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Sur l’évasion fiscale, les chefs d’État et de gouvernement réunis à Saint-Pétersbourg ont trouvé une consistante unanimité en approuvant la règle de l’échange automatique d’informations parmi les administrations fiscales pour traquer les fraudeurs.

 

« Sur l’évasion fiscale, le communiqué final du G20 sera très ferme et complet », a affirmé la délégation de l’Organisation de coopération et de développement économiques. Ce plan d’action élaboré par l’organisation et approuvé avec quelques difficultés par la réunion des grands argentiers à Moscou en juillet 2013 sera parmi les conclusions endossées par le G20. Cette mesure ne sera pas un simple répertoire de bonnes intentions, mais une liste de 15 actions très concrètes. Le changement … « le plus radical du système fiscal depuis les années 1920 » assure l’OCDE.

 

L’un des éléments clefs de ces lignes d’action toujours selon l’OCDE : ce sera celle de faire du ménage dans les accords bilatéraux permettant aux multinationales de ne pas payer deux fois les impôts sur leurs revenus dans deux pays différents. Par ces textes, certains groupes ont profité pour non seulement ne pas payer deux fois, mais pour ne pas payer du tout.

 

Le forum économique a déjà élaboré un calendrier précis pour la mise en application:d’ici juin 2014, mettre au point une sorte de guide pratique très concret sur les modèles d’échanges de ces informations, notamment au niveau des banques, et sur les autorités compétentes pour les appliquer. Pour l’OCDE « ce plan d’action est un succès du G20. Ce ne sont pas seulement des mots, mais du concret ». C’est la première fois depuis les réunions de la crise du 2007/2008, que le G20 mit sous surveillance des concentrations d’entreprises, des structures d’investissement opaques, les multinationales. Selon Anton Siluanov, ministre russe des finances, il n’était plus possible de tolérer que certains groupes (comme Google ou Amazon) «puissent faire de l’argent dans un pays et payer des impôts plus bas dans d’autres ». Ces mesures avaient été proposées par l’OCDE.

 

Antonio Torrenzano

 

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Le dossier syrien a été le principal thème abordé pendant la première journée des travaux du forum du G20 à Saint-Pétersbourg. Comme c’était déjà prévisible et comme beaucoup d’analystes l’avaient déjà souligné dans les jours précédents, l’affaire Syrie a dominé l’ouverture de la réunion économique.

 

Des têtes à têtes parmi tous les chefs d’État et de gouvernement se sont développées tout l’après-midi. Une discussion officielle, au contraire, a eu lieu jeudi soir à l’initiative de Vladimir Poutine pendant le diner de gala du G20. Diner traditionnellement consacré aux questions économiques dans les passées éditions. La journée de jeudi a été consacrée à des discussions bilatérales. Barack Obama a rencontré le Premier ministre japonais Shinzo Abe. François Hollande s’est entretenu avec le chef du gouvernement turc Recep Tayyip Erdogan lui aussi favorable à une intervention militaire. Juste avant le diner d’hier soir, les représentants des cinq pays européens présents se sont réunis avec les dirigeants de l’Union européenne pour trouver une position commune. La question syrienne s’annonce compliquée aussi à l’échelle diplomatique.

 

La poignée de main entre le président américain et le président russe à l’ouverture du forum a résumé toute seule la tension qui domine cette réunion internationale de Saint-Pétersbourg. Un autre signe ? Lors du dîner de gala, Vladimir Poutine et Barack Obama auraient dû se retrouver à côté en vertu de l’alphabet cyrillique. Afin de les séparer, c’est l’alphabet romain qui a été employé au dernier moment… Une ambiance glaciale digne de la guerre froide. Pour Moscou et Pékin, les deux Pays qui détiennent un droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU, « la situation au moment présent montre que la solution politique est la seule voie possible pour régler la crise», a ainsi déclaré un porte-parole de la délégation chinoise.

 

Antonio Torrenzano

 

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Le G20 a ouvert ses portes aujourd’hui à Saint Saint-Pétersbourg au palais Costantin, l’ancienne résidence d’été de Pier Le Grand. La réunion internationale risque d’être une rencontre très médiatisée plus politique qu’économique.

 

La Syrie reste au cœur des débats bilatéraux et multilatéraux parmi les chefs d’État et de gouvernement de 20 pays présents autant que les enjeux et les possibles solutions pour la région. Pour la première fois depuis les années 2008/2009, les questions économiques ne sont pas le sujet principal. Mais, la large part accordée au dossier syrien ne peut pas faire oublier les dossiers économiques.

