Retour sur Terre et … sur nos limites. Conversation avec Ulrich Beck, université de Munich.

volcan_eyjafjallajokull_image_o2.1272273543.jpg

Conversation avec Ulrich Beck, écrivain, sociologue, professeur de sociologie à l’université de Munich. Dans La Société du risque, Ulrich Beck constate un changement dans la configuration de la société, en raison du développement industriel et technologique, où la question centrale est désormais la répartition du risque pour tous les individus. Auteur de nombreux essais, traduit dans différentes langues européennes, dont «La société du risque. Sur la voie d’une autre modernité», Paris, éditions Aubier, 2001;«Qu’est-ce que le cosmopolitisme ?», Paris, Éditions Aubier, 2006; «Pouvoir et contre-pouvoir à l’ère de la mondialisation», 2003. «La vérité des autres. Une vision cosmopolitique de l’altérité» aux éditions de l’aube, en 2004 et avec Edgar Grande, «Pour un empire européen», Paris, éditions Flammarion, 2007. Ulrich Beck a exprimé encore dans ses livres, ses positions en faveur d’un État supranational et d’un Parlement mondial. Le dialogue a eu lieu à l’université de Milan en 2009.

Antonio Torrenzano. « Le battement d’ailes d’un papillon au Brésil – il a toujours affirmé le professeur Edward Norton Lorenz, père de la théorie du chaos – il peut déchaîner un ouragan au Texas ».

Ulrich Beck. Les risques globaux nous obligent à prendre en compte une autre vision de nous-mêmes et des autres. Ces risques encore nous obligent à prendre en compte une autre appréciation du monde. La gestion des risques est l’enjeu majeur de notre civilisation contemporaine. La production des richesses est désormais intimement liée à une production de risques, comme d’anciens exemples que la communauté internationale a déjà vécus : l’ouragan Katrina, le tsunami en Asie du Sud-Est ou les séismes un peu partout dans la planète.

Antonio Torrenzano.En 1986, vous parliez déjà d’une société contemporaine expose aux risques.Aujourd’hui, vivons-nous dans une société du risque ?

Ulrich Beck. À l’époque, la mondialisation du risque n’était pas encore perceptible. C’est pour cette raison que j’ai voulu reformuler ma théorie dans les années 2000 en identifiant plusieurs catégories de risques. Dans mes nouvelles recherches, j’ai identifié plusieurs catégories de risques: régionales et transnationales. Par exemple les catastrophes naturelles, les grands risques techniques résultant des nanotechnologies ou des technologies de l’information, le terrorisme. Dans tous les cas, l’enjeu consiste à anticiper les conséquences de catastrophes qui rendent une action politique nécessaire.

Antonio Torrenzano. La société contemporaine est-elle sur la voie d’une autre modernité ?

Ulrich Beck. Le système international contemporain est en train de vive une profonde crise. Pas seulement économique et sociale. Une profonde crise trop désinformée et trop sceptique sur la complexité du monde. La communauté mondiale doit être prête à réagir à la situation contemporaine. Pour ce motif, je ne crois pas que nous aurons un avenir rose.

Antonio Torrenzano

 

Join the discussion

Il tuo indirizzo email non sarà pubblicato. I campi obbligatori sono contrassegnati *