Syrie, pourparlers de paix : les évènements clés du processus diplomatique (2012-2017).

Depuis mars 2011, la Syrie est en proie à un conflit qui a forcé plus de la moitié de la population à quitter leur foyer. Quelque 5 millions de Syriens ont quitté leur pays et plus de 6 millions sont déplacés à l’intérieur du territoire. Du 10 juillet 2014, Staffan de Mistura travaille pour conduire les parties en conflit à la table des négociations et mettre fin à la guerre. En juillet 2014, Staffan de Mistura a pris la place de Lakhdar Brahimi qui avait démissionné pour l’impossibilité d’avoir une réponse internationale cohérente pour sortir de la guerre. Le nouveau cycle de pourparlers s’ouvre aujourd’hui à l’office des Nations Unies à Genève. À la veille de l’ouverture de la nouvelle session de négociations, une trêve a pris effet ce dimanche à midi dans les provinces de Deraa, Qouneitra et Soueida dans le sud du Pays, théâtre de violents combats récemment.

15 – 19 mai 2017 : Le cinquième cycle de pourparlers intra-syriens a lieu à Genève sous l’égide des Nations Unies. Au cours de ce cycle, l’Envoyé spécial établit, parallèlement aux discussions politiques, un processus consultatif technique afin d’élaborer des options pertinentes sur les questions constitutionnelles et juridiques.

3 – 5 mai 2017 : Pendant le quatrième cycle de pourparlers d’Astana au Kazakhstan, la Russie, l’Iran et la Turquie signent un accord pour créer quatre «zones de désescalade» en Syrie, en incluant le gouvernorat d’Idlib, les parties nordiques contrôlées par les rebelles du Gouvernorat de Homs, le Ghouta oriental contrôlé par les rebelles et la frontière entre la Jordanie et la Syrie. L’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie participe également aux pourparlers et qualifie l’accord comme un pas positif prometteur dans la bonne direction pour le processus de désescalade du conflit. L’accord sur les «zones de désescalade» entre en vigueur le 6 mai. 23 – 31 mars 2017 : La cinquième série des pourparlers intra-syriens a lieu à Genève, sous l’égide des Nations Unies. Au cours de cette session, toutes les parties ont travaillé sur les quatre points approuvés par le communiqué de Genève et la Résolution 2254. 14-15 mars 2017 : Le troisième cycle de discussions d’Astana a lieu au Kazakhstan. À la suite de ces entretiens, l’Iran a rejoint la Turquie et la Russie en tant qu’état garant.

23 février – 3 mars 2017 : La quatrième série de pourparlers intra-syriens a lieu à Genève, sous l’égide des Nations unies. Après huit jours de discussions, toutes les parties ont convenu d’un agenda approuvé par la Résolution 2254 pour la prochaine série de pourparlers. La prochaine série de pourparlers doit se tenir le 23 mars 2017 à Genève.

23 – 25 janvier 2017 : La délégation syrienne et les groupes rebelles d’opposition participent à une réunion parrainée par la Russie, la Turquie et l’Iran à Astana, au Kazakhstan. L’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie y assiste également. Les discussions se terminent par un accord entre les trois commanditaires des pourparlers pour la mise en place d’un organe de suivi trilatéral pour faire respecter le cessez-le-feu du 30 décembre, préparant les prochaines négociations intra-syriennes convoquées par les Nations Unies à Genève le 23 février 2017.

31 décembre 2016 : Le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte à l’unanimité la Résolution 2336 pour l’appui des efforts de la Russie et de la Turquie pour mettre fin à la violence en Syrie. 30 décembre 2016 : Le cessez-le-feu syrien à l’échelle nationale convenu entre la Turquie, la Russie, le gouvernement syrien et les groupes rebelles de l’opposition commence. 28 décembre 2016 : La Turquie et la Russie s’accordent sur un cessez-le-feu syrien à l’échelle nationale, qui débutera à minuit le 30 décembre. 13 décembre 2016 : Après quatre ans de combats, la bataille d’Alep prend fin. Cette bataille représente l’un des plus longs sièges de la guerre moderne et laisse environ 31.000 personnes tuées, soit près d’un dixième des pertes de guerre globales estimées.

15 octobre 2016 : Le secrétaire d’État américain John Kerry convoque le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov et sept ministres des Affaires étrangères de la région – de l’Iran, de l’Irak, de l’Arabie saoudite, de la Turquie, du Qatar, de la Jordanie et de l’Égypte – aux pourparlers syriens à Lausanne. Les discussions se terminent sans arriver à un accord.

