Regards sur les natifs numériques: l’analyse de Michel Fize, CNRS Paris.

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La «génération Y» va-t-elle trop vite autant que les nouvelles technologies ? Les natifs numériques sont-ils engagés ? Selon le sociologue Michel Fize, « cette jeunesse est plus engagée qu’on le croit. La deuxième considération est que la jeunesse, qui est engagée, l’est incontestablement d’une autre manière que ses devancières. Autre société, autres moeurs, autres formes d’engagement ! La troisième idée est qu’il est possible d’amener ou de ramener la jeunesse vers les partis, les syndicats et la vie publique de façon générale, à certaines conditions naturellement. »

« La jeunesse contemporaine – continue le sociologue – n’est pas, en tout cas pas beaucoup moins engagée, que la jeunesse passée. On trouve les 18-25 ans dans un nombre d’associations, en particulier les associations humanitaires ou de défense de l’environnement. On sait combien la jeunesse, dont la générosité n’est plus à démontrer, est préoccupée par la misère, la guerre,la famine, la détérioration de la planète. On trouve plus particulièrement les étudiants mineurs (moins de 18 ans) engagés dans le soutien scolaire aux camarades plus défavorisés. »

Cette génération est-elle moins politisée que la jeunesse d’autrefois, celle de mai 1968? «Nous sommes passés, affirme encore Michel Fize, en quelque sorte de l’hyper-politisation des jeunes révoltés des années 1960 à une espèce d’hypo-politisation de la jeunesse d’aujourd’hui. Cette génération est engagée autrement. À l’image des adultes, elle n’est pas militante au sens d’engagement à vie. Elle s’engage pour une durée limitée et en faveur de projets concrets, dont elle veut voir les réalisations rapidement.»

Cette génération peut-elle revenir vers les structures tradionnelles ? « Célestin Freinet, apôtre de l’école nouvelle – continue Michel Fize – disait que seules l’enfance et la jeunesse étaient capables de monter hardiment vers les sommets. Profitons-en. Cela suppose ensuite de faire confiance à tous ces jeunes qui doutent de leur utilité sociale. Leur faire confiance pour leur redonner confiance. »

Antonio Torrenzano

 

 

* L’analyse du sociologue Michel Fize est un extrait du texte de sa relation scientifique, titrée «L’engagement de la jeunesse », envoyée à la Fondation Pio Manzù (http://www.piomanzu.org) de Rimini pour la XXXV édition des journées internationales d’etude sur la génération numérique.

 

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