Andrea Camilleri, écrivain,scénariste, metteur en scène et producteur pour le théâtre et la télévision, il a découvert dans l’écriture une passion tardive.Quelques uns de ses romans, écrits dans un savoureux mélange d’italien et sicilien, ont pour protagoniste principal une sorte de Maigret sicilien des années 1990 (le commissaire Montalbano). Depuis trois ans, il est best-seller absolu en Italie.La conversation a eu lieu au Port-Empedocle, ville natale de Camilleri.
Antonio Torrenzano. Est-ce que je voudrais commencer notre dialogue par vos souvenirs d’enfance.Quel type d’enfance avez vous vécu au Port-Empedocle?
Andrea Camilleri. Je suis né dans un village qu’il s’appelle Porto Empedocle, environ il y a 80 ans. Et, entre ma maison et la mer, il y avait seulement une file de petites maisons. La première fois qui m’est arrivé la possibilité de me déplacer pour quelque jour à l’intérieur de la Sicile, je ne réussissais pas au prendre le sommeil. À l’aube je me suis rendu compte qui m’était manqué la rumeur de la mer.La mer était dans ma jeunesse partout. Mon enfance a été splendide.J’étais fils unique, deux frères étaient morts premier de moi, donc on peut imaginer comme je venais traité. Mon père était un inspecteur général de la capitainerie du port et mes camarades étaient fils de pêcheurs et paysans. Je voulais être égal à eux et j’ai fait chaque genre de méchancetés comme une vraie charogne. Pour ça, je suis fini en collège.
A.T. Est-ce que la Sicile aide la production narrative? Il me semble encore que dans vos romans il n’ya pas la proverbiale loi du silence des Siciliens ?
Andrea Camilleri. Je crois que ce soit le climat. Gesulado Bufalino, Leonardo Sciascia, Luigi Pirandello ou Giuseppe Tomasi de Lampedusa sans l’humus sicilien quoi auraient-ils été ? Les Siciliens ne sont pas “omertosi”,il suffit seulement savoir décrypter leur manière de raisonner.
A.T. Pourquoi écrivez-vous en pétrissant l’italien et le sicilien?
Andrea Camilleri. Je raconte des histoires.Et celui-ci est la manière dans laquelle elles ont été racontées à moi. J’utilise le même usage pour les raconter à mes petits-enfants. J’ai toujours une vision double des choses. Si tu te sens sicilien et tu écris de la Sicile pendant que tu restes ailleurs, c’est comme rester en même temps en deux lieux. Et voilà qu’alors la réalité n’est pas plus vérité, mais une visionne de la réalité. Si même les physiciens y ils disent que le phénomène en soi n’est pas observable, parce qu’il change seulement pour le fait qui es en train de l’observer.La mer semble changer pas couleur, mais la couleur de l’eau elle ne change jamais.
A.T. Est-ce que j’aimerais comprendre quel est votre rapport entre la vie réelle, le savoir-vivre et l’écriture ?
Andrea Camilleri. À moi la contemplation de mon nombril vraiment ne m’intéresse pas. Si jamais,je préfère la contemplation du nombril d’une charmante femme. Je ne sais pas écrire si je n’entends pas la vie. J’écris dans mon bureau et dans mon bureau il ya la vie, pleine de choses. C’est le même lieu où mon petit-fils tient ses jeux.Une fois je me suis déclaré:mais un vrai écrivain ne vit pas en silence ? Et j’en me suis allé dans une maison à la campagne en Toscane. J’ai été trois jours à écouter le chant des petits oiseaux sans réussir à écrire une ligne. Puis j’ai téléphoné à ma fille, la plus jeune, et j’ai dit à elle:tu entends, envoie-moi tes fils. Mes petits-enfants sont arrivés, des casinisti terribles et, je suis enfin revenu à écrire.Ma femme, elle dit que plus qu’un écrivain je semble un envoyé de guerre.
A.T.Est-ce que comment vous construisez un personnage dans vos romans ?
Andrea Camilleri. Je viens de la tradition théâtrale. Quand je commence à étudier un personnage pour le mettre en scène,je cherche à imaginer comme il parle, il se promène, son caractère. À peu à peu, je lui donne une telle quantité de motivations et, toute déduite par sa manière de raisonner.À ce point je lui mets une veste,une chemise et le personnage commence à tourner pour la maison.Je procède de l’intérieur du personnage vers l’extérieur. Pour arriver enfin à l’entendre bavarder avec le rythme de son discours.
A.T. Le commissaire Montalbano a-t-il pris forme dans cette manière ?
Andrea Camilleri. Ma manière d’écrire est anarchique, je mets sur papier une stimulation et je ne sais pas que élaboration elle pourra avoir. Par le commissaire Montalbano et à travers de lui, je rêve de faire festins… vu que je ne peux pas manger. Pour le reste,je ne partage pas les idées de mon personnage.
Antonio Torrenzano. Est-ce que vous prenez des notes?
Andrea Camilleri. Non,absolument. Je suis en train de mentir ou mieux. Je les prends, mais seul quand je dois écrire quelque chose et je n’ai pas envie. Alors,il me clignote à peine une idée, je me la marque. Mais seul dans cette circonstance. Ils ne se trouveront jamais de note ni la première stesure de mes romans parce que, comme les meilleurs assassins, je ne laisse pas de trace.
Antonio Torrenzano
Bibliographie en langue française:
L’excursion à Tindari, éd. Fleuve noir, 2002; Pirandello:biographie de l’enfant échangé,éd. Flammarion, 2002;La démission de Montalbano, éd. Fleuve noir, 2001;La saison de la chasse, éd. Fayard, 2001;La voix du violon, éd. Fleuve noir, 2001;Le voleur de goûter, éd. Fleuve noir, 2000;La concession du téléphone, éd. Fayard, 1999;L’opéra de Vigàta,éd. Métailié, 1999;Un mois avec Montalbano, éd. Fleuve noir, 1999;La forme de l’eau, éd. Fleuve noir, 1998.