3 octobre 2016 : Les États-Unis déclarent formellement la suspension des contacts diplomatiques avec la Russie en vue de nouvelles violences en Syrie, marquant la fin de l’accord de cessez-le-feu. 12 septembre 2016 : Début du cessez-le-feu entre les forces du gouvernement syrien et les groupes rebelles de l’opposition. 9-10 septembre 2016 : Les ministres des Affaires étrangères de la Russie et des États-Unis parviennent à un accord sur l’instauration d’un cessez-le-feu entre le gouvernement syrien et une coalition de groupes rebelles de l’opposition soutenu par les États-Unis, y compris le Haut Comité de Négociations (HCN). 17 mai : Les membres du Groupe international de support à la Syrie (ISSG) se réunissent à Vienne pour renforcer la cessation des hostilités et l’aide humanitaire. 13 – 27 avril 2016 : La troisième session des pourparlers intra-syriens se déroule à Genève. À l’issue de cette session, l’envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie publie un compte rendu de l’évolution et du plan de travail exécuté dans cette période.

Avril 2016 : Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires estime qu’il y a 13,5 millions de Syriens dans le besoin, y compris 6,6 millions de personnes déplacées et 4,8 millions de réfugiés à l’extérieur du pays. 24 mars : L’Envoyé spécial de l’ONU publie un document sur les points de convergence entre le gouvernement syrien et l’opposition, par rapport à leurs visions respectives de l’avenir de la Syrie.

23 mars : Jan Egeland, Conseiller spécial auprès de l’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie déclare que 384 000 personnes dans le besoin d’aide humanitaire ont été atteintes depuis le début de l’année par l’intermédiaire de convois inter-organisations dans les zones difficiles à atteindre, les zones assiégées, et d’autres zones de priorités situées sur les lignes de front. 14 – 24 mars 2016 : La deuxième session des pourparlers intra-syriens se déroule à Genève. L’objectif est d’amener les deux parties à commencer à discuter de la formation d’un organe de transition dans les six mois.

4 mars : Depuis la création du Groupe de travail sur l’accès humanitaire, 236 camions ont livré des vivres à 115 000 personnes dans les zones assiégées et difficiles à atteindre. 1 mars 2016 : L’Envoyé spécial de l’ONU annonce la reprise des pourparlers intra-syriens à Genève le 14 mars. 27 février 2016 : Début de la cessation des hostilités en Syrie. 26 février 2016 : Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte à l’unanimité la Résolution 2268 approuvant l’Accord de cessation des hostilités en Syrie. 22 février 2016 : À Munich, les ministres des Affaires étrangères de la Russie et des États-Unis, en tant que co-présidents de l’ISSG, concluent un accord sur une cessation des hostilités à l’échelle nationale en Syrie, censé entrer en vigueur dans un délai d’une semaine.

12 février 2016 : À Munich, l’ISSG crée deux groupes de travail pour garantir l’accès humanitaire aux zones assiégées et pour une cessation des hostilités à l’échelle nationale. Ces groupes de travail sont sous les auspices de l’ONU et co-présidés par la Russie et les États-Unis. 3 février 2016 : L’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie suspend les pourparlers intra-syriens en raison de la poursuite des violences et le manque d’aide humanitaire sur le terrain. 1 février 2016 : L’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie annonce le lancement formel des pourparlers intra-syriens.

18 décembre 2015 : Le Conseil de sécurité de l’ONU adopte à l’unanimité la Résolution 2254, approuvant le plan de transition du Groupe international de soutien en Syrie (ISSG), fixant un calendrier pour les négociations formelles et la formation d’un gouvernement d’unité dans les six mois. La résolution approuve le Communiqué de Genève du 30 juin 2012, et les «déclarations de Vienne». Il nomme également l’Envoyé spécial Staffan de Mistura en charge de l’organisation des pourparlers intra-syriens à Genève.

14 novembre 2015 : Les participants des pourparlers de paix de Vienne (ISSG, 20 puissances et des organisations internationales co-présidées par les États-Unis et la Russie) produisent un accord sur la nécessité de réunir les représentants du gouvernement et de l’opposition syrienne dans des négociations officielles sous les auspices des Nations Unies dès le 1 janvier 2016. 30 octobre 2015 : Les pourparlers de paix pour la Syrie se déroulent à Vienne avec les ministres des Affaires étrangères de 20 pays. Ils sont d’accord sur la nécessité pour le gouvernement syrien et l’opposition d’entamer des pourparlers politiques. Mai – juillet 2015 : À la suite de la déclaration du Secrétaire général de l’ONU au Koweït, l’Envoyé spécial pour la Syrie, Staffan de Mistura, organise les consultations de Genève au cours desquelles il tiendra 232 réunions avec diverses parties prenantes, y compris le gouvernement syrien, les groupes de l’opposition syrienne, le Conseil des femmes syriennes ainsi que 39 groupes de la société politique et civile syrienne. Ces consultations inclusives visent à apporter une solution politique à la crise en cours. Avril 2015 : Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires estime qu’il y a 12,2 millions de Syriens dans le besoin, y compris 7,6 millions de personnes déplacées et 4 millions de réfugiés à l’extérieur du pays.

