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Avant le sommet de Séoul, le G20 avait déjà tenu quatre rencontres : à Washington, le 15 novembre 2008, à Londres le 2 avril 2009, dans la ville de Pittsburgh les 24 et 25 septembre 2009 et à Toronto les 26 et 27 juin 2010. Il faut encore rappeler que le G20 regroupe les pays du G7 (États-Unis, Japon, Allemagne Grande-Bretagne, France, Italie et Canada), du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), ainsi que l’Union européenne, la Turquie, l’Australie, l’Argentine, le Mexique, l’Arabie Saoudite, l’Afrique du Sud, l’Indonésie et la Corée du Sud.

Les résultats du sommet de Toronto, cinq mois après, peuvent se résumer par la même déclaration officielle des pays membres : unis pour soutenir la croissance, mais divisés sur les meilleurs moyens pour consolider les faiblesses de la reprise économique mondiale. La déclaration officielle a été donc une preuve de bonne volonté dialectique à coordonner les politiques à l’échelle planétaire, malgré les désaccords. La formule diplomatique utilisée : «Nous avons reconnu qu’il existe une série d’approches stratégiques à cet égard. Certains pays ont choisi une taxe financière. D’autres ont adopté une approche différente » souligne de façon claire ces maigres résultats.

Quels seront-ils alors les thèmes à l’ordre du jour du sommet du G20 à Séoul ? Le sommet aura principalement deux orientations. La première concerne les sujets qui sont toujours en discussion depuis le sommet de Pittsburgh : une nouvelle coopération macro-économique parmi les États, la réforme des systèmes de réglementation financière, la réforme des institutions financières internationales. Les institutions financières internationales comme le FMI et la Banque mondiale, elles se sont réévaluées pendant la crise financière. Mais, la structure dominante de ces organismes donne encore la priorité aux pays développés qui est l’un des objets de la réforme. Fondées en 1945, ces institutions ne reflètent plus la structure contemporaine de l’économie internationale et on discute désormais de nouveaux parcours pour faire obtenir un nouveau rang aux pays en développement dans la réforme interne de ces institutions.

Sur ces premières questions, l’Asie revendique son propre modèle de croissance et elle veut qu’il soit mieux représenté sur la scène internationale. Lors d’un débat organisé auprès du World Economic Forum à Tianjin au mois d’octobre (le Davos chinois), Cui Tiankai et son compatriote Zhu Min, conseiller spécial de Dominique Strauss-Kahn au Fonds monétaire international, ont insisté sur la nécessité d’avoir une meilleure représentation des pays asiatiques et africains tant au G20 qu’au Fond monétaire international. Selon eux, non seulement leurs modèles de croissance ont prouvé leur efficacité durant la crise, mais c’est surtout toute la philosophie occidentale et l’approche de l’économie de marché qu’il faut repenser de nouveau. Cui Tiankai a affirmé, pendant le même forum, «qui est important pour le G20 d’apprendre des pays asiatiques et non de continuer à appliquer des théories économiques dépassées».

La deuxième partie, en revanche, sera consacrée aux nouveaux thèmes proposés par la Corée du Sud pour que le G20 lutte contre la crise avec succès et sur les questions liées au développement des pays émergents et des autres nations qui ne sont pas membres du G20. Le sommet du G20 à Toronto en juin 2010 avait eu pour but d’obtenir des résultats concrets sur ses thèmes afin de montrer l’efficacité du groupe. Mais, pour qu’il devienne véritablement le premier forum, il est nécessaire au G20 de prendre en considération les pays qui ne peuvent pas participer à ces réunions internationales. Bien que les pays en développement aient un faible pouvoir économique au rang international, il n’y a aucun doute qu’ils représentent les nouvelles ressources pour la croissance de l’économie internationale. Par conséquent, l’aide à ces pays sera l’un des thèmes que le G20 de Séoul devra aborder pour une possible croissance durable de l’économie globale.

