Le Président de la Commission d’enquête internationale indépendante sur la République arabe syrienne, Paulo Sérgio Pinheiro, a déploré mardi 23 juin à Genève l’absence de mesures prises par toutes les parties du conflit pour limiter le nombre de victimes civiles en Syrie. Le même a dénoncé l’incapacité de la communauté internationale à agir collectivement pour mettre une limite au conflit.
Ces nouvelles contestations de Paulo Sergio Pinheiro confirmeraient les tractations antérieures déjà effectuées par la commission il y a un an. Selon le président de la commission d’enquête ONU, les principales causes de pertes civiles seraient «les attaques délibérées aux populations». « Les zones sûres en Syrie se réduisent comme peau de chagrin », a constaté le président de la commission d’enquête, comme en témoignent les déplacements massifs de civils à l’intérieur et hors du pays. « Les actes de la vie quotidienne – par exemple, rendre visite à un voisin ou aller à la boulangerie – sont désormais devenus des questions de vie ou de mort », a-t-il déploré.
Le régime de Damas par sa puissance de feu supérieure et sa maîtrise du ciel inflige le plus de dommages aux civils via ses attaques aveugles contre des villes, villages et camps de réfugiés improvisés, a affirmé Paulo Sérgio Pinheiro. Cependant, a-t-il ajouté, les groupes non étatiques continuent d’attaquer les villes tenues par les autorités, entraînant également des pertes civiles. « Les belligérants ne prennent aucune mesure pour faire la distinction entre objectifs civils et militaires, obligation que leur impose pourtant le droit international, ou pour limiter tant que faire se peut les pertes civiles et les destructions de biens leur appartenant », a déploré le président de la Commission d’enquête ONU.
La situation sur le terrain reste très préoccupante. En raison des sièges et des occupations militaires prolongés, a-t-il ajouté, des civils meurent de faim et de maladie : 40% des enfants du camp de Yarmouk souffriraient de malnutrition. Les civils vivant dans les villes assiégées par les groupes antigouvernementaux subissent des difficultés de même nature, a précisé Paulo Sérgio Pinheiro. « La poursuite du conflit en Syrie représente un échec majeur de la diplomatie », a-t-il affirmé.
Antonio Torrenzano