ActualitéBlogrollEconomieWeblogs

g20_pittsburgh_leaders_image.1254151963.jpg

Les pays du G20, réunis à Pittsburgh, aux États-Unis, ont établi à la fin de la troisième réunion les premières réponses par rapport à la crise économique et financière. La réunion a aussi dessiné les bases d’une nouvelle gouvernance économique et financière. Dans un communiqué final, le G20 s’est engagé à assurer un modèle de croissance mondiale plus équilibré. Situation économique mondiale: la nécessité de maintenir les plans de relance reste encore une priorité. L’amélioration de l’économie mondiale n’est pas encore suffisamment robuste pour baisser la garde. « Le sentiment de retour à la normalité ils ont affirmé,il ne doit pas nous conduire à un excès de confiance».

Réforme du système financier: le sommet s’est engagé à édifier un système financier international plus sûr, pour réduire les déséquilibres de développement. Pour ce qui concerne les banques, la réunion a prévu des normes plus rigides sur les fonds propres assurant leurs activités. Le G20 a aussi essayé de renforcer la régulation financière afin d’éviter une nouvelle crise. «Là où l’inconscience et l’absence de responsabilité ont entraîné la crise, ils ont affirmé dans le communique final, nous n’autoriserons pas un retour aux pratiques bancaires antérieures». Les règles retenues par le G20 pour encadrer les primes des courtiers reprennent point par point les normes françaises. En concret : pas de bonus garantis au-delà d’un an; un versement différé sur trois ans; introduction d’un «malus» en cas de contre-performance de l’opérateur de marché . La vérification de ces bonnes pratiques, elle sera de compétence des régulateurs nationaux,lesquels pourront imposer des sanctions. Les Européens ont également obtenu que des sanctions puissent être prises à partir de mars 2010 vers les paradis fiscaux qui n’auront pas signé les douze accords fiscaux aux normes OCDE.

Rôle des Pays émergents au sein du Fond monétaire international: les pays émergents auront plus de poids au sein du FMI : 5 % des parts de cette institution devraient changer de main, après une première réallocation de 2,7% déjà décidée en 2008. Le FMI devra encore jouer un rôle crucial pour promouvoir la stabilité financière mondiale et rééquilibrer la croissance. L’institution internationale devra encore surveiller les déséquilibres et promouvoir des recommandations de politique économique aux pays qui devront prendre des mesures correctives adaptées.

La réunion de Pittsburgh a décidé que le G20 deviendrait désormais le principal forum de la coopération économique internationale et ce forum substituera les réunions du G8. Les prochaines rencontres devraient avoir lieu en 2010 au Canada puis en Corée du Sud.

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollEconomieWeblogs

pittsburgs_summit_2009_image.1253451881.jpg

La prochaine réunion internationale du G20 se tiendra à Pittsburgh du 24 au 25 septembre dans la suite du sommet de Londres d’avril 2009. Pour deux jours, la ville américaine de la Pennsylvanie recevra le troisième sommet depuis celui de Washington et de Londres.

Plusieurs les thèmes à l’ordre du jour de la réunion internationale qui seront discutés par les Chefs d’État et de gouvernement parmi lesquels le renforcement de la transparence et la responsabilisation, l’amélioration de la bonne réglementation, la promotion de l’intégrité dans les marchés financiers, le renforcement de la coopération internationale, la réforme des institutions financières internationales, les progrès accomplis depuis le sommet de Washington et de Londres, faire le point sur le possible repris de la crise financière et économique mondiale. Douze mois plus tard au choc financier, les interrogations prioritaires portent sur la sortie de crise et la situation, encore extrêmement fragile de la conjoncture. Les réponses du sommet de Pittsburgh devront donc décider sur un certain nombre de réformes financières. Mais ces réponses, même si la chose est paradoxale, trouvent encore les résistances de sujets financiers et politiques des grands pays frappés par cet événement.

Pour ce qui concerne le financement complémentaire du FMI, les Allemands et les Français ont déjà publiquement proposé que l’Europe apporte 50 milliards d’euros de plus des 75 milliards déjà décidés, car l’objectif global fixé à Londres de 500 milliards d’euros de ressources supplémentaires n’est pas atteint. Le dossier du financement de la lutte contre le changement climatique sera également abordé. Le dossier sur le réchauffement de la Terre, par exemple, sera-t-il seulement une occasion d’énoncer de grands principes à Pittsburgh ? Ces possibles grands principes seront-ils appliqués à Copenhague pendant la prochaine conférence internationale sur le climat ? Le quotidien New York Times, dans ces jours, qui a eu accès à des documents préparatoires, a publié un article sur cette question, sous un titre sans équivoque : «Les documents pour Pittsburgh posent plus de questions qu’ils n’apportent de réponses ».