31 mars 2015 : À Koweït City, pendant de la conférence des donateurs pour la réponse humanitaire en Syrie, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, admet sa honte, sa colère profonde et sa frustration pour l’impuissance de la communauté internationale à mettre fin à la guerre. Il exhorte « à forger une transition politique dirigée par les Syriens, sur la base du Communiqué de Genève, et qui répond aux aspirations du peuple syrien».

10 juillet 2014 : Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, nomme Staffan de Mistura comme son nouvel envoyé spécial pour la Syrie. 31 mai 2014 : Lakhdar Brahimi démissionne du fait de l’impossibilité de forger une réponse internationale cohérente au conflit syrien. Avril 2014 : Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires estime qu’il y a 9,3 millions de Syriens dans le besoin, y compris 6,5 millions de personnes déplacées et 2,6 millions de réfugiés à l’extérieur du pays. 22 – 31 janvier 2014 : La Conférence de Genève II a lieu à Montreux et à Genève. Les objectifs sont d’amener le gouvernement syrien et l’opposition à discuter de la façon de mettre en œuvre le Communiqué de Genève. Malheureusement, aucun accord n’est atteint. Avril 2013 : Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires estime qu’il y a 6,8 millions de Syriens dans le besoin, y compris 4,2 millions de personnes déplacées à l’intérieur et un million de réfugiés à l’extérieur du pays.

17 août 2012 : Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, nomme Lakhdar Brahimi comme son nouveau représentant spécial de l’ONU et de la Ligue Arabe pour la Syrie. 2 août 2012 : Kofi Annan démissionne, citant le manque de « pression internationale sérieuse, déterminée et unie, y compris des pouvoirs de la région […] pour contraindre le gouvernement syrien, en premier lieu, et aussi l’opposition, à prendre les mesures nécessaires pour entamer un processus politique ». 30 juin 2012 : Kofi Annan convoque la Conférence de Genève sur la Syrie et préside le Groupe d’action pour la Syrie qui a rédigé le Communiqué de Genève, sur la base du plan de paix en six points pour la Syrie.

21 avril 2012 : La Résolution 2043 du Conseil de sécurité des Nations Unies est adoptée à l’unanimité. La résolution donne lieu à la mise en place de la Mission de Supervision des Nations Unies en Syrie (MISNUS), composée de 278 observateurs militaires et de 121 membres du personnel civil afin d’observer la mise en œuvre du plan de paix en six points pour la Syrie. Le mandat de la MISNUS prend fin le 19 août 2012 à minuit. 14 avril 2012: La Résolution 2042 du Conseil de sécurité des Nations Unies est adoptée à l’unanimité, autorisant l’envoi d’une équipe de 30 observateurs militaires non armés en Syrie pour surveiller le respect du cessez-le feu. 5 avril 2012 : Kofi Annan déclare à l’Assemblée générale de l’ONU que la date limite d’entrée en vigueur du cessez-le-feu pour le gouvernement syrien sera le mardi 10 avril, et pour les forces de l’opposition le jeudi 12 avril. M. Annan annonce également que si le cessez-le-feu est un succès, une mission non armée de surveillance de l’ONU pourrait être déployée en Syrie.

16 mars 2012 : Lancement du Plan de paix en six points de Kofi Annan pour la Syrie. Ce plan vise à engager les forces à la fois du gouvernement syrien et de l’opposition vers un cessez-le feu. Le président syrien Bachar al-Assad accepte le plan de paix en six points le 27 mars. Avril 2012 : Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires estime qu’il y a plus d’un million de Syriens dans le besoin, y compris les 22 000 réfugiés à l’extérieur du pays. 23 février 2012 : Le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon nomme l’ancien Secrétaire général Kofi Annan comme Envoyé spécial conjoint de l’ONU et de la Ligue Arabe, pour la Syrie.

Cette crise, considérée comme le pire désastre humanitaire des temps modernes avec plus de 13 millions de personnes ayant besoin d’assistance, n’a pas encore trouvé une possible solution politique pour la fin du conflit.

Antonio Torrenzano

* Les principaux documents des Nations Unies sur la Syrie. http://www.securitycouncilreport.org/un-documents/syria/