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pape_françois_patriarche_bartholomée_rencontre_turquie_imageLe Pape François et le Patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée se sont engagés dimanche à « intensifier leurs efforts pour la promotion de la pleine unité entre tous les chrétiens et surtout entre catholiques et orthodoxes». Après la liturgie, dans l’église Saint-Georges à Istanbul, les deux ont signé ensemble une déclaration commune, comme ils l’avaient déjà fait lors de leur dernière rencontre, en mai dernier à Jérusalem. Dans le détail de leur appel, ils soutiennent « le dialogue théologique promu par la Commission mixte internationale, qui, instituée il y a exactement 35 ans par le Patriarche œcuménique Dimitrios et par le pape Jean-Paul II, traite actuellement les questions plus difficiles qui ont marqué l’histoire de [leurs] divisions et qui demandent une étude attentive et approfondie ».

L’Irak et la Syrie ont été dans les pensées du Pape et du Patriarche. Liés par un « œcuménisme de la souffrance », François et Bartholomée se sont unis dans le désir de paix et de stabilité en Irak, en Syrie et dans tout le Proche-Orient. Ils ont fait savoir leur «volonté de promouvoir la résolution des conflits par le dialogue et la réconciliation».

Pape François et le Patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée ont invité la communauté internationale à intensifier leur engagement «pour les communautés qui souffrent et leur permettent, y compris aux communautés chrétiennes, de rester sur leur terre natale ». Le Pape et le Patriarche ne peuvent pas se « résigner à un Moyen-Orient sans les chrétiens qui y ont professé le nom de Jésus pendant deux mille ans ». « Comme leaders chrétiens », les deux hommes ont exhorté « tous les leaders religieux à poursuivre et à renforcer le dialogue interreligieux et à accomplir tout effort pour construire une culture de paix et de solidarité entre les personnes et entre les peuples ». Le Pontife et le Patriarche Bartholomée reconnaissent « donc aussi l’importance de la promotion d’un dialogue constructif avec l’Islam, basé sur le respect mutuel et sur l’amitié ». En parlant de conflits, la déclaration commune n’a pas oublié d’évoquer l’Ukraine.

La première partie de la visite du Pape François en Turquie a été essentiellement consacrée aux rencontres protocolaires et officielles. Mais, si le Saint-Père est venu en Turquie il a été surtout pour rencontrer encore une fois le Patriarche Bartholomée, participer à ses côtés aux festivités de la fête de Saint-André et pour renouveler la pleine communion avec les Églises orthodoxes. Mais, cette « pleine communion» ne signifie « ni soumission l’un à l’autre, ni absorption, mais plutôt accueil de tous les dons que Dieu a donnés à chacun», a tenu à préciser le Pontife.

Antonio Torrenzano

 

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« Nous, le Pape François et le Patriarche œcuménique Bartholomée Ier, exprimons notre profonde gratitude à Dieu pour le don de cette nouvelle rencontre qu’il nous accorde, en présence des membres du Saint Synode, du clergé et des fidèles du Patriarcat œcuménique, de célébrer ensemble la fête de saint André, le premier appelé et le frère de l’Apôtre Pierre. Faire mémoire des Apôtres, qui proclamèrent la bonne nouvelle de l’Évangile au monde, renforce en nous le désir de continuer à cheminer ensemble dans le but de dépasser, avec amour et confiance, les obstacles qui nous divisent.

Lors de la rencontre à Jérusalem de mai dernier, au cours de laquelle nous avons rappelé l’accolade historique entre nos vénérables prédécesseurs, le Pape Paul VI et le Patriarche œcuménique Athenagoras, nous avons signé une déclaration conjointe. Aujourd’hui, en l’heureuse occasion d’une nouvelle rencontre fraternelle, nous voulons réaffirmer ensemble nos intentions et nos préoccupations communes.

Nous exprimons notre sincère et ferme intention, dans l’obéissance à la volonté de Notre Seigneur Jésus Christ, d’intensifier nos efforts pour la promotion de la pleine unité entre tous les chrétiens et surtout entre catholiques et orthodoxes. Nous voulons de plus, soutenir le dialogue théologique promu par la Commission mixte internationale, qui, instituée il y a exactement 35 ans par le Patriarche œcuménique Dimitrios et par le Pape Jean-Paul II, ici, au Phanar, traite actuellement les questions plus difficiles qui ont marqué l’histoire de nos divisions et qui demandent une étude attentive et approfondie. Dans ce but, nous assurons de notre prière fervente comme Pasteurs de l’Église, demandant aux fidèles de s’unir à nous dans l’invocation commune que « tous soient un… afin que le monde croie » (Jn 17, 21).