De nouveaux engagements concernant la coopération internationale sont aussi attendus par cette troisième réunion des chefs d’État du G20. Pour plus d’informations et pour suivre toute l’actualité en numérique: http://www.pittsburghsummit.gov

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollEconomieWeblogs

jeremy_rifkin_image02.1253042563.jpg

Conversation avec Jeremy Rifkin, écrivain, économiste, futurologue. Il est également fondateur et président de la Fondation pour les tendances économiques basée à Washington. Auteur de nombreux essais, publiés dans plusieurs langues étrangères, dont «Le rêve européen», Fayard, 2005; «L’économie hydrogène : après la fin du pétrole, la nouvelle révolution économique», La Découverte, 2002 ; «L’âge de l’accès : la vérité sur la nouvelle économie», La Découverte, 2000; «Le siècle biotech : le commerce des gènes dans le meilleur des mondes», La Découverte, 1998; «La Fin du travail», toujours aux éditions la découverte, 1996, et «Les apprentis sorciers : demain la biologie » écrit en collaboration avec Ted Howard), aux éditions Ramsay, 1979. Le livre «La Fin du travail», paru en 1995 à New York, est encore un livre à gros tirage aux États-Unis avant de rencontrer le même succès en Europe. Le dialogue a été développé à Reggio Émilia où Jeremy Rifkin a été reçu auprès de l’université de la ville et de Modène dans le printemps 2009.

Antonio Torrenzano. Je voudrais commencer cet entretien par le un votre essai paru en 1998 et titré «Le siècle biotech». Selon vous le XXIe siècle sera-t-il une époque des biotechnologies ou une période historique de l’information ?

Jeremy Rifkin. L’économie mondiale est en train de vivre une transformation bien profonde. De la mise en commun de l’informatique et de la génétique est en train de se manifester une puissance techno-économique qui sera le fondement du siècle biotech. Nos futurologues, nous avions défini par une manière trop restrictive le XXI siècle comme l’ère de l’information numérique. Désormais, les ordinateurs sont de plus en plus mis à contribution pour décoder et organiser l’énorme masse d’informations génétiques qui constituent la matière première de la nouvelle économie mondiale.

Antonio Torrenzano. Quelle nouvelle économie mondiale ? La croissance globale pour l’année 2009 est négative avec une dépression d’au moins 5% aux États-Unis et 4% en Europe. Cette crise n’est pas la première dans l’Histoire, elle est simplement la première qui est véritablement planétaire. Je me permets de vous souligner aussi que cette crise est la première de la mondialisation et elle explique très largement l’incapacité de la communauté internationale jusqu’à aujourd’hui à corriger la finance.

Jeremy Rifkin. La pensée libérale qui estimait le marché comme dernier arbitre final, elle est terminée. Pour moi, l’idée de laisser le marché et les consommateurs décider de notre futur était et c’est encore… la plus terrifiante des perspectives. Le reste dépend de nous ! L’avenir appartient maintenant à la nouvelle génération en particulier. Cette nouvelle génération devra poser des questions, débattre, faire entendre sa voix dans la rue, devant les tribunaux. Je ne suis ni optimiste, ni pessimiste. Je ne sais pas si la génération actuelle saura faire le bon choix. Mais je suis plein d’espoir. Il y a d’autres chemins pour amener le changement que de compter sur les institutions, qui entretiennent le statu quo. Le militantisme ne se limite pas à manifester dans la rue. Nous ne devons pas seulement formuler notre désaccord, mais aussi proposer une vision alternative. À bref, par exemple, le monde agricole sera le théâtre d’une confrontation très violente entre le Nord et le Sud de la planète.

Antonio Torrenzano. L’opinion publique peut-elle jouer un rôle important dans le changement ?