Antonio Torrenzano

 

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Le prochain sommet du G20 s’ouvre à Séoul du 11 au 12 novembre 2010 après la rencontre des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales qui s’est déroulée du 22 au 23 octobre passé. La Corée du Sud est le premier pays parmi les non-membres du G8 à organiser le sommet du G20. Alors que les trois derniers sommets se sont concentrés sur la lutte contre la crise économique, le sommet à Séoul devra cette semaine être un endroit de propositions pour les orientations futures. Cette réunion internationale se distinguera d’autres dans la mesure où les dirigeants traiteront de questions fondamentales comme le nouveau modèle à créer pour une croissance durable et équilibrée de l’économie internationale.

La crise dans laquelle nous nous trouvons depuis 2008 a encore plusieurs noms. Dans un premier temps, presque tous les médias l’ont appelée  « crise de subprime », après on a parlé de « crise Lehman » pour se concentrer sur l’événement principal de la panique financière, en Asie on parle simplement de « crise atlantique ». Pour Marc-Olivier Padis, rédacteur en chef de la Revue internationale Esprit, parler en Asie de crise atlantique, c’est aussi marquer les distances avec le monde occidental, le monde euro-américain et affirmer l’évolution historique de cette nouvelle ère. La création de richesse se déplace vers l’Asie et une période nouvelle s’ouvre. Les Pays émergents ne se voient plus comme des émergents, mais comme reprenant la place qui était la leur pendant un millénaire d’histoire économique : la première. La crise atlantique n’est pour eux qu’un épisode qui accélère leur retour au rang des principales puissances économiques. Pour l’Europe, en revanche, il y a une double prise de conscience : dans l’économie contemporaine, elle est en recul; vue d’Asie, c’est la fin d’une parenthèse historique. Dans la longue durée, en effet, la croissance européenne n’est qu’un cas parmi d’autres développements économiques et décollages de prospérité : l’Empire musulman (632-1005), la Chine de Song (960-729) ou encore la région de l’océan Indien aux XIIIes et XIVes siècles en sont d’autres exemples.

Le sommet de Séoul représente tout ceci. L’histoire économique de ces derniers trois ans a presque dessiné aujourd’hui cette nouvelle ère et ses effets géopolitiques : l’Asie et l’Amérique latine se développent jour après jour, l’Europe affiche toutes ses divisions, les États-Unis sont contestés dans leurs interventions. La mondialisation n’est plus un fait occidental. La crise économique a enfin un sens historique pour l’Occident : sa crise de légitimité vers toute la communauté internationale. Un proverbe chinois affirme: «lorsque souffle le vent du changement, certains construisent des murs, d’autres des moulins à vent ».

Antonio Torrenzano

 

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Conversation avec Shirin Ebadi, avocate iranienne, écrivaine, prix Nobel pour la paix en 2003. Shirin Ebadi a été la première Iranienne à recevoir ce prix. En 1974, elle fut la première femme à devenir juge en Iran et a enseigné droit à l’université de Téhéran en particulier pour la défense des droits des enfants et des femmes, mais elle est aussi connue pour prendre la défense des dissidents. Pour son action politique, elle a obtenu le prix Rafto en 2001 avant d’obtenir en 2003 le prix Nobel pour la paix. Trois ans plus tard, au mois de novembre 2006, elle a reçu du président français Jacques Chirac la Légion d’honneur. En mars 2010, la Mairie de Paris l’a faite citoyenne d’honneur de la Ville. Elle est aussi membre de la fondation PeaceJam. Autrice de nombreux essais, traduits dans plusieurs langues étrangères, dont « Iranienne et libre : mon combat pour la justice », avec Azadeh Moaveni, traduction de Laure Manceau, Paris, édition La Dècouverte, 2006; « La cage dorée », traduction de Joseph Antoine, Paris, édition l’Archipel, 20010. Le dialogue a eu lieu à Rimini, près de la Fondation Pio Manzù pendant la XXXVIe édition des journées internationales d’étude au mois d’octobre 2010.