Nous exprimons notre préoccupation commune pour la situation en Irak, en Syrie et dans tout le Moyen-Orient. Nous sommes unis dans le désir de paix et de stabilité et dans la volonté de promouvoir la résolution des conflits par le dialogue et la réconciliation. Reconnaissant les efforts déjà faits pour offrir une assistance à la région, nous en appelons en même temps à tous ceux qui ont la responsabilité du destin des peuples afin qu’ils intensifient leur engagement pour les communautés qui souffrent et leur permettent, y compris aux communautés chrétiennes, de rester sur leur terre natale. Nous ne pouvons pas nous résigner à un Moyen-Orient sans les chrétiens qui y ont professé le nom de Jésus pendant deux mille ans.

Beaucoup de nos frères et de nos sœurs sont persécutés et ont été contraints par la violence à laisser leurs maisons. Il semble vraiment que la valeur de la vie humaine se soit perdue et que la personne humaine n’ait plus d’importance et puisse être sacrifiée à d’autres intérêts. Et tout cela, tragiquement, rencontre l’indifférence de beaucoup. Comme nous le rappelle saint Paul : « Un membre souffre-t-il ? Tous les membres souffrent avec lui. Un membre est-il à l’honneur ? Tous les membres se réjouissent avec lui » (1 Co 12, 26). C’est la loi de la vie chrétienne et en ce sens nous pouvons dire qu’il y a aussi un œcuménisme de la souffrance. Comme le sang des martyrs a été semence de force et de fécondité pour l’Église, ainsi le partage des souffrances quotidiennes peut être aussi un instrument efficace d’unité. La terrible situation des chrétiens et de tous ceux qui souffrent au Moyen-Orient demande non seulement une prière constante, mais aussi une réponse appropriée de la part de la communauté internationale.

Les grands défis que le monde a devant lui dans la situation actuelle demandent la solidarité de toutes les personnes de bonne volonté. Nous reconnaissons donc aussi l’importance de la promotion d’un dialogue constructif avec l’Islam, basé sur le respect mutuel et sur l’amitié. Inspirés par des valeurs communes et affermies par un authentique sentiment fraternel, musulmans et chrétiens sont appelés à travailler ensemble par amour de la justice, de la paix et du respect de la dignité et des droits de chaque personne, spécialement dans les régions où eux-mêmes, un temps, vécurent pendant des siècles dans une coexistence pacifique et maintenant souffrent ensemble tragiquement des horreurs de la guerre. De plus, comme leaders chrétiens, nous exhortons tous les leaders religieux à poursuivre et à renforcer le dialogue interreligieux et à accomplir tout effort pour construire une culture de paix et de solidarité entre les personnes et entre les peuples.

Nous nous souvenons aussi de tous les peuples qui souffrent à cause de la guerre. En particulier, nous prions pour la paix en Ukraine, un pays d’antique tradition chrétienne, et nous lançons un appel aux parties engagées dans le conflit à rechercher le chemin du dialogue et du respect du droit international pour mettre fin au conflit et permettre à tous les Ukrainiens de vivre en harmonie. Nos pensées sont tournées vers tous les fidèles de nos Églises dans le monde, que nous saluons, les confiant au Christ notre Sauveur, afin qu’ils puissent être des témoins infatigables de l’amour de Dieu. Nous faisons monter notre prière fervente vers Dieu pour qu’il accorde le don de la paix, dans l’amour et dans l’unité, à toute la famille humaine. « Que le Seigneur de la paix vous donne lui-même la paix en tout temps et de toute manière. Que le Seigneur soit avec vous tous » (2 Th 3, 16).

Du Phanar, le 30 novembre 2014.

 

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femmes_enfants_refugiés_imageDans un rapport publié vendredi 14 novembre, la Commission internationale d’enquête ONU sur la Syrie a présenté un mémorandum qui documente la violence imposée par le groupe armé État islamique dans les territoires qu’il contrôle.