Jeremy Rifkin. Je pense qu’il n’y a pas encore d’opinion publique. Nous sommes dans une période de transformation bien profonde. Pourtant, chacun sent bien qu’un événement bouleversant soit en cours. D’une certaine façon, chacun devine que quelque chose de très profond dans mode de vie et notre manière de penser est confusément en train de changer. L’attention des citoyens est devenue beaucoup plus haute et le débat se développera très rapidement.

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollEconomieWeblogs

donald_kaberuka_2009_world_economic_forum_on_africa_image.1253526288.jpg

Conversation avec Donald Kaberuka, économiste, septième président élu du groupe de la Banque africaine de Développement (BAD) depuis le 1er septembre 2005. En qualité de Président, Donald Kaberuka préside le conseil d’administration de la Banque africaine de développement et celui du Fonds africain de développement. La Banque africaine du développement a 77 membres et elle est une des cinq principales banques de développement dans le monde qui assiste les Pays dans la réalisation de leurs objectifs de développement. De 1997 à son élection à la tête de l’organisation économique internationale, il a été ministre des Finances et de la Planification économique du Rwanda et il est reconnu comme le principal architecte de la réussite du programme de reconstruction et de réforme économique de son pays, en situation de postconflit. Il a commencé et mis en oeuvre des réformes économiques dans les domaines fiscaux, monétaire et budgétaire, y compris l’indépendance de la Banque centrale. Ces réformes ont été couronnées par la reprise largement reconnue de l’économie du Rwanda et par une croissance économique soutenue. L’entretien a été développé auprès du Parlement européen au mois de septembre 2009 où le Président de la Banque africaine de développement a été en visite.

Antonio Torrenzano.Pendant votre visite auprès du Parlement européen, vous avez affirmé que l’Afrique a été durement touchée par la crise économique et qu’un milliard de personnes ne peuvent pas être ignorées. L’Afrique a en effet enregistré depuis des années, le début d’un décollage économique très perceptible. Mais avec la crise mondiale, je m’interroge sur l’avenir de ces succès économiques africains.

Donald Kaberuka. Cette crise est très mal tombée et qui affirmait que l’Afrique était découplée de la crise financière mondiale, il a affirmé une notion complètement fausse. Si vous regardez l’Histoire de l’Afrique de 40 dernières années, une grande part des problèmes économiques étaient générés par des facteurs internes au Continent africain. Cette crise est due, en revanche, à des facteurs totalement extérieurs. Les flux de capitaux, presque 54 milliards de dollars, qui sont en Afrique désormais plus élevés que l’aide étrangère au continent (50 milliards de dollars), ils ont commencé à diminuer. Ces flux de capitaux financent principalement les infrastructures et le secteur minier. Par la crise financière et puis économique, ces financements ont commencé à se retirer. Depuis septembre 2008, la bourse au Nigeria est tombée de 60% ; au Kenya de 40%. La solution donc devra venir de l’extérieur.

Antonio Torrenzano. J’ai toujours cru et, malheureusement, l’évolution de la conjoncture depuis un an a confirmé les craintes que l’on pouvait avoir : il n’y a pas de zone qui échappe aux conséquences de cette crise.

Donald Kaberuka. Nous avons mis un milliard de dollars sur la table pour éviter l’effondrement du commerce, ce qui représente une belle somme pour la Banque africaine de développement. Nous avons débloqué aussi un appui budgétaire supplémentaire. Il y a des régions en Afrique, notamment à l’est, où l’intégration régionale et le commerce ont augmenté de façon phénoménale au cours des dix dernières années. Et nous voyons que ce sont ces régions qui résistent le mieux à la crise. Cela n’est dû ni aux minéraux, ni au pétrole, mais aux réformes importantes et au développement d’un marché au niveau régional. L’enjeu pour nous est de maintenir le rythme des réformes et de l’intégration régionale.

Antonio Torrenzano. Pourquoi la diversification de l’économie africaine est-elle une question prioritaire de la stratégie de la banque africaine de développement ?

Donald Kaberuka. La diversification de l’économie africaine a été lente. L’Afrique ne peut être indéfiniment dépendante des matières premières. Nous devons investir dans les infrastructures, les compétences et soutenir le secteur privé. C’est au cœur de notre stratégie. C’est pour tout ça, par exemple, que nous avons consenti un prêt au Botswana pour qu’il réduise sa dépendance aux diamants. Par la même stratégie, nous avons aidé l’État de la Zambie à être moins dépendant du cuivre. Aujourd’hui, la plus grande partie du continent vit en paix. Maintenant, il faut créer de la confiance. En tant que banque, nous pensons que le meilleur moyen de le faire, c’est d’encourager les pays à coopérer en matière économique.

