonde crise économique du secteur des médias. Ce secteur n’a pas encore réussi à produire ressources financières pour devenir stable, consistant. Je crois, encore, que les ONG internationales ont manqué l’objectif de former de nouveaux journalistes et soutenir le secteur après sa naissance. Le manque de sûreté et la fermeture des bureaux internationaux et des sociétés privées ont aussi bloqué les investissements publicitaires.

Antonio Torrenzano. Croyez-vous que le soutien international est diminué en Afghanistan ?

Danish Karokhel. Le soutien international est diminué presque à zéro dans le secteur des médias. De plus, il est en discussion un projet de loi qu’il pourrait réduire ultérieurement la liberté de la presse afghane. Il existe, concrètement, le risque que la presse afghane puisse finir sous la surveillance du pouvoir judiciaire, expression directe du pouvoir politique du gouvernement. Je souhaite que le gouvernement ne cède pas aux pressions de certains lobbies qu’ils veulent réduire la liberté d’informer, parce que le peuple afghan perdrait de nouveau la confiance dans les institutions publiques de l’État.

 

Antonio Torrenzano.

 

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