« Ceux qui ont fui décrivent de façon consistante les actes de violence qui sont destinés à réduire à la soumission et au silence la population », a expliqué le Président de la Commission d’enquête, Paulo Sérgio Pinheiro, dans un communiqué de presse. Le mémento se base sur le témoignage de 300 individus : des victimes et des témoins directs. Il nous donne un aperçu sur la vie à l’intérieur des zones occupées par l’EIIL. Le compte rendu contient également des photos et des vidéos, notamment prises par les membres du groupe armé eux-mêmes.

La Commission d’enquête a souligné que la vie des civils dans les territoires occupés dans le nord-est de la Syrie est terrible, marquée d’exécutions, d’amputations et d’autres punitions corporelles en place publique. Les corps mutilés des victimes qui sont exposés, ils traumatisent les civils et particulièrement les enfants. Selon le dossier, l’EIIL cherche à exclure les femmes de tous les aspects de la vie publique. Des femmes ont été assassinées, souvent par lapidation. Selon les mêmes témoignages, des fillettes, qui ont parfois pas plus de 13 ans, ont été mariées par la force à des combattants du groupe armé. Des femmes et filles yézidies enlevées en Iraq ont été vendues comme esclaves sexuelles dans le gouvernorat d’Al-Raqqah en Syrie.

Le groupe utilise les écoles et l’éducation comme moyen d’endoctriner les enfants, souvent pour les recruter. Dans la ville de Raqqah, des enfants ont été rassemblés pour regarder des vidéos d’exécution de masse de soldats du gouvernement syrien afin de les habituer à la violence extrême. La Commission d’enquête a souligné que les abus, les violations et les crimes commis par l’EIIL contre les Syriens ont été à la fois délibérés, mais également calculés. « Les commandants de l’EIIL ont agi de façon consciente et ont commis ces crimes contre l’humanité et ces crimes de guerre contre des personnes sachant que leurs victimes étaient des civils ou ayant un statut de non-combattant. Ils sont personnellement responsables de ces crimes », a expliqué un des autres membres de la Commission, Carla del Ponte.

Antonio Torrenzano

 

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refugies_syrie_imagePourquoi la Syrie est-elle le problème le plus inextricable du Moyen-Orient ? Si la destruction du groupe de l’État islamique est un objectif à long terme, la communauté internationale manque à aujourd’hui d’objectifs clairs en ce qui concerne la Syrie. Le conflit syrien ne se limite plus à la présence du régime du président Bachar el-Assad au pouvoir. Renverser son régime ne suffira pas pour conjuguer les intérêts de la mosaïque d’identités ethniques et sectaires du pays. Il faudra examiner de manière bien plus approfondie l’avenir de la nation syrienne et envisager comment elle pourrait être gouvernée dans la paix. La situation, qui s’aggrave jour après jour, exigerait des efforts diplomatiques au plus haut rang international (ONU, Union européenne, Russie, États-Unis) et régional pour rechercher des solutions efficaces avec la participation de la république de l’Iran autant que du royaume de l’Arabie Saoudite.

Le Proche-Orient porte encore le poids d’un double héritage historique : 1) des siècles de domination ottomane; 2) une entrée brutale et instrumentalisée dans l’ère de la modernité eurocentrique par les puissances coloniales européennes. La fabrication de l’État-Nation, par exemple, a été toujours contraire au système communautaire d’organisation de la vie sociale ottomane. Une organisation sociale, l’ottomane, qui encourageait plus le sentiment d’appartenance à une communauté (la communauté chiite, la communauté alaouite, les Druzes, la communauté sunnite) qu’à l’abstrait concept de patrie.

Ce choc historique a remis en question le fonctionnement de l’ensemble de ces collectivités et les a poussées tout de suite dans une modernité après plusieurs siècles de léthargie politique. L’arabisme et le sens d’appartenance à la communauté arabe ont joué un rôle important seulement pendant les guerres d’indépendance, mais les nobles idéaux de Gamal Abdel Nasser se sont transformés trop tôt dans des dictatures opprimantes. Les révoltes du printemps arabe ont ouvert des pages qui produiront peut-être parmi 20 ou 30 ans un nouvel ordre ou un autre modèle politique, mais à présent la situation est au-delà de nulle part. La question de la construction des identités nationales reste encore au cœur de la pensée politique dans le monde arabe.