 

L’économie européenne n’est pas encore en bonne santé. L’Europe n’est pas sortie du tout de la crise et tous les facteurs de déséquilibres sont encore là. La croissance économique européenne reste très fragmentaire en se développant encore à plusieurs vitesses. Toutes les économies de l’Europe du sud sont encore en difficultés comme l’Italie. Même s’il y a une timide croissance, les économies des pays à la périphérie de la zone euro restent fragiles. L’économie américaine, en revanche, n’arrive pas à créer suffisamment d’emplois malgré une croissance économique qui revient.

 

Et les BRICS ? Ces nations sont en train de vivre un ralentissement des leurs économies. La Chine a rééquilibré son économie pour ne pas être trop dépendant par ses exportations. Mais, le Pays chinois doit encore corriger une autre distorsion : il a trop investi et trop peu consommé. Le défi pour l’économie chinoise sera alors de réussir à avoir une juste croissance entraînée par la consommation et non seulement par les investissements ou les exportations. L’Inde au contraire a un problème de choix de modèle de croissance tandis que le Brésil n’a pas encore corrigé les inégalités parmi ces classes sociales. La société brésilienne, par exemple, reste encore très inégale malgré les efforts des présidents Luiz Inácio Lula da Silva et de Dilma Rousseff aujourd’hui.

 

Il y a enfin le dossier brûlant d’une vraie et définitive régulation du système bancaire et financier. Ce dossier n’a pas trop avancé ni à l’échelle mondiale ni à l’échelle européenne. Sur ce thème, les discussions sont au point mort. Les inquiétudes restent totales, car la finance non régulée a été le poison de la crise en 2007/2008.

 

Antonio Torrenzano

 

 

 

 

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Conversation avec Jeremy Rifkin, écrivain, économiste. Il est également fondateur et président de la Fondation pour les tendances économiques basée à Washington. Auteur de nombreux essais, publiés dans plusieurs langues étrangères, dont «Le rêve européen», Fayard, 2005; «L’économie hydrogène : après la fin du pétrole, la nouvelle révolution économique», La Découverte, 2002 ; «L’âge de l’accès : la vérité sur la nouvelle économie», La Découverte, 2000; «Le siècle biotech : le commerce des gènes dans le meilleur des mondes», La Découverte, 1998; «La Fin du travail», toujours aux éditions la découverte, 1996, et «Les apprentis sorciers : demain la biologie » écrit en collaboration avec Ted Howard), aux éditions Ramsay, 1979. Le livre «La Fin du travail», paru en 1995 à New York, est encore un livre à gros tirage aux États-Unis avant de rencontrer le même succès en Europe. La conversation a eu lieu à Reggio Émilia en Italie, au mois d’avril 2013, pendant un colloque scientifique auprès de l’université de la ville.

Antonio Torrenzano. Après trois ans et demi de crise économique, de tensions accrues et d’une constante instabilité de l’économie mondiale, l’avenir de l’occident reste incertain. Quelle serait alors la bonne nouvelle ? Je note de toute façon qu’une prise de conscience de l’amplitude, de la profondeur et de la complexité de la crise économique est en cours.

 

Jeremy Rifkin. C’est la crise économique contemporaine la plus grave que le genre humain est en train de vivre et d’affronter. Mais, elle pourrait représenter une opportunité immense. L’être humain est une espèce belliqueuse, voire prédatrice : il cherche l’autonomie et le plaisir, il a une vision utilitaire de la nature. Je ne suis ni optimiste ni pessimiste. Ma conviction ? Si nous poursuivons sur cette voie, si nous restons agressifs et prédateurs les uns avec les autres et avec la nature, alors nous avons oublié le concept de futur. Face à la menace d’un désastre écologique, notre civilisation devra revoir son modèle. Il faudra que tout le monde comprenne qu’une autre histoire est possible. Je crois qu’il est urgent d’acheminer un vrai débat mondial sur ce thème en assumant toutes nos responsabilités. Je reste confiant.

 

Antonio Torrenzano. Le paradoxe – soutiens Edgar Morin – est aussi l’incertitude cognitive et l’incertitude historique sur ce qui s’est produit. Les économistes ont appris la connaissance des limites de leurs connaissances. La crise contemporaine reflète des problèmes qui dépassent la conduite de la politique monétaire et la réglementation du secteur financier; elle a révélé des erreurs plus générales dans la façon de comprendre le fonctionnement des marchés. Tout le monde était convaincu par exemple que des marchés sans limites juridiques pouvaient, par eux-mêmes, s’autocorriger rapidement et être efficaces. Encore, cet échec a produit d’importantes externalités négatives sur la production et l’emploi. Il est clair encore que revenir au statu quo ante sera impossible. Pour que le monde émerge de cette épreuve avec une croissance équilibrée et durable, il est essentiel que la communauté occidentale entreprenne des réformes radicales. Dans un monde où la satisfaction de l’individu est la seule valeur partagée, y a-t-il encore un espace pour vivre ensemble ?

