Entretien avec Asha-Rose Migiro, Tanzanienne, juriste internationale, vice-secrétaire générale de l’ONU depuis le 5 janvier 2007. Avant sa nomination à vice-secrétaire générale des Nations Unies, Asha-Rose Migiro a été ministre du Développement de Communautés de la Tanzanie de 2000 à 2006, puis ministre des Affaires étrangères et du développement de 2006 à 2007. Après sa nomination aux Nations Unies, Asha-Rose Migiro se bat pour l’amélioration de conditions de vie de toutes les femmes de la planète et pour les faire participer dans une manière considérable aux processus de décision politique et de gouvernance. Asha-Rose Migiro considère cette mission comme son mandat principal de sa fonction à l’ONU autant que l’élaboration d’une nouvelle approche aux questions du développement. L’entretien a été développé dans plusieurs occasions: à Turin près du Centre de formation internationale de l’OIT, à Rome et Bologne au mois de juin 2010 pendant un séminaire international organisé par l’ancien président de la Commission Européenne Romano Prodi et par la Fondation «Fondazione per la cooperazione tra i Popoli ».
Antonio Torrenzano. Le continent africain atteindra-t-il les objectifs du millénaire avant l’année 2015 ?
Asha-Rose Migiro. L’Afrique a des difficultés à rejoindre les objectifs du millénaire, même s’il y a également d’autres régions avec les mêmes problèmes dans d’autres continents. Je voudrais ajouter de plus que la crise économique mondiale est en train de miner ou annuler les progrès achevés dans les dernières dix années. Le secrétaire général Ban Ki-Moon a utilisé tous les forums internationaux pour inciter les États, la société civile, les ONG, tous les individus de la planète à ne pas oublier les Pays à faible revenu et produire tous les efforts possibles pour que les objectifs millénaires soient atteints.
Antonio Torrenzano. Certains Pays de l’Afrique ont malgré cela enregistré un décollage économique très perceptible.
Asha-Rose Migiro. Le Malawi, par exemple, a avancé petit à petit pour ce qui concerne la productivité de son agriculture. Le choix de l’État du Malawi de soutenir ses paysans a produit des résultats excellents. Le Ghana a réalisé nombreux de progrès dans la lutte contre la pauvreté. Le Gabon même a enregistré de bons résultats contre l’analphabétisme. Le Rwanda, en revanche, a obtenu nombreux de progrès dans l’éducation maternelle et la formation primaire. En Tanzanie, le nombre d’enfants qui vont à l’école primaire est augmenté de manière considérable autant que la réduction du taux de mortalité maternelle et infantile. Mais, la situation est aussi améliorée parce que les nombreux conflits sont terminés. L’époque où les coups d’État étaient un phénomène presque quotidien, elle est dépassée.
Antonio Torrenzano. La situation budgétaire précaire des Pays donateurs est en train de faire réduire les budgets de l’aide au développement. Nombreux indicateurs indiquent que cette situation se produit déjà et que la récession ait causé une réelle diminution de l’appui financier. Quelles sont-elles vos réflexions ?
Asha-Rose Migiro. Je crois que par l’aide au développement nombreux Pays africains ont réussi à faire des progrès. La Tanzanie, par exemple, a utilisé l’aide pour améliorer ses infrastructures et pour stimuler son économie nationale. Tout cela a permis de construire des écoles et des hôpitaux.
Antonio Torrenzano
* Sur l’empowerment des femmes comme nouvelles interprètes d’un nouvel agenda du XXI siècle, le lecteur peut également écouter la conversation en langue anglaise de la juriste ONU Asha-Rose Migiro avec Isabelle Coleman, senior fellow près du Council on foreign relations, à l’adresse www.cfr.org/publication/15724/conversation_with_asharose_migiro_audio.html