Antonio Torrenzano

 

 

ActualitéBlogrollEconomieWeblogs

avenir_africa_image.1253525913.jpg

Le prochain sommet du G20 à Pittsburgh quelles mesures prendra-t-il pour répondre aux besoins des Pays à faible revenu ? Pour ce qui concerne les engagements de l’aide publique mondiale au développement (APD), la réunion internationale des Chefs d’État et de gouvernement ira-t-elle au-delà des déclarations de principes ?

La crise économique a des effets économiques et sociaux sur les pays africains dangereux. Notamment la baisse des recettes d’exportation et la forte réduction des entrées de capitaux et d’importants déficits budgétaires qui ne permettent pas de recourir aux mesures de relance budgétaire comme le président du groupe de la Banque africaine de développement Donald Keberuka a souligné il y a quelques jours à Strasbourg près du Parlement européen.

La Banque mondiale estime que l’urgence de développement déclenchée par la crise économique menace de précipiter 90 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté et de mettre les objectifs du Millénaire pour le développement hors de portée. Pour Shanta Devarajan, économiste en chef pour la région Afrique à la Banque mondiale, l’impact de la crise financière et économique globale a quatre canaux pour l’Afrique. «D’abord, il y a les flux de capitaux. Ces flux représentent maintenant à peu près 53 milliards de dollars. Le niveau de flux de capitaux est désormais plus élevé que l’aide étrangère en Afrique (celle-ci s’élève à peu près à 50 milliards de dollars). Ces financements et ces flux de capitaux financent principalement les infrastructures et le secteur minier. Les flux de capitaux sont beaucoup plus diversifiés. Et, comme la crise est une crise du capital, ces flux de capitaux en Afrique ont commencé à diminuer. La République Démocratique du Congo, affirme toujours l’économiste de la Banque mondiale, a calculé que les financements en provenance de l’étranger vont diminuer de 1,8 milliard de dollars. Ça, c’est sérieux, parce que, comme je viens de le dire, ces investissements financent les infrastructures dont l’Afrique a besoin. Et maintenant, on ne peut pas financer ces projets qui sont très importants pour la croissance africaine».

Le deuxième canal de transmission, a affirmé toujours Shanta Devarajan pendant un colloque près de l’Institut français des relations internationales, « est celui des transferts de revenus des travailleurs africains qui travaillent à l’étranger, et qui envoient leur argent à leurs familles en Afrique. Ce niveau a augmenté jusqu’à 20 milliards de dollars en 2008, et maintenant on pense que ce niveau va diminuer, ou être constant en 2009. Cette fois, le problème est un peu plus sérieux, car nous avons pensé aux transferts de revenus comme un outil contracyclique. Quand l’économie a une récession, normalement les transferts de revenus augmentent. Mais cette fois-ci la crise a commencé dans les pays où les travailleurs migrants vivent, où ils travaillent. Pour l’Afrique, c’est beaucoup plus sérieux parce que 77% des transferts de revenus viennent de l’Europe de l’Ouest et des États-Unis» . Donc, même seulement avec les transferts de revenu, on peut avoir une récession très sérieuse dans quelques petits pays par exemple le Lesotho.

Troisièmement, il y a la question de l’aide étrangère continue Shanta Devarajan qui affirme : «ça, c’est un petit mystère, car on ne sait jamais ce qu’il va se passer avec l’Aide étrangère. Tous les gouvernements, tous les bailleurs de fonds, ont dit qu’ils vont maintenir les montants de l’aide. Malgré les promesses des bailleurs de fonds, je me demande si on peut maintenir ce niveau d’aide étrangère. Mais entre les promesses faites en 2005 et la réalité d’aujourd’hui, il y a l’événement bouleversant de la crise économique mondiale. Quatrièmement, c’est le prix des produits primaires. Cette chute de prix des produits primaires a produit une diminution pour les Pays du continent africain de liquidité monétaire. Il y a encore un autre aspect de cette crise dont il faut tenir compte, c’est que quelques pays africains avaient de grands déséquilibres macroéconomiques avant la crise. Si vous ajoutez ce problème aux autres, affirme toujours Shanta Devarajan, le résultat est un taux de croissance moyen de l’Afrique qui va diminuer presque de 2 points de pourcentage du PIB cette année. Le taux de croissance de 2008 fixé à 5,4%, il a été 3,3% ». Maintenant, cette diminution, cette chute du taux de croissance créeront des problèmes très importants dans le moyen terme. Quoi faire alors ? Quelles mesures pour limiter les impacts prendra-t-il la réunion internationale de Pittsburgh ?