 

Jeremy Rifkin. Dans mes cours d’économie, je souligne à mes étudiants que le marché n’est pas omnipotent. Le marché est seulement un moyen. Un moyen utile à la culture et au développement de la société. Le marché n’est pas une institution primaire.Le débat reste ouvert. Mais, je constate que, parmi les PDG de grands groupes et les chefs d’État que je conseille, beaucoup sont conscients de la nécessité de changer de modèle. Évidemment, quand un ancien système économique atteint son apogée ou il se sent menacé, certains de ses dirigeants prennent peur. La résistance sera peut-être dure et aveugle, mais une nouvelle révolution industrielle se fera. C’est à ce prix que nous pourrons sauver notre espèce.

 

Antonio Torrenzano. Qu’est ce qu’il s’est passé avec la révolution numérique ? Pourquoi le monde de demain est-il encore suspendu dans l’imagination de la génération Y et non de la «politique », au sens traditionnel de l’expression ?

 

Jeremy Rifkin. La révolution digitale a connecté le système nerveux de trois milliards d’individus. Grâce aux réseaux sociaux : Facebook, Twitter, les individus du monde entier ont été touchés dans leur chambre par le tsunami japonais, le printemps arabe, les violences en Syrie. La toile peut réduire autant qu’augmenter la capacité d’attention de chacun : c’est une source ininterrompue de stimulation, mais aussi de dispersion, et la pensée a besoin de profondeur et d’attention. La génération du millénaire, elle ne parle jamais d’idéologie ! Quand on lui soumet une idée, elle analyse le projet de manière collaborative, «open source», transparent et «non-excluant». Pour la génération digitale, les projets doivent être collaboratifs. Si oui, parfait! Sinon, passez votre chemin!

 

Antonio Torrenzano. Je retourne encore une fois sur la politique, la «politique» au sens traditionnel du terme. Terme presque absent dans vos essais ?

 

Jeremy Rifkin. La politique est encore idéologique même si la confrontation capitalisme-communisme est disparue. Nous avons aujourd’hui d’autres contrastes, d’autres questions, mais très différents. La politique répond encore aux enjeux contemporains par l’ancien modèle de gestion de la révolution industrielle du XIXe et du XXe siècle avec sa distribution d’énergie et d’information organisée de façon verticale, centralisée et hiérarchisée. Il faudra que la politique contemporaine comprenne qu’une autre histoire est possible que celle qu’a racontée jusqu’ici.

 

Antonio Torrenzano

 

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Croissance, lutte contre les paradis fiscaux, régulation financière, chômage seront les principaux thèmes économiques de l’agenda officiel du G20 de Saint-Pétersbourg. Au palais Constantin, ancienne résidence d’été de Pier le Grand, Vladimir Poutine reçoit aujourd’hui et demain les chefs d’État et de gouvernement des vingt plus grandes économies mondiales.

 

Mais, la destinée de l’économie mondiale semble intéresser pas trop l’opinion publique russe à quelques jours d’une possible attaque américaine en Syrie et de la délicate situation en général au Moyen-Orient. L’opinion publique russe regarde avec le même intérêt comme les relations russo-américaines se dépasseront. Relations très glaciales et à leur minimum historique depuis les années 1960. La goutte qui a fait déborder le vase a été la récente affaire d’Edward Snowden, mais en réalité cette rupture parmi les deux Pays est due au manque de progrès sur des questions vitales comme le dossier nucléaire iranien, la Syrie, la défense antimissile, les relations commerciales, les questions de sécurité internationale et les droits de l’homme. Selon d’experts, l’affaire Snowden a été plutôt la conséquence que la cause des mauvaises relations entre les deux États. Longue serait la liste de désaccords qui se sont accumulés depuis le retour au Kremlin de Poutine en mai 2012.

 

Dans sa ville natale de Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine alors ne manquera pas de mettre le dossier syrien sur la table. Mais, dans quelle manière pour le chef de la diplomatie russe ? Le chef du Kremlin défendra le droit international et les principes de non-ingérence en demandant aux autres leaders politiques des efforts pour une résolution politique du conflit et en condamnant toutes les éventuelles opérations militaires développées au dehors des pouvoirs du Conseil de sécurité de l’ONU.

 

Et les marchés quoi s’attendent-ils de cette réunion internationale ? Ils n’attendent presque rien de cette réunion.Ce forum économique très efficace en 2008 et 2009 pendant l’apogée de la crise financière et le début de la récession économique, il semble de plus en plus aveugle devant la situation contemporaine.