Antonio Torrenzano. Je voudrais commencer ce dialogue en vous demandant comment la pauvreté bloque la vie et l’avenir des individus. Quand on n’est plus capable, le mot “avenir” risque de devenir une parole vide.

Shirin Ebadi. Dans nombreux Pays de la planète, la pauvreté absolue est en train de modifier l’avenir des garçons et jeunes filles. La pauvreté est en train de modifier pour toujours leurs rêves. La pauvreté a créé une situation de haute vulnérabilité encore plus accrue par la crise économique et financière. Nous devons réduire de la moitié le numéro d’individus qui vivent en pauvreté, qui souffrent la faim. Aujourd’hui, la pauvreté emprisonne en esclavage presque 800 millions d’individus. Presque 400 millions sont des enfants. Nous sommes dans une situation critique dont effacer la pauvreté pourra avoir d’impacts favorables. Nombreux de pays ils sont dans cette condition très pénible. Nombreux d’individus ont perdu leur dignité et leurs Droits Humains. Je pense aux réfugiés, aux femmes, aux enfants. Le pire est pour les enfants qui ne disposent pas d’un accès suffisant à une alimentation proportionnée, à l’eau, à la sauvegarde de la santé, à structures hygiéniques. Les enfants sont le groupe le plus vulnérable parmi les vulnérables.

Antonio Torrenzano. Le dernier sommet financier du G-20 à Toronto, il n’a donné aucune réponse sur ces questions brulantes. Pauvreté, faim, violation de la dignité de l’homme, interdépendances nord/sud de la planète, malnutrition, tous ces problèmes sont-ils de questions oubliées.

Shirin Ebadi. Au rang mondial, il y a environ 400 millions d’enfants qui souffrent la faim. Dix millions d’enfants âgés au-dessous de cinq ans ils meurent tous les ans à cause de la pauvreté, de la malnutrition ou par d’autres pathologies corrélées. Plus des cinquante pour cent de ces décès, chaque année, sont causés par la pauvreté. Les enfants ne peuvent plus attendre. L’accès à une alimentation pour tous, c’est un Droit Humain. La vie d’un enfant a une dimension complètement différente respect à celle d’un adulte. Si nous n’apportons pas de changements au milieu humain planétaire dans des temps très rapides, chaque jour beaucoup d’enfants seront destinés à devenir adultes sans avoir reçu une assistance proportionnée, sans avoir pu disposer d’un milieu certain et protecteur dans lequel vivre. Pendant la crise financière, les 27 pays de l’Union européenne ont libéré presque de 1.600 milliard d’euros pour le crédit interbancaire afin d’augmenter la liquidité monétaire. Savez-vous, combien d’argent il suffirait pour éliminer les huit tragédies indiquées par les Nations Unies ? Il suffirait seulement le 1% de ces 1.600 milliards.

Antonio Torrenzano

 

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Bruno Parmentier est ingénieur des Mines et économiste. Depuis le 2002, il rejoint le milieu agricole en prenant la direction d’une école d’ingénieurs en agriculture. En 2009, l’auteur publie «Nourrir l’humanité», essai qui cherche d’analyser le plus que gigantesque problème des huit cent cinquante millions de personnes qui dans le monde ne peuvent manger à leur faim. Dans cette vidéo, Bruno Parmentier expose toutes les facettes de cet urgent problème du XXIe siècle.