Le cas de la Syrie est peut-être unique, mais les problèmes liés à la gouvernance d’un pays multiethnique ne sont pas nouveaux. Pourquoi la Syrie est-elle le problème le plus dangereux à présent au Proche-Orient ? La fin du conflit syrien n’est pas prévue pour demain, mais sans des solutions clairvoyantes ce combat risquera de changer l’équilibre des forces régionales et la géopolitique de la région même. Selon l’écrivaine et journaliste Hala Kodmani, la Syrie est en pleine contre-révolution par rapport aux idéaux de liberté et de justice exprimés au début de la protestation.

Hala Kodmani ajoute enfin: « Mon optimisme n’enlève rien à ma lucidité. Nous sommes arrivés à un désastre syrien : tous les pires scénarios se sont réalisés. Mais les raisons et le cheminement sont explicables. Nous avons en Syrie une juxtaposition de crises. C’est-à-dire que la révolution est encore là. Il y a une guerre civile qui s’est incrustée dessus, il y a un conflit régional, un affrontement confessionnel, une confrontation internationale, une guerre contre le terrorisme… tous ces faits se sont juxtaposés dans ce même lieu qu’est la Syrie».

Antonio Torrenzano

* À lire : le nouveau roman de Hala Kodmani, « La Syrie Promise », Beirut, éditions Sindbad-Actes Sud, 2014.

 

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musée_national_ de_bagdad_imageLa directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, a condamné dimanche la destruction barbare du patrimoine culturel en Irak, où les jihadistes sont en train de détruire des sites anciens sur les territoires qu’ils gouvernent. La directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, a effectué cette visite officielle en Iraq en soutien au peuple et au gouvernement iraquien. Pendant sa visite, la directrice générale a formulé sa profonde préoccupation sur la crise et son impact dévastateur sur la population et en particulier sur le riche patrimoine culturel et la diversité de la nation.

L’Irak possède «des milliers de temples, de bâtiments, de sites archéologiques, d’objets qui sont un trésor pour l’humanité entière», a déclaré Mme Bokova pendant sa visite à Bagdad. «Nous ne pouvons accepter que ce trésor, cet héritage de la civilisation, soit détruit de la façon la plus barbare qu’il soit», a-t-elle ajouté. «Nous devons agir, il n’y a pas de temps à perdre, parce que les extrémistes essayent d’effacer l’identité. Car ils savent que s’il n’y a plus d’identité, il n’y a plus d’Histoire. Nous pensons que tout cela n’est plus acceptable», a encore annoncé la directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation et la culture. À Bagdad, Irina Bokova s’est entretenue avec le président de l’Iraq, M. Fuad Masum, et le premier ministre, Haider Al-Abadi, ainsi que le vice-premier ministre, Saleh Al-Mutlaq. Après, elle s’est rendue au Musée national de la capitale.

Les jihadistes du groupe de l’État islamique administrent plusieurs territoires en Irak où ils sont en train de détruire des sites qu’ils considèrent comme idolâtres ou hérétiques. L’EI a notamment détruit des tombeaux, des églises et de précieux manuscrits dans la ville de Mossoul, deuxième communauté politique d’Irak qu’il a pris par la force début juin. La même organisation a vendu des antiquités pour se financer.

Antonio Torrenzano

 

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Irak_refugiés_imageLe Directeur du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) du siège de Genève, Rashid Khalikov et le Sous-Secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), Hesham Youssef, ont effectué une visite paritaire la semaine dernière en Irak.

L’objectif de leur visite a été d’évaluer les récents développements sur le terrain afin de sensibiliser la communauté internationale et les États membres de l’OCI sur la situation humanitaire catastrophique en Irak. Rashid Khalikov et Hesham Youssef ont visité des camps de déplacés dans les gouvernorats de Ninive et dans la région du Kurdistan. Ils se sont également rendus à la frontière entre l’Iraq et la Turquie pour observer ce qui a été fait pour aider les réfugiés syriens de Kobané.