 

Antonio Torrenzano

 

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Dans mon essai « Le capitalisme est-il moral ?», paru en 2004, je montrais que la réponse, à la question qui lui servait de titre, était non. Le capitalisme n’est pas moral. D’abord parce que, pour être moral ou immoral, il faut être un individu, un sujet, une personne : un système impersonnel, comme est le capitalisme, n’est ni moral ni immoral. Ensuite parce que, même si on veut, à tort, lui appliquer ce critère de la moralité, le capitalisme, d’évidence, ne saurait y satisfaire. Le capitalisme ne fonctionne pas à la vertu, à la générosité ou au désintéressement. Tout au contraire : il fonctionne à l’intérêt, personnel ou familial ; il fonctionne à l’égoïsme. Cela ne réfute pas le capitalisme, au contraire : le capitalisme fonctionne à l’égoïsme ; c’est pourquoi il fonctionne si fort (l’égoïsme est la principale force motrice).

Bref, le capitalisme n’est ni moral ni immoral: il est amoral. C’est pourquoi il fonctionne si fort, et c’est pourquoi il ne suffit pas : l’égoïsme n’a jamais suffi à faire une civilisation,ni même une société qui soit humainement acceptable. Il faut donc autre chose. Quoi ? Trois « choses », ce que j’ai appelé trois ordres, qui viennent limiter l’ordre économico-techno-scientifique : a) l’ordre juridico-politique (le droit, l’État) ; b) l’ordre de la morale ; c) enfin l’ordre éthique ou l’ordre de l’amour. Cela ne veut pas dire que la morale n’a pas sa place dans l’entreprise. Elle a toute sa place. Laquelle ? La place des individus, autrement dit (si vous travaillez en entreprise) votre place ! Ne comptez pas sur le marché pour être moral à votre place. Les économistes me disent maintenant que mon livre était prémonitoire…Disons plutôt que la crise confirme,bien plus qu’elle n’infirme, mes analyses.

 

1 – D’abord, la crise confirme le caractère amoral du capitalisme. Certains se sont enrichis scandaleusement,y compris en laissant leur entreprise au bord de la faillite (stock-options,parachutes en or,salaires exorbitants, retraites faramineuses, etc.) ; d’autres, qui ont fait leur boulot convenablement, sont ruinés, perdent leur emploi ou restent pauvres. Vous trouvez ça moral ? Les gens sont mus par l’égoïsme. C’est-à-dire par l’intérêt ? Plutôt par la passion. Alan Greenspan,ancien patron de la Fed: « J’ai été déçu par les banquiers; je pensais qu’ils auraient assez conscience de leurs intérêts pour éviter des comportements aberrants ou trop risqués… ». Alain, contre Marx: ce n’est pas l’intérêt qui meut les gens, c’est la passion: passion nationaliste, qui entraîne des guerres contraires à l’intérêt national des pays belligérants, ou passion de l’argent (cupidité) qui pousse à des comportements contraires à nos intérêts financiers. Les banquiers : On découvre qu’ils aimaient l’argent ! Mais seraient-ils banquiers autrement? On découvre que les traders aimaient l’argent et le risque. Mais seraient-ils traders autrement ?

 

2 – La crise confirme que le capitalisme est incapable de se réguler lui même d’une façon qui soit socialement et moralement acceptable. Il y a bien des régulations (par ex. cette crise !) , mais qui n’évitent pas un certain nombre d’effets pervers, qui choquent légitimement nos contemporains. Bref, les ultralibéraux avaient tort – socialement,politiquement et moralement tort (quand bien même ils auraient, ce qui reste à démontrer, économiquement raison).Cf. Jean-Paul Fitoussi: « Il a été scientifiquement démontré que dans un État ultralibéral, ou l’État ne s’occupe absolument pas d’économie,le plein emploi est assuré… pour tous les survivants. »

 

3 – La crise confirme que la morale est tout aussi incapable de réguler l’économie ! Cf. la réaction d’Henry Paulson,Secrétaire au Trésor américaine,et… la mienne, lors de la faillite de Lehmann-Brothers ! Une bonne réaction morale peut s’avérer économiquement catastrophique. Cf.Talleyrand: « Méfiez-vous du premier mouvement : c’est le bon ! » C’est aussi vieux que le capitalisme. Si on avait compté sur la conscience morale des chefs d’entreprise pour améliorer le sort de la classe ouvrière, nous serions toujours au XIXe siècle ou chez Zola. C’est confirmé par cette crise. Si on avait compté sur la conscience morale des banquiers, des financiers et autres spéculateurs pour éviter les crises… nous serions dans la crise que nous connaissons !

 

4 – Conclusion : si le capitalisme est amoral, si l’économie est incapable de se réguler suffisamment elle-même, et si la morale ne parvient pas davantage à la réguler, il ne reste que le droit et la politique. C’est ce qu’on appelle « le retour des États ». Avec un danger : retomber dans les erreurs anciennes. Attention de ne pas retomber dans l’erreur qu’on croyait dépassée : demander à l’État de créer de la richesse ! L’État doit être le garant, non le gérant de l’économie de marché.