 

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Conversation avec Jean-Pierre Dupuy, polytechnicien et ingénieur des mines, est professeur de français et chercheur au Centre d’Étude du Langage et de l’Information (C.S.L.I.) de l’université Stanford, en Californie. Il est aussi philosophe des sciences, et il a enseigné la philosophie sociale et politique et l’éthique des sciences et techniques jusqu’en 2006 à l’Écolepolytechnique. Il est également membre de l’Académie des technologies. Jean-Pierre Dupuy est aussi fondateur avec d’autres membres du Collegium international éthique, politique et scientifique, association qui souhaite « apporter des réponses intelligentes et appropriées qu’attendent les peuples du monde face aux nouveaux défis de notre temps. » Auteur de nombreux essais, traduits dans plusieurs langues diplomatiques, dont «Avions-nous oublié le mal ? Penser la politique après le 11 septembre», Paris, Bayard, 2002; «La Panique. Les empêcheurs de penser en Rond», 2003; «Pour un catastrophisme éclairé, quand l’impossible est certain»,Paris, Seuil, 2004 ; « Petite métaphysique des tsunamis »,Paris, Seuil, 2005;«Retour de Tchernobyl, Journal d’un homme en colère », Paris, Seuil, 2006; «La marque du sacré : essai sur une dénégation», Paris, Carnets Nord, 2009; «Dans l’œil du cyclone », Carnets Nord, 2009. La conversation avec le professeur a eu lieu à Modène à la fin du mois de septembre 2010 pendant le Festival international de la philosophie organisé par la Fondation Collegio San Carlo.

Antonio Torrenzano. Pourquoi affirmez-vous qu’il soit utile de faire comme si le pire était inévitable ?

Jean-Pierre Dupuy. Le pire n’est jamais certain, mais il est parfois utile de faire comme s’il était inévitable. Le certain et le nécessaire sont deux prédicats qu’il convient soigneusement de distinguer. Comme disait Jorge Luis Borges : « L’avenir est inévitable, mais il peut ne pas avoir lieu ». Ce qui fait qu’un destin puisse ne pas s’accomplir est aussi ce qui fait qu’il s’accomplisse.

Antonio Torrenzano. Est-ce que par exemple, le réchauffement climatique ou plus en général la crise écologique pouvait être évité ?

Jean-Pierre Dupuy. En conclusion de son film « Une vérité qui dérange», Al Gore formule des propos qu’un spectateur inattentif a tendance à tenir pour des lieux communs, alors qu’ils posent un problème philosophique considérable: «Les générations futures auront vraisemblablement à se poser la question suivante – affirme l’ancien vice-président américain après avoir montré les conséquences pénibles que le changement climatique en cours produira si l’humanité ne se mobilise pas à temps – à quoi pouvaient donc bien penser nos parents ? Pourquoi ne se sont-ils pas réveillés alors qu’ils pouvaient encore le faire ? Cette question qu’ils nous posent, c’est maintenant que nous devons l’entendre.» Mais comment, dira-t-on, comment donc pourrions-nous recevoir un message en provenance de l’avenir ? Si ce n’est pas là simple licence poétique, que peut bien signifier cette inconcevable inversion de la flèche du temps ? Les responsables de Greenpeace ont trouvé un moyen plaisant et efficace de poser la même question, sinon de la résoudre, lors du sommet raté de Copenhague sur le changement climatique. Sur des affiches géantes, ils ont vieilli de dix ans les principaux chefs de gouvernement d’aujourd’hui pour leur faire dire: «Je m’excuse. Il nous était possible d’éviter la catastrophe climatique. Mais nous n’avons rien fait.» Suivait l’injonction : «Agissez maintenant et changez l’avenir.» Je pourrais en continuant multiplier les exemples.

Antonio Torrenzano. Deux prédilections développées par la philosophie que nous appelons métaphysique, et même par son rameau de la logique métaphysique.

Jean-Pierre Dupuy. Sans doute que devant des défis aussi gigantesques que ceux qui pèsent sur l’avenir de l’humanité, il est impossible de ne pas poser à nouveau frais les grandes questions qui l’agitent depuis l’aube des temps. Ces manières de jouer avec le temps sont autant de façons de nous enjoindre de donner un poids de réalité suffisant à l’avenir. Car pour donner sens à l’idée que l’avenir nous regarde et nous juge maintenant, il faut bien que, d’une façon à déterminer, l’avenir soit dès à présent ce qu’il sera. Est-ce que cela implique du fatalisme ?

