Conversation avec Iolanda Occhipinti, spécialiste en coopération internationale, infirmière,expatriée italienne en Somalie où elle a travaillé pour l’ONG CINS jusqu’au 21 mai 2008, jour dans lequel elle est enlevée par un groupe de rebelles. Avec l’infirmière italienne, le groupe a séquestré deux collègues de la même organisation non gouvernementale: l’Italien Giuseppe Paganini (agronome) et le Somalien Yusuf Labouré. Après 76 jours d’asservissement, Iolanda Occhipinti et Giuseppe Paganini ils sont relâchés tandis que Yousus Labouré reste encore en otage du groupe de rebelles. La conversation a eu lieu à Raguse, ville sicilienne où Iolanda Occhipinti est née. Nous l’avons rencontrée après le relâchement pour avoir de nouvelles informations sur ce qui arrive en Somalie.
Antonio Torrenzano. Pourquoi étiez-vous en Somalie, dans la capitale Mogadiscio?
Iolanda Occhipinti. J’étais en Somalie comme infirmière engagée pour un projet d’urgence sanitaire pour donner secours aux victimes des bombardements. Dans le même temps, toujours pour l’ONG CINS par laquelle je travaille, je donnais mon soutien administratif aux autres collègues de l’organisation pour un projet de développement agricole. Le 21 mai 2008, j’ai été enlevé par les rebelles avec le collègue Giuseppe Paganini et Yusuf Labouré. Pendant l’enlèvement, nous ne sommes jamais étés maltraités. Nous étions bandés toujours et je n’ai jamais pu voir l’endroit où nous avons été portés. Dans le chaos général somalien, la crise humanitaire a atteint de proportions d’enfer dantesques. La situation, elle s’est aiguisée encore de plus pour les nombreuses attaques récentes contre des opérateurs d’ONG et organisations internationales qui ont contraint les agences à réduire les aides. Les derniers chiffres fournis par les Nations Unies parlent de presque 9.700 morts depuis le janvier 2007 et d’un million d’évacués seulement dans le capital Mogadiscio. Il est difficile d’imaginer une paix durable dans cette situation.
Antonio Torrenzano. Avant du 21 mai 2008, jour de votre enlèvement; le 2 mai il y avait eu de fortes fusillades dans le quartier où votre organisation a le siège à Mogadiscio.Un autre grand moment de tension encore le 4 mai (deux jours après) qui a impliqué de milliers de personnes. Quoi est-il arrivé ?
Iolanda Occhipinti. Les fusillades du 2 mai ont été très voisines au siège de mon ONG CINS. Il semble qu’une voiture ne se soit pas arrêtée à un bloc de police. L’événement n’est pas cependant lié à notre enlèvement. Épisodes comme celui-ci, ils arrivent régulièrement à Mogadiscio. L’épisode du 2 mai a fait déclencher un retrait de nombreux experts en coopération de la capitale somalienne devenue non plus sûre. Les tensions du 4 mai, en revanche, elles ont explosé pour la très grave situation de faim et famine dans lesquelles il verse l’entière population de la Somalie. Je crois que dans les rues ils se sont déversé plus de 20/22 milles personnes pour protester contre l’augmentation des prix de la nourriture et la difficulté de la trouver. Les désordres du 4 mai, ils ont provoqué plus de quatre morts et un numéro non précisé de blessés. Dans l’oeil de la protestation populaire, il y a en particulier les grossistes et les commerçants de gendres alimentaires qui, depuis un an, privilégient les transactions commerciales en dollars américains en refusant d’accepter de la monnaie locale. Le shilling somalien a perdu plus de la moitié de sa valeur. Dans l’an 2008 en Somalie, les prix des céréales sont augmentés du 170 aux 370 pour cent. Au juin de 2007, un kilo de grain il coûtait 7 centimes d’euro, aujourd’hui il en coûte 18 centimes. Un sac de riz, il y a quatre mois, il valait 16 euro et aujourd’hui il en vaut plus de 30 euro. Depuis janvier 2008, le numéro d’individus affamés qui dépendent des aides alimentaires de l’ONU, il est augmenté des 40 pour cent. Aujourd’hui, ils sont deux millions et demi ! La situation est compliquée de plus par les menaces de sécheresse, problème que selon les NGO présents à Mogadiscio il ne pourra pas que faire augmenter le numéro d’individus affamés. Milliers d’hommes et femmes ont du mal à survivre.
Antonio Torrenzano