 

Andrée Comte Sponville

 

 

*Andrée Comte Sponville, philosophe et enseignant. Ancien élève de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm (où il fut l’élève de Louis Althusser), André Comte-Sponville fut longtemps maître de conférences à la Sorbonne (Université Paris I), dont il démissionna en 1998 pour se consacrer exclusivement à l’écriture et aux conférences qu’il donne en dehors de l’Université. Il est l’auteur de nombreux ouvrages dont « Traité du désespoir et de la béatitude» (1984-1988), « Une éducation philosophique » (1989), « L’amour la solitude» (1992), « Petit Traité des grandes vertus » (1995), « Pensées sur l’athéisme » (1999), « Le bonheur désespérément » (2000), « A-t-on encore besoin d’une religion ? » (2003), « L’esprit de l’athéisme» (2006).

 

 

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Le sommet du G20 se déroulera demain cinq et vendredi six septembre 2013 à Saint-Pétersbourg sous la présidence de la Russie. Cette huitième édition de la réunion du G20 sera la première à se dérouler en Russie. L’année dernière, la réunion économique s’était déroulée à Los Cabos au Mexique.

 

Les thèmes de cette rencontre seront nombreux du point de vue de l’économie et en matière diplomatique. Le conflit en Syrie et les tensions au Proche-Orient seront minimums au programme des entretiens bilatéraux qui se tiendront en marge du forum international. Des entretiens entre le président russe Vladimir Poutine et le président chinois Xi Jinping ont été déjà confirmés par le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov qui a rencontré lundi passé l’ambassadeur de Chine à Moscou Li Hui. Les interlocuteurs ont échangé leurs vues sur les questions du prochain sommet du G20 de Saint-Pétersbourg, ainsi que sur plusieurs dossiers internationaux, comme le ministère a indiqué dans un communiqué. De sa part, Yang Jiechi, membre du Conseil d’État chinois, avait antérieurement annoncé qu’une rencontre des chefs de gouvernement russe et chinois aurait eu lieu d’ici la fin de l’année.

 

Le G20 de St-Pétersbourg pourra-t-il rapprocher les États-Unis et la Russie ? Les relations entre les deux États sont glaciales. Un air de guerre froide souffle sur les relations russo-américaines. Mais, le cas diplomatique d’Edward Snowden est-il le vrai et la seule pomme de discorde ? Le président américain Barack Obama s’entretiendra, d’une manière ou d’une autre, avec son homologue russe Vladimir Poutine pendant la réunion économique comme le porte-parole de la Maison blanche, Jay Carney a annoncé lundi 26 août.

 

Le G20 réunit les principales économies avancées et émergentes du monde. Le forum est composé de 19 pays : l’Afrique du Sud, l’Allemagne, l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, la Corée du Sud, les États-Unis, la France, l’Italie, l’Inde, l’Indonésie, le Japon, le Mexique, le Royaume-Uni, la Russie et la Turquie et de l’Union européenne. Ensemble, ses membres représentent environ 90 % du PIB mondial et deux tiers de la population mondiale. Les rencontres du G20 se déroulent toujours avec la participation du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque Mondiale.

 

Antonio Torrenzano.

 

 

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Conversation avec Mario Vargas Llosa, écrivain, prix Nobel 2010, un des éminents représentants de la littérature latino-américaine contemporaine. L’écriture pour Mario Vargas Llosa a toujours été un instrument au service de l’auteur pour ses idéaux et son amour pour l’Amérique latine. Le 7 octobre 2010, il reçoit le prix Nobel de littérature pour «sa cartographie des structures du pouvoir et ses images aiguisées des résistances, révoltes, et défaites des individus». Quand l’auteur obtint le prix Nobel, il afferma qu’il s’agissait d’un hommage à la littérature latino-américaine. L’auteur donne encore à la littérature de nombreuses missions : par exemple la recherche de nouvelles utopies, la recherche d’une réalité différente de laquelle nous vivons. Mais, si la politique est du côté de la raison, l’écriture, elle se place plutôt du côté de la passion. Mario Vargas Llosa est membre de l’Académie royale espagnole. Il a reçu le Prix Cervantes en 1994; le Prix de Jérusalem en 1995; en 2005, le Irving Kristol Award de l’American Enterprise Institute. La bibliographie de Mario Vargas Llosa est très vaste. Nous rappelons ici : « Lettres à un jeune romancier» 2000; « Un demi-siècle avec Borges », L’Herne, coll. « Essais Philosophie », 2004 et Carnets, 2010; « Le langage de la passion. Chroniques de la fin du siècle », 2005; « Dictionnaire amoureux de l’Amérique latine», 2005; « La tentation de l’impossible. Victor Hugo et Les Misérables», 2008; « Le Monde de Juan Carlos Onetti», 2009; «Le rêve du Celte» inspiré par la vie de Roger Casement en 2011; « Visions d’Amérique latine », 2011; « La civilisation du spectacle », 2012. Essayiste, il est membre de l’Académie Royale espagnole. Il est également chroniqueur dans les colonnes du quotidien El País. L’entretien a eu lieu à Santa Caterina Belice (Agrigento, Sicile) où l’écrivain a reçu le prix littéraire Giuseppe Tomasi di Lampedusa près de l’ancien Palazzo Filangeri, aujourd’hui musée de l’écrivain du Guepard au mois d’août 2013.