Dans un communiqué de presse publié lundi, ils appellent « tous les bailleurs de fonds à soutenir généreusement le peuple iraquien». «Ils ont besoin de notre soutien et ils en ont besoin maintenant», ont-ils déclaré. «L’approche de l’hiver et la détérioration des conditions climatiques qui se sont manifestées par des pluies fréquentes et des températures basses accroissent les difficultés auxquelles sont confrontés les déplacés. Les déplacés continuent de vivre dans les conditions terribles», ont souligné les deux représentants dans leur communiqué à la presse. Selon OCHA et l’OCI, les efforts destinés à préparer l’hiver sont à présent cruciaux et prioritaires.

Antonio Torrenzano

 

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syria_briefing_security_council_30_october_2014Pendant la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation en Syrie, la Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux affaires humanitaires, Kyung-wha Kang, a souligné que la poursuite des violences en Syrie aggraverait la crise humanitaire.

«La situation en Syrie s’aggrave», a dit Kyung-wha Kang. La Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires, qui s’exprimait au nom de la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a déclaré que la poursuite des violences à travers le pays est la cause principale de l’aggravation de la situation humanitaire en Syrie. Elle a indiqué qu’au mois de septembre 2014, des attaques indiscriminées contre des zones densément peuplées, y compris contre des écoles et des hôpitaux, avaient fait de nombreuses victimes civiles.

En octobre, le bombardement d’une école à Homs avait fait 50 morts, dont 29 enfants. «Le 27 octobre, deux autres écoles de la partie d’Alep contrôlée par le gouvernement syrien ont été bombardées». Au cours du mois dernier, «200.000 personnes ont fui l’avancée brutale de l’État islamique d’Iraq et du Levant (EIIL), cherchant refuge en Turquie». «Presque 14.000 personnes ont cherché refuge en Iraq en augmentant le nombre de réfugiés et d’individus déplacés dans ce pays», a-t-elle détaillé. La Sous-Secrétaire générale a communiqué de plus que l’EIIL et d’autres parties au conflit en Syrie ont détruit villages et villes dans la plus grande impunité. «Le 25 octobre, un petit camp de personnes déplacées à Idlib a été la cible de ce type de bombardement, causant la mort de nombreuses personnes, dont des femmes et des enfants», a-t-elle ainsi signalé. L’acheminement de l’aide humanitaire dans certaines des zones les plus touchées par le conflit ne peut pas toujours se dérouler, a-t-elle ajouté. Pour sa part, le Programme alimentaire mondial (PAM) se trouve, dans certaines occasions, dans l’incapacité de porter assistance aux quelque 600 000 personnes visées par l’EIIL dans les gouvernorats de Deir ez-Zorand et de Raqqa.

Kyung-wha Kang a exhorté en outre la communauté internationale à honorer son engagement de financement pour l’exploitation du secours humanitaire. La sous-secrétaire générale des Nations Unies aux affaires humanitaires a aussi souligné que près d’un million de personnes est dans le besoin et que seulement 39% de l’appel humanitaire d’un montant de 2,3 milliards de dollars a été financé. «Les conséquences sont dramatiques: l’aide alimentaire va être réduite, et ce sont plus de 4 millions de Syriens qui vont en pâtir. Un million de personnes ne recevront ni couvertures, ni vêtements chauds, ni fuel pour faire face à l’hiver», a-t-elle prévenu. « J’appelle donc la communauté internationale à redoubler d’efforts pour que nous puissions répondre à des besoins de la population».

Antonio Torrenzano

 

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dimitar_dilkoff_afp_femme_kurde_imageDepuis le 16 septembre 2014, la ville de Kobané est assiégée par l’organisation terroriste de l’État islamique. Kobané est la troisième ville kurde de la Syrie à la frontière avec la Turquie. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) plus de 300.000 habitants ont fui la ville, dont plus de 200.000 personnes sont parties en Turquie et d’autres milliers en Irak. L’État islamique se polarise sur ce lieu «afin d’assiéger les combattants des Unités de protection du peuple kurde (YPG) dans la ville, couper leur route d’approvisionnement et les empêcher d’évacuer leurs blessés vers la Turquie», comme affirme l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Retour sur les dates clés de la bataille entre les jihadistes et les combattants kurdes pour la domination de la ville de Kobané dans le nord de la Syrie :

16 septembre 2014 : les jihadistes de l’EIIL, qui ont proclamé un califat sur les vastes régions qu’ils contrôlent à cheval entre la Syrie et l’Irak, lancent une offensive contre la ville de Kobané, à la frontière avec la Turquie.