Seulement une constatation : l’augmentation de la pauvreté en Afrique conduit à l’instabilité politique et même à l’effondrement des États du continent. Cette instabilité politique a comme conséquence un impact direct sur toute la communauté internationale. La Somalie est un exemple très clair.

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollEconomieWeblogs

kenneth_rogoff_photo.1252942545.jpg

Conversation avec Kenneth Rogoff, essayiste, professeur auprès de l’université de Harvard, ancien économiste près du Fond monétaire international, il écrit régulièrement des articles d’économie pour l’hebdomadaire Les Échos. En janvier 2009, lors d’un congrès de l’association américaine American Economic Association (AEA), Rogoff et Carmen Reinhart de l’Université du Maryland ont présenté les fruits de leurs recherches sur les impacts économiques des crises bancaires. Analysant les effets de 14 crises bancaires sévères, incluant celles survenues pendant la Grande Dépression, en Suède et au Japon, ils affirment que les conséquences négatives de la crise financière de 2008 sur l’économie américaine se prolongeront au moins jusqu’en 2011. Les deux auteurs estiment aussi que le taux de chômage atteindra au minimum 11% aux États-Unis avant de diminuer. Par ailleurs, la crise immobilière américaine prendra au moins cinq ans à se résorber à partir de 2009 et le prix des maisons pourra perdre en moyenne 36% de leur valeur maximale. Auteur de nombreux essais techniques, traduits dans plusieurs langues étrangères, dont l’essai écrit en collaboration avec Maurice Obstfeld, «Foundations of International Macroeconomics», MIT Press, New York, 1996. Son dernier livre avec Carmen Reinhart est titré «This Time is Different: Eight Centuries of Financial Folly» . Le dialogue s’est développé à Rome pendant la réunion internationale du G30 au mois de mai 2009.

Antonio Torrenzano. Les États occidentaux sont encore obligés à soutenir avec des aides économiques leurs économies, mais ce soutien financier doublera la dette publique des États occidentaux. Qu’est-ce qu’il arrivera aux États-Unis ?

Kenneth Rogoff. La dette publique américaine doublera sa valeur d’ici au 2014. Pour la nation américaine, il coutera très cher de mettre à zéro cette valeur passive. D’ici au 2014, la dette publique des États-Unis sera semblable à celui de quelques États européens, par exemple comme l’Italie. La croissance économique américaine de bref terme aura un coût énorme dans une longue période temporaire et les familles américaines sans aucune différence de revenu, elles devront payer le poids de la dette publique.

Antonio Torrenzano. Mais un très long soutien monétaire public peut-il être la réponse décisive?

Kenneth Rogoff. Le soutien public fonctionne parce que dans les poches des citoyens il y a encore de l’argent, mais dans quelque temps aussi celles-là se videront. Nos modèles montrent qu’aussi une économie pesamment endettée peut, en théorie, continuer à vivre pour des années, mêmes décennies, avant de s’écrouler. Pour le moment, jusqu’à quand l’État conservera du crédit la crise sera contenue. La mauvaise nouvelle est que le rythme par lequel la dette publique est en train de grandir, ceci pourrait provoquer une deuxième violente vague de crises financières d’ici à peu. Aujourd’hui, la dette publique du monde occidental a atteint des niveaux comparables à une situation d’après-guerre. Il est évident que la stratégie contemporaine n’est pas soutenable.

Antonio Torrenzano. Alors, si cette stratégie est insoutenable, jusqu’à quand pourrons-nous continuer à accumuler de la dette publique ?

Kenneth Rogoff. Nous ne le savons pas. À présent, nos modèles macro-économiques ils peuvent souligner les Pays qu’ils sont les plus vulnérables, mais ils ne peuvent pas spécifier exactement où et quand les crises éclateront. Pour les États-Unis, la chose la plus préoccupante est l’énorme dépendance des prêts à l’étranger, en particulier de la Chine. Les économies asiatiques sont conscientes que s’ils continuent à accumuler de titres de crédit américains, ils courent le même risque que les Européens firent il y a trente ans, quand ils accumulèrent de titres d’État USA puis dévalués par l’inflation.