Antonio Torrenzano. Aujourd’hui vous êtes en Sicile pour recevoir le prix littéraire Giuseppe Tomasi di Lampedusa. Quelles sont les émotions que ce lieu vous raconte ?

 

Mario Vargas Llosa. Cet endroit m’émeut de manière particulière. Giuseppe Tomasi di Lampedusa a été un écrivain au-dehors de son temps comme Borges, Nabokov. Le Guepard a été un des grands romans du 900. Une oeuvre unique qui n’a pas de précédents et il n’aura jamais d’héritiers. Le Guepard reste encore une oeuvre très vive, puissante. Encore plus que d’autres oeuvres d’écrivains de l’avant-garde de cette époque.

 

Antonio Torrenzano. Quelle est-elle la différence entre la génération d’écrivains comme vous, Gabriel Garcia Marquez, Isabelle Allende et des auteurs de la génération précédente de l’Amérique Latine ?

 

Mario Vargas Llosa. Ma génération en Amérique latine a accordé une grande importance à la forme, à l’aspect technique du roman. En revanche, la génération précédente a considéré comme importants les thèmes historiques en négligeant souvent les aspects purement techniques de l’écriture, de la perspective, de la langue. Pour tous ces auteurs, les aspects formels du texte étaient secondaires, mais ceci a complètement changé avec notre génération.

 

Antonio Torrenzano. Votre roman « Le rêve du Celte » inspiré à la vie de Roger Casement, il raconte d’un patriote irlandais qui a consacré sa vie aux idéaux de justice et liberté jusqu’à la mort. En lisant votre roman, j’ai plusieurs fois comparé la vie de Roger Casement à celle de Giovanni Falcone, le magistrat sicilien tué par la mafia. Un individu qui s’est opposé pour toute sa vie au cancer de la mafia et de l’illégalité. Je crois que Giovanni Falcone autant que Roger Casement, il puisse être le personnage d’un roman historique.

 

Mario Vargas Llosa. Oui, sûrement. La vie de Giovanni Falcone est une histoire humaine merveilleuse qui permet de pénétrer au fond dans le phénomène de la mafia qui a marqué notre temps.

 

Antonio Torrenzano. Jean Baudrillard affirmait par ses écrits que la réalité et la pensée ont disparu dans les écrans. Vous avez beaucoup écrit et réfléchi sur les grandes tragédies du XXe siècle, quelle est-elle votre pensée sur notre époque contemporaine? Cette nouvelle époque peut-elle générer d’individus moins critiques ?

 

Mario Vargas Llosa. Je pense que toute la littérature, la philosophie, la poésie demeurent fondamentales pour la préservation de la liberté et de la citoyenneté. L’école même devrait éduquer à ces principes. Ce n’est malheureusement plus le cas. Pourtant, il faudrait préserver cette curiosité et cet intérêt pour la culture écrite, littéraire, philosophique dans les nouvelles générations, sinon un appauvrissement intellectuel énorme s’ensuivra. Je considère que le pessimisme n’a pas de sens. Toute la littérature nous aide à comprendre mieux notre langue, à penser de manière cohérente, juste, efficace. La littérature abat les frontières au-delà des différences. Les frontières, de cette manière, elles viennent cassées et nous allons au-delà de la langue.

 

Antonio Torrenzano. Antonio Gramsci, il nous rappelle qu’une crise se produit au moment où le vieux monde tarde à disparaitre, et le Nouveau Monde tarde à naitre. Et dans cette période de clair-obscur, il affirmait, des monstres peuvent apparaitre.

 

Mario Vargas Llosa. Le monde dans lequel nous vivons, il est beaucoup plus médiocre de celui-là que nous réussissons à imaginer dans les oeuvres littéraires. L’esprit critique est le meilleur instrument du progrès. Quand nous lisons un roman, nous sommes en train de travailler pour la liberté et pour la fraternité universelle. Comme disait Albert Camus, on peut être pessimiste dans le domaine de la métaphysique, mais pas du point de vue historique, car nous sommes responsables de nos actes et, par conséquent, nous pouvons peser sur la marche du monde. Je crois que tout dépend encore de la politique. Le monde est encore plein de bibliothèques, mais une nouvelle ère culturelle est en train de commencer. Lire toujours des livres, il signifie libérer notre cerveau de l’esclavage des stéréotypes, contribuer à la liberté, augmenter notre esprit critique et apprendre une fraternité universelle.