19 septembre 2014 : les jihadistes effectuent une percée fulgurante, prenant le contrôle d’une soixantaine de villages kurdes en deux jours, autour de Kobané. Les combattants kurdes battent en retraite, car le rapport de force leur est défavorable.

23 septembre 2014 : les États-Unis aidés de leurs alliés arabes engagent pour la première fois le combat contre les jihadistes de l’EIIL en Syrie en ouvrant un nouveau front dans la guerre contre ce groupe ultra radical.

5 octobre 2014 : Une femme mène un attentat suicide contre une position de l’EIIL à l’est de Kobané. Il s’agit du premier attentat suicide connu d’une combattante kurde contre ce groupe, lui-même familier de ce type d’attaque asymétrique.

6 octobre 2014 : les jihadistes entrent dans Kobané par l’est. Selon l’OSDH il y a une “guérilla urbaine”. En Turquie, début de manifestations violentes de milliers de jeunes kurdes pour dénoncer le refus d’Ankara d’intervenir militairement pour aider les combattants à Kobané (on compte au moins 34 morts au total).

7/8 octobre 2014 : des avions de la coalition dirigée par les États-Unis mènent plusieurs frappes pour aider les forces kurdes à freiner l’avancée des jihadistes dans la ville de Kobané. Des combats se poursuivent dans plusieurs quartiers entre combattants kurdes et jihadistes.

10 octobre 2014 : le chef du principal parti politique kurde de Syrie, le Parti de l’union démocratique (PYD), presse la Turquie de laisser passer des armes destinées aux forces qui défendent Kobané. Les jihadistes s’emparent du QG des forces kurdes dans Kobané, qui comprend le complexe militaire des Unités de protection du peuple (YPG, principale milice kurde syrienne), la base des Assayech (forces de sécurité kurde) et le siège du conseil local de la ville. L’ONU met en garde contre un “massacre” si la ville tombe aux mains des jihadistes.

13 octobre 2014 : les jihadistes atteignent pour la première fois le centre de Kobané. “Ils contrôlent désormais la moitié de la localité” (OSDH).

14 octobre 2014 : Les dernières frappes menées par les avions américains et saoudiens ont “freiné la progression de l’EIIL” dans Kobané (armée américaine). Le président François Hollande estime que la Turquie doit “absolument ouvrir” sa frontière avec la Syrie pour permettre d’aider les défenseurs kurdes de Kobané.

15 octobre 2014 : des combats se poursuivent dans Kobané, où les forces kurdes aidées de frappes de la coalition ont repris aux jihadistes deux positions dans le nord de la ville (OSDH).

– 20 octobre 2014 : la coalition internationale lance sur Kobané munitions, armes légères et d’autres approvisionnements.

– 24/25/26 octobre 2014 : les forces kurdes en défendant la ville syrienne de Kobané repoussent un nouvel assaut des jihadistes du groupe de l’État islamique dans l’attente des premiers renforts de peshmergas irakiens. Pour la quatrième nuit consécutive, les jihadistes avaient essayé de prendre le quartier du nord de Kobané proche de la frontière avec la Turquie.

Antonio Torrenzano

 

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combats_tripoli_libandunord_imageLes forces kurdes défendant la ville syrienne de Kobané ont repoussé un nouvel assaut des jihadistes du groupe de l’État islamique dans l’attente des premiers renforts de peshmergas irakiens qu’elles espèrent en début de semaine. Pour la quatrième nuit consécutive, les jihadistes ont essayé de prendre le quartier du nord de Kobané proche de la frontière avec la Turquie, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). L’EI se focalise sur ce lieu «afin d’assiéger les combattants des Unités de protection du peuple kurde (YPG) dans la ville, couper leur route d’approvisionnement et les empêcher d’évacuer leurs blessés vers la Turquie», toujours selon l’ONG. Les combats se sont par ailleurs poursuivis dans la nuit dans deux secteurs du nord-est de la ville, Souk el-Hal et Kani Arabane, ainsi que sur le front sud.