Antonio Torrenzano. Faut-il en déduire que tout est déjà écrit d’avance ?

Jean-Pierre Dupuy. La réponse est négative, mais il faut beaucoup de travail théorique pour s’en convaincre. Un concept controversé de la philosophie morale peut nous y aider : celui de «fortune morale». Si le concept de fortune morale n’a pas toujours eu bonne presse, c’est qu’il a servi à justifier les pires abominations. Le général Curtis Lemay, par exemple, le premier patron du Strategic Air Command, c’est-à-dire des forces aériennes américaines pendant la guerre du Pacifique, qui, en tant que tel,fut responsable de la destruction par bombes incendiaires de 70 villes du Japon impérial, le tout couronné par le largage de deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, eut un jour ce mot: « Si nous avions perdu la guerre, nous aurions été jugés et condamnés comme criminels de guerre». Qu’est-ce qui fait qu’une même action est morale si on gagne et immorale si on perd ? Il y a cependant des circonstances où le concept de fortune morale pose moins de problèmes. Dans la question qui nous occupe, on peut raisonner ainsi : l’humanité prise comme sujet collectif a fait un choix de développement de ses capacités virtuelles qui la fait tomber sous la juridiction de la fortune morale. Il se peut que son choix mène à de grandes catastrophes irréversibles; il se peut qu’elle trouve les moyens de les éviter, de les contourner ou de les dépasser. Personne ne peut dire ce qu’il en sera. Le jugement ne pourra être que rétrospectif. Cependant, il est possible d’anticiper, non pas le jugement lui-même, mais le fait qu’il ne pourra être porté que sur la base de ce que l’on saura lorsque le voile de l’avenir sera levé. Il est donc encore temps de faire que jamais il ne pourra être dit par nos descendants : « trop tard ! ». Un trop tard qui signifierait qu’ils se trouvent dans une situation où aucune vie humaine digne de ce nom n’est possible. « Nous voici assaillis par la crainte désintéressée pour ce qu’il adviendra longtemps après nous – mieux, par le remords anticipateur à son égard », écrit le philosophe allemand Hans Jonas, à qui nous devons le concept d’éthique du futur : non pas l’éthique qui prévaudra dans un avenir indéterminé, mais bien toute éthique qui érige en impératif absolu la préservation d’un futur habitable par l’humanité. L’avenir a besoin de nous, gens du présent. Si par malheur nous devions détruire toute possibilité d’un avenir vivable, c’est tout le sens de l’aventure humaine, depuis la nuit des temps, que nous réduirions à néant. C’est donc nous qui avons besoin de l’avenir, beaucoup plus que l’inverse.

Antonio Torrenzano

 

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Edgar Morin est écrivain,sociologue, directeur de recherche émérite au CNRS. Edgar Morin est docteur honoris causa de plusieurs universités à travers le monde dont de l’université de Natal, Université de Porto Alegre et Université de Joa Pessoa au Brésil. Son travail a exercé et il continue à exercer une forte influence sur la réflexion contemporaine, notamment dans le monde méditerranéen et en Amérique latine. Il a créé et préside l’Association pour la pensée complexe (APC). Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence. Il soutient, depuis sa création en 2001, le fonds associatif Non-Violence XXI. Auteur de nombreux essais, traduits dans plusieurs langues étrangères, nous rappelons les derniers: «Éduquer pour l’ère planétaire, la pensée complexe comme méthode d’apprentissage dans l’erreur et l’incertitude humaine» (avec Raul Motta, Émilio-Roger Ciurana), Balland,2003; «Université, quel avenir?» (avec Alfredo Pena-Vega), Paris, éditions Charles Léopold Mayer, 2003; «Pour entrer dans le XXIe siècle», réédition de Pour sortir du XXe siècle publié en 1981, éditions Le Seuil, 2004; «L’an I de l’ère écologique» (avec la collaboration de Nicolas Hulot), Paris, Tallandier, 2007; «Vers L’abîme», Paris, L’Herme, 2007.