Antonio Torrenzano. Après la chute du Mur de Berlin, les conflits se sont multipliés, la pauvreté est augmentée, le conflit social n’a pas disparu. La liberté et la démocratie dans nombreux Pays de la planète restent un mirage. La situation en Syrie est par exemple très grave. Contre les dictatures existe-t-il un droit d’ingérence démocratique de la part de la communauté internationale ?

 

Mario Vargas Llosa. Oui, exactement. Pour une société, la dictature, c’est le mal absolu. Et si la dictature est le mal absolu, alors les démocraties ont l’obligation morale d’aider ceux qui y sont soumis et qui luttent pour leur liberté. Je pense qu’il existe des circonstances dans lesquelles les pays démocratiques peuvent aider au rétablissement, à l’établissement de la démocratie. Dans certains cas, en particulier quand une dictature menace la paix internationale, je trouve cette option possible.

 

Antonio Torrenzano. Vous l’avez vécue au Pérou, dans votre Pays natal.

 

Mario Vargas Llosa. Je l’ai vécu chez moi. Les dictatures ont été la cause des situations catastrophique de tous les pays d’Amérique latine. Les conséquences des dictatures militaires sont toujours les mêmes : un renforcement des prérogatives de l’État, dans le secteur public et une aggravation de la corruption. Les dictatures avaient précipité toute la région dans la pauvreté.

 

Antonio Torrenzano. Quel a-t-il été le résultat de cette période historique en Amérique latine ?

 

Mario Vargas Llosa. La catastrophe qui n’a épargné personne et les réformes qui avaient perdu tout caractère attractif pour l’opinion publique.

 

Antonio Torrenzano. Vous avez beaucoup écrit sur l’Iraq. La construction d’un État démocratique et pacifié reste-t-elle une possibilité lointaine ?

 

Mario Vargas Llosa. C’est une perspective possible, mais pas dans l’immédiat. Même dans le scénario le plus optimiste, la démocratisation du pays passera par une voie très lourde. À l’heure actuelle, des attentats systématiques empêchent le retour à la normalité.

 

Antonio Torrenzano. Vous partagez votre vie entre l’Europe (en vivant entre trois villes Madrid, Londres et Paris) et l’Amérique latine. Qu’est ce que vous pensez du modèle politique de l’Union européenne ?

 

Mario Vargas Llosa. L’Europe me semble être le seul grand projet révolutionnaire de la culture de notre époque. Elle devrait être le contrepoids à ce monde de début de siècle en apportant une concurrence intellectuelle salubre pour la santé de l’humanité. Les citoyens de l’île Lampedusa montrent par exemple au monde entier le vrai visage de l’Europe en soignant et en accueillant des individus immigrés qui joignent de la rive opposée de la mer méditerranéenne. Je crois que le peuple de Lampedusa est un exemple pour toute l’Europe d’aujourd’hui. Cette attitude humaine généreuse, il est celle-là que tout le monde devrait avoir devant le problème pénible de l’émigration. Un projet d’une transcendance extraordinaire. Cette Europe est la dernière utopie réaliste, mais si elle prend du retard elle risque de s’affaiblir.

 

Antonio Torrenzano. Comment jugez-vous le travail journalistique dans la vie d’un écrivain?

 

Mario Vargas Llosa. J’ai commencé à l’Agence France-Presse, il y a très longtemps, au desk espagnol. À présent, j’écris des articles pour le quotidien El País. Pour moi, le journalisme a été fondamental ; il a constitué un complément essentiel à ma vie d’écrivain. Je n’aime pas les écrivains isolés dans leur chambre avec leurs fantômes et leurs rêves. Moi, je suis d’une génération qui a toujours pensé que la littérature ne doit pas divertir, mais améliorer la vie et aiguiser la lucidité des gens.

 

Antonio Torrenzano

 

 

lire également : La Sicile du Guepard. Conversation avec Gioacchino Lanza Tomasi. http://e-south.blog.lemonde.fr/2007/08/21/la-sicile-du-guepardconversation-avec-gioacchino-lanza-tomasi/

 

 

 

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Conversation avec Tzvetan Todorov, essayiste, historien. Sa carrière professionnelle s’est déroulée au CNRS du 1968 au 2005, où il est aujourd’hui directeur de recherche honoraire. Structuraliste au départ, il a beaucoup écrit sur les idéologies du XX siècle. En 2008, son œuvre a été couronnée par le prestigieux prix du Prince des Asturies. Auteur des nombreux essais dont : « L’histoire des idées : théorie du symbole», 1977 ; « Nous et les autres », 1989 ; « Le jardin imparfait », 1998 ; « Éloge de l’individu », 2000 ; « Les aventuriers de l’absolu », 2006; « La peur des barbares », 2008; « La signature humaine », 2009; « Le siècle des totalitarismes », 2010. La conversation a eu lieu à Venise auprès de l’université Cà Foscari au mois de mai 2013 et à Milan pendant le festival La Milanesiana au mois de juillet 2013.

