XXI siècle, sommes-nous sur la bonne vie ?

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Dans une conversation avec le journaliste Antonio Polito, Éric Hobsbawm disait : «demander ce que l’avenir réserve fait partie de la vie comme des affaires; dans la mesure du possible, chacun d’entre nous s’y essaie. Toutefois, prévoir le futur doit se fonder sur la connaissance du passé».

Avons-nous, en paraphrasant Auguste Comte, commis l’erreur de négliger la prédiction et la clairvoyance ? Avons-nous, en pensant toujours à Auguste Comte, oublié la vision de l’avenir ? La mondialisation au lieu de diminuer a probablement accru les inégalités. Comment alors s’orienter dans cet archipel de la complexité et dans cette contemporaineté de contrastes ? Et encore, quels nouveaux calculs devons-nous faire de ce présent suspendu ? Avons-nous de nouvelles clefs pour décrypter notre monde postmoderne, subtil et opaque, virtuel et complexe?

Je l’avais déjà écrit dans un précédent billet : notre temps présent est devenu un endroit des passions glacées, des individus tièdes. De tous ceux qu’ils ont tendance au risque zéro. Nous vivons dans un temps qu’on n’aime pas les émotions abondantes; sans grandes illusions, nous avons appris à anticiper les désappointements. Cette époque de compromis journalier est devenue un lieu de passions sous-accrues qui subissent le désenchantement d’une chute presque générale de valeurs collectives et surtout de l’avenir. Le monde des passions, de celles civiles en particulier, c’est un univers démodé. Cette perte, elle a permis de tomber dans un quotidien médiocre; de réévaluer un temps présent comme le seul possible, quand dans d’autres temps, ce consentement il aurait été accusé de cécité.

La question fondamentale alors qui se pose aujourd’hui, après la première décennie du XXI siècle, est encore la suivante: comment faire manifester, accepter, respecter et promouvoir les valeurs humaines, non en contraste, ni même en juxtaposition, mais en corrélation avec les indicateurs économiques de rationalité maximale, les indicateurs sociaux et de la croissance optimale ? Alors, vers quoi se tourner ? De quelle clairvoyance avons-nous aujourd’hui besoin ?

Paul Valery le disait : « Le futur n’est écrit nulle part », il est entre nos mains. Pour ce faire avons-nous pris la mesure du possible dans ce siècle nouveau ?

Antonio Torrenzano

 

 

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