 

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Comment se répartira la richesse du monde d’ici 2050 ? Quelles seront les conséquences probables du conflit de plus en plus ouvert entre les économies du nord de la planète et les Pays émergents ? Alors que la production mondiale devrait plus que tripler d’ici 2050, d’où viendront les matières premières et l’énergie pour alimenter cette gigantesque entreprise humaine ? Serons-nous étouffés par la pollution et le réchauffement climatique ? Mais surtout, qui va dominer ce monde en fusion ? Les États-Unis ? La Chine ? L’Inde ? Et quel sera le rang de l’Europe ?

Quels conflits entre quels acteurs vont écrire l’Histoire du monde dans les prochaines décennies du XXI siècle ? Avons-nous le temps de nous préparer à ces confrontations dont les plus dures risquent de survenir avant dix ans ? Le XX siècle nous a laissé d’importants héritages: le réchauffement climatique, la croissance démographique, les conflits religieux, le terrorisme, la finance sans règles. Ils sont quelques-unes des principales questions du siècle passé auxquelles la communauté internationale dix ans après les années 2000 n’a pas encore donné des réponses claires.

La fondation Pio Manzù de Rimini a déterminé dans ces questions encore obscures les grands enjeux du XXI siècle. Répondre à ces questions est désormais essentiel avec précision, passion et clarté. Du 15 au 17 octobre 2010, la XXXVI édition des journées internationales d’étude s’occupera de ce thème avec le suivant titre : «Challenge 21. L’humanité entre besoins et incertitudes. Retrouver la raison, partager de valeurs, exprimer de nouvelles solutions pour l’avenir ». Nombreux d’invités discuteront à ce sujet dont Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, Shirin Ebadi prix Nobel pour la paix 2003, François Héran directeur de l’INED, Ray Hammond, Peter Neumann, directeur du Centre de recherche internationale for the study of radicalisation and political violence du King’s College de Londres, Patrick Moore président de Greenpeace, Hernado de Soto université de Lime, José Angel Oropeza IOM-ONU. Pour suivre les journées internationales d’étude, la consultation en ligne est accessible au suivant adresse http://www.piomanzu.org

Antonio Torrenzano

 

 

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Dans une conversation avec le journaliste Antonio Polito, Éric Hobsbawm disait : «demander ce que l’avenir réserve fait partie de la vie comme des affaires; dans la mesure du possible, chacun d’entre nous s’y essaie. Toutefois, prévoir le futur doit se fonder sur la connaissance du passé».

Avons-nous, en paraphrasant Auguste Comte, commis l’erreur de négliger la prédiction et la clairvoyance ? Avons-nous, en pensant toujours à Auguste Comte, oublié la vision de l’avenir ? La mondialisation au lieu de diminuer a probablement accru les inégalités. Comment alors s’orienter dans cet archipel de la complexité et dans cette contemporaineté de contrastes ? Et encore, quels nouveaux calculs devons-nous faire de ce présent suspendu ? Avons-nous de nouvelles clefs pour décrypter notre monde postmoderne, subtil et opaque, virtuel et complexe?

Je l’avais déjà écrit dans un précédent billet : notre temps présent est devenu un endroit des passions glacées, des individus tièdes. De tous ceux qu’ils ont tendance au risque zéro. Nous vivons dans un temps qu’on n’aime pas les émotions abondantes; sans grandes illusions, nous avons appris à anticiper les désappointements. Cette époque de compromis journalier est devenue un lieu de passions sous-accrues qui subissent le désenchantement d’une chute presque générale de valeurs collectives et surtout de l’avenir. Le monde des passions, de celles civiles en particulier, c’est un univers démodé. Cette perte, elle a permis de tomber dans un quotidien médiocre; de réévaluer un temps présent comme le seul possible, quand dans d’autres temps, ce consentement il aurait été accusé de cécité.