 

Antonio Torrenzano. Antonio Torrenzano. Le monde est en train de vivre de profonds changements. Changements pas seulement financiers et économiques, mais aussi politiques, sociaux, institutionnels et moraux. Est-il urgent de réinventer un nouveau modèle social ? Est-il urgent de renouer les utopies pour redonner du sens à la vie ?

 

Tzvetan Todorov. Pour moi, ce n’est pas exactement une philosophie au sens strict du mot, c’est plutôt un choix de valeurs, une vision du monde. L’être humain peut suivre tout ce qu’on lui dit de faire, mais il peut aussi s’en arracher, s’y opposer. Jean-Jacques Rousseau disait ainsi: “l’homme peut acquiescer ou résister”. Cela est pour moi absolument essentiel.La deuxième caractéristique tout aussi fondamentale est que dans l’optique humaniste, la finalité ultime de nos actes doit être le bien-être des êtres humains eux-mêmes. Enfin, la troisième grande caractéristique est l’universalité, c’est-à-dire que les traits que l’on exige des hommes et qu’on leur propose s’appliquent à tous les êtres humains.

 

Antonio Torrenzano. Vous avez beaucoup écrit et réfléchi sur les grandes tragédies du XXe siècle, quelle est-elle votre pensée en revanche sur notre époque contemporaine?

 

Tzvetan Todorov. La confrontation capitalisme contre le communisme est disparue. Nous avons aujourd’hui d’autres contrastes, mais très différents. Il existe pourtant des mutations dans notre monde et notre actualité, qui ont probablement un impact négatif sur la vie morale de la population. L’invention des ordinateurs et leur mise en réseau influencent en profondeur nos activités de communication, donc les relations entre individus et, par là, nos actes moraux. Il y a un siècle, l’information était rare, le téléphone difficile à obtenir, les nouvelles lentes à nous parvenir ; aujourd’hui, l’information est continue et pléthorique. Chacun de nous est branché en permanence sur plusieurs réseaux et communique avec un grand nombre de personnes. Tout le monde jouit de ces technologies, mais en même temps, il se plaint d’un sentiment de solitude, d’isolement, d’abandon. Triomphe et échec de la communication semblent d’avancer de pair.

 

Antonio Torrenzano. Qu’est ce qu’il s’est passé après la chute du Mur de Berlin ?

 

Tzvetan Todorov. Depuis la chute du Mur de Berlin, qui a déclenché la montée en puissance du néolibéralisme, nous sommes en train d’assister en Europe à un changement de perspective, comme si l’effondrement de l’empire soviétique devait entraîner la déconsidération des valeurs de solidarité, d’égalité, de bien commun, dont ce pays et ses satellites se réclamaient hypocritement. Aujourd’hui, la doctrine néolibérale postule que les intérêts économiques priment sur nos besoins sociaux et que l’être humain soit autosuffisant.

 

Antonio Torrenzano. Ce changement, il me semble néfaste … Les conflits se sont multipliés, la pauvreté est augmentée, le conflit social n’est pas disparu.

 

Tzvetan Todorov. Les conflits aujourd’hui se fondent sur divergences politiques, économiques, sur des rêves de pouvoir plutôt que sur une vision clairvoyante de l’avenir.

 

Antonio Torrenzano. Dans un monde où la satisfaction de l’individu est la seule valeur partagée, y a-t-il encore un espace pour vivre ensemble ?

 

Tzvetan Todorov. La morale n’est pas menacée d’effondrement définitif : elle est inhérente à la conscience humaine. Si la morale disparaissait, c’est que l’espèce elle-même aurait subi une mutation. Les évolutions technologiques exigent une meilleure maîtrise de nos nouvelles capacités, un peu comme on apprend à utiliser une voiture sans mettre sa vie en danger.

 

Antonio Torrenzano. Avec Rolland Barthes, vous avez approfondi la théorie du structuralisme. Pourquoi préférez-vous parler de méthodologie plutôt que de théorie ?

 

Tzvetan Todorov. C’est une “méthode”. La méthode structurale était une chose utile à introduire dans le champ des études littéraires pour apprendre à mieux lire les textes, mais une fois qu’on l’a introduite, cela cesse d’être un sujet de bagarre ou de débat. La méthode structurale est plutôt un instrument dont il faut apprendre à se servir et si on l’utilise c’est très bien,mais ce n’est pas le seul instrument disponible dont j’aime me servir.

 

Antonio Torrenzano