En Irak, la coalition internationale a renforcé la fréquence de ses frappes ces derniers jours en ayant conduit presque 22 frappes entre vendredi et samedi. La moitié d’entre elles ont été dirigées vers des positions de l’EI près du barrage de Mossoul (Irak du Nord), le plus grand du pays. La digue de Mossoul est d’une importance stratégique élevée parce qu’en le détruisant les jihadistes déclencheraient de gigantesques inondations à Mossoul et Bagdad, les deux villes les plus peuplées d’Irak. Aidées par le soutien aérien, les forces kurdes irakiennes ont pu reprendre samedi aux jihadistes la ville de Zoumar (60 km au nord-ouest de Mossoul) après des semaines de combats. Mais les jihadistes réussissent à progresser dans d’autres zones du pays irakien, avant tout dans le nord où ils assiègent de nouveau le mont Sinjar où sont prises au piège des centaines de familles yazidies.

Au Liban, depuis vendredi soir, l’armée libanaise est engagée dans des combats violents à Tripoli (Liban du Nord), contre des groupes islamistes. Samedi soir, l’armée libanaise avait annoncé avoir délogé les hommes armés des anciens souks de la ville, mais les mêmes se sont réfugiés dans un autre quartier de Tripoli : le secteur sunnite de Bab el-Tebbané où de violents combats sont en train de poursuivre dimanche matin. Le conflit en Syrie a renflammé les tensions au Liban où les sunnites soutiennent leurs coreligionnaires en Syrie qui combattent le régime tandis que les chiites, dont le Hezbollah, qui défendent le président Bachar el-Assad. Toujours dimanche matin, le Front al-Nosra, branche syrienne d’el-Qaëda, a menacé d’exécuter les soldats libanais qu’il retient en otage si l’armée libanaise ne cessait pas son offensive à Tripoli. Dans des communiqués repris par l’Agence nationale de l’information (ANI), l’armée libanaise précise qu’elle poursuivra la chasse aux jihadistes au Liban du Nord jusqu’à ce qu’ils soient éliminés.

Antonio Torrenzano

 

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fillette_camp_zaatri_jourdanie_imageLa secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires humanitaires, Valerie Amos, a encouragé la communauté internationale à renforcer le soutien aux efforts pour apporter d’assistance humanitaire aux personnes déplacées en Syrie et aux réfugiés syriens dans les pays voisins avant l’arrivée de l’hiver dans la région. Après d’une visite au camp de réfugiés de Suruc, qui héberge au moment présent 5.000 personnes, Valerie Amos a marqué sa consternation par rapport aux situations des individus qu’elle a rencontrés. « J’ai rencontré une femme qui avait d’abord dû fuir la ville de Homs vers Kobané et ensuite de Kobané vers Suruc. Elle était désespérée et craignait pour les perspectives d’avenir de ses enfants ».

À présent, il y a 900.000 réfugiés syriens enregistrés en Turquie, et le nombre total pourrait être le double selon les estimations. « Près de 200.000 réfugiés syriens ont fui la ville de Aïn Al-Arab (ou Kobané) pour se rendre en Turquie au cours des dernières semaines et les autorités turques ont apporté une aide immédiate », a déclaré la Secrétaire générale adjointe dans un communiqué de presse. « Plus de trois millions de Syriens ont fui leur Pays et ils ont tenté de trouver un refuge dans les pays voisins dont 1,1 million au Liban ce qui représente un tiers de la population. 619.000 sont enregistrés en Jordanie, mais le nombre réel est beaucoup plus élevé», a-t-elle ajouté en soulignant que près de 10 millions de Syriens ont été déplacés soit à l’intérieur du pays, soit dans d’autres nations.

Enfin, selon le HCR et l’UNICEF, les enfants représenteraient la moitié de l’ensemble des réfugiés du conflit en Syrie. La plupart sont arrivés au Liban, en Jordanie, en Turquie, en Iraq et en Égypte. Les derniers chiffres montrent que plus de 768,000 enfants réfugiés syriens ont moins de onze ans. Les bouleversements physiques, la peur, le stress et les traumatismes qu’ont vécus tant d’enfants ne représentent qu’une partie de cette crise humaine. Les deux organisations ont aussi mis en avant les menaces de travail, de mariage précoce et le risque d’exploitation sexuelle et de traite pesant sur les enfants réfugiés. Les jeunes de Syrie sont en train de perdre leurs foyers, des membres de leurs familles et leur avenir.

Antonio Torrenzano

* Dans l’image du photoreporter Laban Mattei de l’UNHCR, une fillette hébergée au camp de réfugiés de Zaatri en Jordanie.