Antonio Torrenzano. Les banques américaines et européennes ont recommencé à produire de bons profits, mais il y a encore le problème pas complètement résolu des titres toxiques à dévaluer. Pour le bureau américain Federal Reserve, ces titres seraient 599 milliards de dollars, mais en additionnant les titres toxiques en Europe on arriverait à 1000 milliards. À quoi, alors, sont-ils servis les vérifications sur les banques américaines du printemps dernier, surnommé « stress test» ?

Kenneth Rogoff. Je crois que l’action de surveillance et de transparence du système financier c’est la juste réponse, que la communauté internationale devra rendre réelle très bientôt. En théorie, la surveillance du monde de la finance et de ses produits ne devrait plus constituer un problème dans les années prochaines. Mais, j’affirme tout ceci en ligne de principe parce que les vérifications sur les banques américaines effectuées le printemps dernier, elles ont été un simple exercice de communication intérieure et extérieure vers le marché domestique et la communauté internationale. Les bilans des banques américaines ne sont pas encore en règle comme, au contraire, les instituts bancaires ont cherché de nous le faire croire.

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollEconomieWeblogs

nouriel_roubini_image.1252935760.jpg

Conversation avec Nouriel Roubini, économiste, écrivain, professeur d’économie au Stern School of Business de l’université de New York. Il est aussi président de la société RGE Monitor, un groupe de consultants économiques spécialisé en analyse financière. Au début des années 2000, Nouriel Roubini a été surnommé «Dr. Catastrophe» à cause de ses prédictions économiques plus pessimistes que la plupart de ses collègues. Il a été économiste senior aux affaires internationales pour le Council of Economic Advisers (juillet 1998 – juillet 1999), conseiller senior Au Département du Trésor des États-Unis de juillet 1999 à juin 2000. En 2005, selon Fortune, Roubini a affirmé que le « prix des maisons surfait sur une vague spéculative qui aurait coulé bientôt l’économie». En septembre 2006, il a annoncé lors d’un discours devant un auditoire de spécialistes, sceptiques, du Fond monétaire international qu’une crise économique était en gestation : « Dans les mois et les années à venir, les États-Unis vont probablement vivre une dépréciation immobilière qui ne se voit qu’une fois dans une vie, un choc pétrolier, une diminution prononcée de la confiance des consommateurs et, ultimement, une grave récession. À cette époque, il a été qualifié désormais comme Cassandre. Auteur de nombreux essais publiés dans plusieurs langues étrangères, dont l’analyse rédigée avec Alberto Alesina et Gerald Cohen, «Political Cycles and the Macroeconomy» , The MIT Press, 1997; le livre écrit avec Marc Uzan, «New International Financial Architecture», Edward Elgar Publishing, New York, 2006. Le dialogue s’est développé à Milan dans le mois de juin 2009 auprès de l’université italienne Bocconi.

Antonio Torrenzano. Observant la situation mondiale à présent, la récession que vous aviez déjà annoncée est-elle plus désastreuse ?

Nouriel Roubini. La crise financière et économique a été très violente. Elle a détruit d’immenses richesses et es États occidentaux ne sont pas sortis de ce tunnel néfaste. C’est une pure illusion qui affirme le contraire. Les données statistiques ils nous indiquent que le PIB pour les États-Unis autant que pour les autres États occidentaux pourra revenir à être favorable à partir de janvier 2010. Les entreprises occidentales sont encore en graves difficultés parce qu’elles ne réussissent pas à projeter de nouveaux investissements. Les mêmes ont nombreux problèmes à obtenir de nouvelles sommes monétaires par les banques. Les améliorations de productivité sont seulement apparentes et elles sont dues à deux facteurs: une réduction impitoyable du personnel et du salaire horaire. Le pire n’est pas encore passé.

Antonio Torrenzano. Croyez-vous que la croissance économique en 2010 sera faible ?

Nouriel Roubini. En 2010 et aussi pour l’année suivante, la croissance économique sera faible. Je prévois que les États-Unis pourront atteindre une réelle croissance économique autour à 1 %, pour l’Europe cette donnée sera, en revanche, inférieure. Pour certains analystes, la crise économique est terminée, mais cet optimisme peut être considéré seulement en rapport au cours économique désastreux de l’année dernière.

