Syrie : laborieuses négociations à Genève pour éviter la paralysie.

Les nouveaux pourparlers de Genève, après trois sessions ratées en 2016, se sont ouverts jeudi dernier, mais rien ne semble réellement avancer au septième jour de discussions sous l’égide des Nations Unies.

Les délégations du régime et de l’opposition n’ont pas encore dialogué directement et les points à l’ordre autant que le processus à suivre font encore objet de débat. L’opposition souhaite aborder les questions relatives à la transition politique, alors que le régime veut prioritairement parler de la lutte contre le terrorisme.

Le chef des négociateurs de l’opposition syrienne à Genève, Nasr al-Hariri, a appelé la nouvelle administration américaine à jouer un rôle constructif dans la recherche d’une solution politique au conflit. Les États-Unis font de la lutte contre le groupe jihadiste État islamique la priorité de leur politique au Moyen-Orient, mais n’ont pas encore indiqué quel rôle ils entendaient jouer dans la recherche d’une solution politique au conflit.

De sa part, la Russie, qui joue gros dans le processus, multiplie les rencontres bilatérales pour tenter de sortir les négociations de l’enlisement. Moscou a accusé jeudi le principal groupe de l’opposition syrienne participant à la conférence de Genève de chercher à saboter le processus. “Le prétendu Haut Comité pour les négociations refuse de coopérer sur un pied d’égalité avec les plates-formes de Moscou et du Caire (deux groupes plus restreints de l’opposition qui ont les faveurs de la Russie) et il sabote dans les faits un dialogue véritable”, a déclaré Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

La paralysie semble être générale autour du dossier syrien. Aucune question de procédure et, encore moins, de fond ne semble réglée.

Sur le terrain, les forces du régime de Damas ont repris jeudi, selon Moscou et l’armée syrienne, la ville historique de Palmyre aux jihadistes de DAECH. Cette oasis située dans le centre de la Syrie change une nouvelle fois de main. Elle avait été conquise en mai 2015 par l’État islamique, reprise par le régime en mars 2016 avant de retomber dans les mains des jihadistes encore une fois au mois de décembre 2016. L’EI s’est totalement retiré de Palmyre, a également indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. Depuis 2015, les jihadistes ont détruit les plus beaux temples de cette cité vieille de plus de 2.000 ans et inscrite par l’UNESCO au patrimoine mondial de l’humanité.

Le conflit syrien, qui va entrer le 15 mars dans sa septième année, a fait plus de 310.000 morts et des millions de réfugiés dans la région et en Europe.

Antonio Torrenzano