Après cinq années de conflit en Syrie, des « pourparlers de proximité » ont repris à Genève entre les représentants du gouvernement et de l’opposition politique. S’exprimant devant les journalistes lors d’une conférence de presse dans la ville suisse, le jour du cinquième anniversaire du conflit syrien, l’envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, avait déclaré que la reprise des pourparlers de paix inter-syriens était « un moment de vérité » et que la seule autre alternative possible aurait été un retour « à une guerre encore pire que celle que nous avions jusqu’à présent ». Plus de 270.000 personnes ont péri depuis le début de la guerre en Syrie, le 15 mars 2011.
Des représentants d’une partie des insurgés et du régime syrien mènent depuis une semaine un premier round de négociations indirectes à Genève avec l’émissaire des Nations Unies pour la Syrie. Les pourparlers se déroulent dans des salles séparées avec représentants du régime et de l’opposition. Cette première semaine a été l’occasion pour les deux camps de marquer leur territoire. Le régime a ouvert les hostilités. Avant même l’arrivée de ses représentants en Suisse, Damas a posé ses conditions : pas question d’envisager l’avenir de la Syrie sans Bachar el-Assad. Réponse presque immédiate de l’opposition : Bachar el-Assad quittera le pouvoir. Durant une semaine, l’émissaire de l’ONU a joué les équilibristes. Chaque délégation a été reçue trois fois, jamais en même temps puisque les deux parties refusent les discussions directes à présent. Ces nouveaux pourparlers sont en train de se concentrer sur les questions de gouvernance, y compris l’adoption d’une nouvelle Constitution en Syrie et la tenue d’élections. Le problème pour l’opposition reste toujours le même : l’avenir de la Syrie sans le président Assad.
L’orchestrateur de ces discussions a toujours déclaré que «la mère de toutes les questions» était de trouver un accord sur une transition politique conformément au processus de paix adopté par l’ONU. Les Syriens qui ont cherché refuge dans les pays voisins observent avec attention de l’évolution de ces négociations diplomatiques pour une solution politique et un possible retour dans leur pays.
Antonio Torrenzano