La question fondamentale alors qui se pose aujourd’hui, après la première décennie du XXI siècle, est encore la suivante: comment faire manifester, accepter, respecter et promouvoir les valeurs humaines, non en contraste, ni même en juxtaposition, mais en corrélation avec les indicateurs économiques de rationalité maximale, les indicateurs sociaux et de la croissance optimale ? Alors, vers quoi se tourner ? De quelle clairvoyance avons-nous aujourd’hui besoin ?

Paul Valery le disait : « Le futur n’est écrit nulle part », il est entre nos mains. Pour ce faire avons-nous pris la mesure du possible dans ce siècle nouveau ?

Antonio Torrenzano

 

 

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L’ile de Stromboli est avec certitude la plus voluptueuse et la plus intrigante de l’archipel des îles éoliennes de la mer Méditerranée occidentale. Le nom de l’île dérive de l’ancienne culture grecque qui a donné ce nom au volcan pour ses formes sinueuses. Stromboli s’étend sur une superficie de 12.6 km et elle est la seule des sept îles éoliennes à posséder un volcan encore en activité. L’île de Stromboli est connue, fréquentée et habitée depuis l’antiquité. L’ensemble des résidants sur l’île pendant l’hiver est d’une centaine d’individus. Aujourd’hui, les principaux villages habités sont San Vincenzo, Piscità et Ficogrande. L’économie s’est toujours appuyée sur une production agricole typiquement méditerranéenne : des oliviers, des vignes, dont la «malvasia» cultivée dans les jardins en terrasse, des figuiers. Le tourisme représente la principale ressource économique d’île.

Au sud-ouest de l’île, il y a Ginostra que l’on peut rejoindre seulement en bateau. Ginostra est un endroit archaïque et magique où en hiver ne vivent que dix habitants. L’île de Strombolicchio, au contraire, est une très petite île au nord-est de Stromboli. Strombolicchio n’est plus qu’un rocher et provient d’une des plus anciennes éruptions volcaniques des Îles éoliennes. La petite île est totalement dépourvue d’eau et de terrain cultivable et par conséquent elle n’est pas habitée. Une légende transmise de père en fils par les habitants de Stromboli, elle veut que le Strombolicchio ne soit rien d’autre que le bouchon de lave du volcan. En réalité, il s’agit d’une portion solidifiée d’un ancien édifice volcanique daté de 360.000 à 200.000 ans. Cet ancien volcan constitue de manière plausible la première phase de l’évolution géologique du complexe volcanique de Stromboli. Aujourd’hui, il est le siège d’un grand phare marin alimenté par l’énergie solaire.

Antonio Torrenzano

 

 

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L’île de Filicudi est la deuxième île éolienne la plus occidentale de l’archipel à l’ouest de Lipari. Elle est dominée par le mont « Fossa Felci », un volcan éteint de 774 m de hauteur. Filicudi a été déclarée patrimoine de l’humanité par l’organisation internationale de l’UNESCO. Un parc régional a été créé sur une partie de l’île. Sur l’île existe une section du Musée archéologique éolien de Lipari avec des vestiges provenant du promontoire de Capo Graziano et d’autres zones de l’île. Très intéressantes sont les ruines du village néolithique toujours sur le promontoire de Capo Graziano. Les vestiges retrouvés témoignent la présence sur l’île d’une florissante industrie de l’obsidienne.

La population compte à peu près 250 habitants qui vivent entre le Port de Filicudi, Valdichiesa et Pecorini à Mare. Ces lieux sont reliés entre eux par l’unique route asphaltée de l’île parce que les autres sont de chemins de muletier. La principale ressource économique est le tourisme. La pêche n’est pas pratiquée de manière intense et elle reste artisanale et non professionnelle. Du paysage de couleurs nettes à la mer bleu intense, du climat à la table, tout près de l’ile de Filicudi parle d’un endroit ancien de la mer méditerranéenne.

Antonio Torrenzano