Antonio Torrenzano. Le monde en a-t-il tiré les enseignements ?

Nouriel Roubini. Le capitalisme occidental n’a pas encore guéri ses blessures et il n’a pas d’une manière appropriée réglementé son système de surveillance vers le monde de la finance qu’a produite la crise économique. Le procès sera donc long et très douloureux.

Antonio Torrenzano. Les banques américaines ont recommencé à produire de bons profits, mais les réserves monétaires cantonnées elles me semblent insuffisantes. Il y a encore le problème pas complètement résolu pour ce qui concerne les titres toxiques à dévaluer. Pour le bureau américain Federal Reserve, ces titres seraient 599 milliards de dollars, mais en additionnant les titres toxiques en Europe on arriverait à 1000 milliards.

Nouriel Roubini. Les banques ont produit d’excellents profits, mais avec une bonne dose d’inconsciences, car ils ne sont pas en train de cantonner des réserves monétaires proportionnées. Les mêmes, de plus, n’ont pas encore dévalué leurs produits financiers toxiques qui sont encore à l’intérieur de leurs bilans d’entreprise. Les bilans des tous les instituts de crédit doivent encore comptabiliser les vraies pertes.

Antonio Torrenzano. Donc,les États occidentaux seront encore obligés à soutenir avec des aides monétaires leurs économies. Mais, qu’est-ce qu’il arrivera quand ces aides termineront?

Nouriel Roubini. À présent, personne ne peut prévoir la fin des aides économiques aux marchés nationaux. Et quand ceux-ci s’interrompront, personne n’est apte à prévoir ce qu’il arrivera, surtout pour ce qui concerne les consommations domestiques. Les aides sont aussi en train de gonfler de manière considérable la dette publique de chaque État occidental à tel point que nous risquons d’avoir une nouvelle récession économique.

A.T. Prévoyez – vous des risques de rechute ?

Nouriel Roubini. Je pense à la fin de l’année 2010. Le problème n’est pas seulement américain, mais aussi européen.

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollEconomieWeblogs

g8_2009_aquila_image.1253130663.jpg

Les États-Unis accueilleront le sommet du G20 sur la crise économique les 24 et 25 septembre prochains à Pittsburgh en Pennsylvanie. Dans la même période à New York, au siège des Nations Unies, il se déroulera le débat général de la soixante-quatrième assemblée de l’organisation mondiale. La dernière quinzaine du mois de septembre 2009, elle sera donc riche d’engagements pour la communauté diplomatique mondiale et pour le monde de l’économie.

Douze mois plus tard de la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, après la réunion du G20 à Washington, le sommet G20 de Londres, les assemblées de printemps des deux institutions mondiales de l’économie FMI et Banque mondiale et la réunion du G8 à l’Aquila, la communauté internationale se retrouvera à New York et à Pittsburgh pour trouver d’autres solutions et faire le point sur la crise économique mondiale. Le problème de la récession est là, la crise continue à produire de nouveaux chômeurs, elle continue à toucher très profondément les travailleurs, les consommateurs, les entreprises, les épargnants sauf… que pour les bonus bancaires et les paradis fiscaux. L’ancienne économie de la confiance est encore une économie de la panique.

Le sommet de Pittsburgh ne devra pas encore perdre de vue que cette crise est aussi une crise de la mondialisation libérale. Mondialisation libérale qui a appauvri l’idée de démocratie, car elle soutenait l’absence de règles, de transparence, l’absence de vérifications, l’absence de légalité. Absence de la légalité que la catastrophe financière a mise en évidence à travers la croissance d’un capitalisme illégal et l’absence d’institutions internationales apte à le contrarier ou à en balancer l’influence et son vorace pouvoir.

Aujourd’hui, le phénomène de la misère touche même l’Occident capitaliste qui s’en croyait à l’abri. Selon les chiffres statistiques internationaux (FMI, World Bank, Trade Union Advisory Committee), presque 60 millions de personnes vivent aux États-Unis avec moins de sept dollars par jour. La situation est analogue dans l’Europe de Maastricht où presque 20 millions de chômeurs courent un risque de pauvreté et 28 millions d’autres n’ont pas accès à un logement décent selon les statistiques publiées par la Commission européenne. Aujourd’hui, 200 sociétés transnationales gèrent plus de 23% du commerce mondial et 1% des plus riches détient plus de 57% des richesses produites.

