De Washington à Toronto : des évènements passés à… ceux à venir.

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Depuis le début de la crise financière mondiale au mois de septembre 2008 par la faillite de la banque Leheman Brothers, le G-20 a été perçu comme le forum le plus efficace pour diriger les efforts mondiaux visant à contenir la crise et à atténuer ses répercussions. Les dirigeants du G-20 se sont réunis avant de Toronto à trois occasions pour stabiliser le système financier, pour coordonner les lignes d’action économiques nationales afin de guider l’économie mondiale vers la reprise, et pour assurer que les institutions financières internationales reposent sur des bases consistantes et qu’elles possèdent les ressources nécessaires. Les causes de cette crise financière sont désormais assez bien identifiées et peuvent se résumer aux excès de l’endettement, à la dilution des risques, à la complexité des produits financiers et à l’insuffisance de la régulation. Mais, cette chronologie pour avoir une vision encore plus mondiale devrait-elle inclure aussi les aspects énergétiques, alimentaires, environnementaux et les répercussions produites dans le pays sous-développé. Les instruments utilisés pour résorber la crise ont été multiples : nationalisations temporaires, injection de liquidités, garanties de la puissance publique et protection renforcée des déposants. Mais jusqu’à aujourd’hui, la partie n’est pas encore gagnée !

Le premier Sommet des dirigeants du G-20 s’est tenu à Washington, les 14 et 15 novembre 2008. Le Sommet du G-20 sur les marchés financiers et l’économie mondiale a donné naissance au Plan d’action du G-20 qui présente des mesures visant à stabiliser l’économie mondiale et à prévenir d’autres crises ultérieures. Les dirigeants du G-20 ont souligné l’importance cruciale de rejeter le protectionnisme et ont présenté des plans de relance coordonnés. Dans leur ensemble, ces mesures ont constitué la plus importante initiative de stimulation budgétaire et monétaire et le plus vaste déroulement prévu de soutien du secteur financier des Temps modernes.

Les dirigeants se sont réunis une deuxième fois à Londres, les 1er et 2 avril 2009. Dans le cadre du Sommet de Londres, les dirigeants ont poursuivi le travail qu’ils avaient commencé à Washington et ont annoncé une contribution sans précédent de 1,1 billion de dollars américains afin de rétablir le crédit, la croissance et les emplois dans l’économie mondiale. Cet engagement comprenait un apport de 750 milliards de dollars pour le Fonds monétaire international, de 100 milliards de dollars en prêts supplémentaires pour les banques multilatérales de développement, ainsi que de 250 milliards de dollars pour appuyer le financement du commerce. Seulement après les sommets de Washington et Londres, la communauté internationale a enfin décidé dans un monde globalisé des logiques de coordination sur divers plans : au plan monétaire par l’action concertée des banques centrales sur les taux d’intérêt et l’injection de liquidités; au plan politique par des plans concertés et des initiatives lancées en vue de renouveler les règles du système financier international. La régulation de la finance est donc une question technique, mais aussi, et surtout, stratégique et politique. Cette coordination à la fois réelle et fragile reste encore insuffisante dans deux domaines : pour ce qui concerne les normes prudentielles et pour ce qui concerne les normes comptables.

Pour donner suite aux mesures adoptées à Londres, les dirigeants du G-20 se sont réunis une troisième fois, à Pittsburgh, les 24 et 25 septembre 2009. Le Sommet de Pittsburgh a permis seulement de désigner le G-20 à titre de principale enceinte pour la coopération économique internationale, conférant ainsi au Groupe le mandat de poursuivre son travail après la présente crise économique. Mais à Pittsburgh, ce qui n’était pas encore connu ils étaient : les conséquences tangibles sur l’économie réelle comme la baisse de la croissance et augmentation du chômage; l’impact sur les finances publiques et les répercussions sur le niveau d’endettement des États; la durée et l’ampleur de la crise. Sur la durée et l’ampleur de la crise, la question était la suivante : la récession se déroulera-t-elle uniquement en 2009 ou pourra-t-elle se prolonger en 2010 ? À Pittsburgh, les dirigeants ont convenu enfin de se rencontrer de nouveau au Canada et en Corée en 2010. Les principales déclarations du G20 de Pittsburgh peuvent s’analyser en recommandations, décisions et sujets non abordés. Pour ce qui concerne les décisions, le G20 devient l’instance de régulation économique et financière alors que le G8 ne traitera plus que des questions politiques et militaires. La réforme des quotes-parts du FMI (transfert de 5% des droits de vote) se fera au bénéfice de la Chine, de la Turquie et de la Corée. La charte du Conseil de stabilité financière a été adoptée par la réunion de Pittsburgh et le CSF devient l’instance clé de la régulation financière internationale.

Mais, entre la fin de l’année 2009 et le milieu de l’année 2010, la crise de la finance privée se convertit en gonflement de la dette publique et en crise sociale. La crise grecque de mai 2010 est plus grave que celle de 2008 parce qu’elle concerne d’abord la solvabilité des États et non pas uniquement celle des banques ou l’endettement privé. La nouvelle question qui se pose à la communauté internationale est donc : un État très endetté peut-il créer de la croissance et de l’emploi et ne pas ruiner les politiques sociales déjà fragiles ? Le sommet canadien du G20 devra non seulement donner suite aux engagements pris lors des réunions précédentes, mais répondre à ces nouvelles incertitudes.

Antonio Torrenzano

 

* Un remerciement particulier au photoreporter John Vetterli pour l’image de la ville de Toronto.

 

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