Élection présidentielle en Syrie : consultation ridicule pour l’opposition.

confli_syrien_chaos_souffrance_imageL’élection présidentielle en Syrie se déroulera mardi 3 juin 2014. La consultation politique se déroulera uniquement dans les territoires contrôlés par le régime de Damas: 40% du territoire où vivent 60% de la population. Les autorités ont en outre interdit de voter aux réfugiés sortis illégalement du pays, selon la commission électorale. Pour l’opposition : rien n’a changé. Le système politique syrien demeure totalement corrompu et les résultats de cette nouvelle élection seront une nouvelle fois déterminée à l’avance. Le départ de Bachar El Assad reste la principale revendication de l’opposition qui lutte pour le renverser depuis trois ans. Certains pays occidentaux, au contraire, ont qualifié une parodie cette consultation puisque Bachar al-Assad devrait sans surprise remporter ce scrutin.

 

Le délai pour le dépôt des candidatures a expiré jeudi soir et les postulants seraient 24 au total, dont le président Bachar al-Assad qui devrait être réélu pour un troisième septennat. Le président de la Cour constitutionnelle syrienne, Adnane Zreik, a annoncé la clôture du délai du dépôt de candidatures. À cette heure, la Cour suprême aura jusqu’au 6 mai pour décider qui parmi les 24 candidats pourra être éligible. Toutefois, de 24 postulants resteront en lice seulement deux prétendants par rapport à Bachar al-Assad, car la loi électorale précise que les candidats doivent obtenir la signature de 35 députés. Or il n’y a que 89 députés indépendants sur les 250 parlementaires élus en 2012. Les autres 161 parlementaires appartiennent au parti Baas, parti au pouvoir depuis un demi-siècle avec le clan Assad.

 

Il s’agirait théoriquement de la première élection présidentielle depuis plus d’un demi-siècle. Parce que, depuis l’ascension du clan Assad en Syrie en 1970, avec Hafez al-Assad, père de Bachar, l’élection présidentielle en Syrie a été en réalité une simple proclamation du candidat unique. Porté au pouvoir en 2000 après la mort de son père, Bachar El Assad a été reconduit en 2007. Il a mené une brève ouverture politique jusqu’à l’éclatement de la révolte populaire en mars 2011 qui s’est transformée par la suite dans une guerre civile.

Antonio Torrenzano

 

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