Quel avenir en Iraq ? Conversation avec Saad Eskandar.

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Conversation avec M.Saad Eskandar, directeur de la Bibliotheque nationale iraquienne à Bagdad.Le dialogue a eu lieu auprès de la Fondation Horcynus Orca à Messine pendant les colloques internationaux sur l’avenir de l’Iraq.

Antonio Torrenzano.Que reste-t-il du patrimoine archéologique de l’Iraq ? Est-ce que les dommages apportés par la guerre peuvent être considérés comme irréparables ?

Saad Eskandar. Les médias nous ont en effet habitués à voir mon Pays seulement en termes de violence et destruction. Cependant, il existe une autre partie de l’Iraq qui nourrit grands espoirs pour l’avenir de la Nation et que, aux petits pas, il tente de reconstruire une société fondée sur liberté, paix et culture.Je veux rappeler encore les larmes désespérées d’une collègue qui avait travaillé au Musée de Bagdad pour trente ans quand, entre le 10 et le 12 avril de 2003, des incendies et des pillages dans le Musée et dans la Bibliothèque de Bagdad ont dispersé un patrimoine archéologique et culturel millénaire et de la valeur inestimable.Une valeur non seulement pour le pays, mais pour toute l’humanité.À la suite de ces épisodes presque le 60% des documents des archives nationales et le 25% des livres et des manuscrits sont irrémédiablement allés perdus. Aujourd’hui, je crois que nous avons beaucoup d’indices qu’ils font penser à un incendie de nature dolosive, amorcé pour voler des objets de grande valeur comme copies en pente d’or et oeuvres très très anciens.Le pays a donc perdu témoignages d’importance fondamentale de ses anciennes racines qui sont les racines mêmes de l’histoire de la civilisation de l’humanité. La civilisation babylonienne avec l’évolution de l’écriture cunéiforme, avec le Code juridique de Hammurabi et avec ses oeuvres de beauté extraordinaire comme les Jardins suspendus, a subi par l’ignorance des individus une perte incommensurable.

 

Antonio Torrenzano. Dans le secteur culturel, les actions de reconstruction comment procèdent-ils?

Saad Eskandar. La reconstruction, après les dévastations de la guerre, est lente et fatigante. En particulier, le renouvellement culturel, respect à la politique et à l’économie, est plus difficile et contrarié. Les intellectuels iraquiens, ils doivent se défendre du danger de la pensée fondamentaliste, ennemi de la pensée laïque, que les institutions culturelles veulent porsuivre.Qu’est-ce qui arrive, vous savez, à un peuple quand il perd les attestations de sa propre mémoire historique? Il perd le sens e son histoire, le sens de l’avenir. La culture a été un des secteurs le plus frappés de ce dernier conflit. Les dommages apportés sont considérables et irréparables.Si nous voulons que la culture revient à être vive en Iraq, nous ne pouvons pas priver le pays de ceux qui représentent la source de ce patrimoine.Il est fondamental comprendre que la culture doit être séparée de la politique et de l’économie parce que les intérêts économiques, l’envie de s’enrichir à tout prix, en effet, ils représentent un obstacle qui doit être dépassé. Investir sur la culture iraquienne est possible, il est nécessaire. Il faut faire connaître au monde tous les artistes, les intellectuels dont, pendant le régime de Saddam Hussein, ils n’ont pas eu la possibilité de produire leurs oeuvres. La crise actuelle n’a pas permis la floraison immédiate de nouveaux courants culturels, mais il a donné vie à une situation de stand-by. Il faut que les intellectuels iraquiens aillent en dehors de l’Iraq pour faire connaître la culture du pays et acheminer une comparaison avec les pays étrangers, avec la garantie de revenir en patrie et, surtout rester vifs.

Antonio Torrenzano. Pouvons-nous encore espérer ? À quoi faire appel?

Saad Eskandar.Je désire faire un appel à tous les intellectuels du monde, sans aucune différence de langue,race,religion,pour qu’ils aident la culture de mon Pays.Pour qu’ils puissent rédiger appels, recueillir signatures au soutien des intellectuels iraquiens. Mon pays a six milles ans d’histoire et, sans cette mémoire, l’histoire de l’humanité entière serait privée d’un morceau de passé qui est de tous.Cette histoire couvre les murs du système intérieur de croyances de l’humanité.L’histoire ancienne de mon pays est un papier routier intérieur de l’expérience humaine,dessinée cinq millénaires premiers de nous. Je fais appel à tous les intellectuels engagés du monde pour qu’ils restent près de l’Iraq et ils soutiennent la culture de mon pays. Les rêves cherchent autres rêves pour vivre.Les rêves des intellectuels de mon pays sont les rêves du monde, archétypes qu’ils réfléchissent les grands problèmes de l’individu:la recherche de la beauté, de la paix,du vivre ensemble. Il y a une ancienne légende pygmée qui raconte d’un enfant qu’il trouve dans la forêt un petit oiseau du très beau chant et il le porte à la maison. L’enfant demande à son père de pouvoir porter de la nourriture au petit oiseau, mais le père, il le tue.Cette légende raconte que l’homme en tuant l’oiseau, il a tué le chant et avec le chant soi même.

 

Antonio Torrenzano

 

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