L’augmentation des richesses a-t-elle produit l’enrichissement de tous les individus de la planète? Non. Au niveau mondial 103 200 individus, pour la plupart propriétaires privés de l’économie, détiennent un patrimoine financier de plus de 30 millions de dollars. Mais, si l’on se réfère aux statistiques de l’organisation des Nations Unies, plus de 80 pays ont aujourd’hui un revenu par habitant plus bas qu’il y a dix ans. Après plusieurs années de domination de l’économie sur la politique et après plusieurs années de mépris des règles des marchés financiers, le rêve idéologique d’une perfection du marché qui pouvait se réguler tout seul, il est terminé. La main invisible et les vertus du marché (le marché qui doit s’occuper du marché), n’ont pas montré leur efficacité ni leurs mérites.

Comme le professeur Ralph Dahrendorf avait affirmé avant sa disparition dans les pages de ce carnet numérique, aujourd’hui nous nous trouvons devant à un concept vide de démocratie et un principe vide d’égalité d’opportunités. Si, comme Hannah Arendt écrivait, la politique repose sur la pluralité humaine et sur l’agir ensemble. La démocratie contemporaine n’est plus donc l’expression privilégiée. La mondialisation jusqu’à présent n’a pas offert une chance unique de donner à la démocratie une nouvelle dimension: celle de la défense de l’identité, de la diversité et du pluralisme.

Cette mondialisation encore n’a pas eu une dimension véritablement universelle : celle d’une communauté mondiale qui aurait eu en commun la diversité et la liberté en partage. La tâche n’est pas simple, mais les puissances occidentales semblent encore avoir quelques difficultés à imaginer l’architecture de leur structure de discussions sur les problèmes du monde.

Les réunions internationales du G8, G14, G20, par exemple, peuvent-elles être la nouvelle architecture pour gérer les problèmes de cette nouvelle période historique? Reste à savoir si trouver le bon point « G », comme affirme Hubert Vedrine, changera véritablement quelque chose à la représentativité et à la marche du monde. On s’achemine vers un système baroque fait de multiplication de «G» dans tous les sens. Mais pour autant, continue Hubert Vedrine, pas de gouvernance ni de communauté internationale. Pas de solutions ni de préconisations globales. Parce qu’il n’y a pas d’autorité mondiale, pas de vainqueur, comme après la guerre. Pas d’harmonisation d’un monde fondé sur des valeurs communes.

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollEconomieWeblogs

illustration_changement_climatique_image.1247246775.jpg

Mondialisation et développement incontrôlé avant la crise économique, ils avaient porté nos sociétés industrialisées à penser que tout était permis et que toutes les ressources de la Terre seraient toujours été suffisantes. L’économie pour une longue période (15 ans environ) avait oublié la gestion de raretés. D’une certaine manière, la rareté est de retour, elle change de forme. Cette rareté aujourd’hui n’est plus exclusivement celle de l’énergie, mais plus encore celle du changement climatique, celle de l’eau, de l’environnement, des ressources agro-alimentaires, de la santé, de l’éducation. Plus précisément, on peut distinguer au moins trois types de raretés : l’air, l’eau et tout ce qui est lié à l’environnement. Ces trois types d’urgences, ils nous invitent à agir et à penser à long terme.

Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon a affirmé au deuxième jour du sommet du G8 que «les résultats sont insuffisants sur le changement climatique». «Les dirigeants du G8 avaient une occasion unique qui risque de ne plus se représenter», a-t-il ajouté. «Le secrétaire Ban Ki-Moon regrette l’absence d’objectif à moyen terme en 2020, même s’il se félicite de l’objectif du G8 de réduire de 80% les émissions des pays industrialisés d’ici 2050». Pour le secrétaire Ban Ki-Moon a-t-il ajouté : « nous avons besoin d’un objectif à moyen terme pour nous assurer que nous sommes sur la bonne voie pour atteindre les objectifs de 2050. Les évidences scientifiques du réchauffement climatique nous montrent que nous devons agir rapidement».

La crise hydrique est aggravée par l’augmentation démographique et dans les prochains vingt-cinq ans, l’eau deviendra une ressource rare et limitée. De nombreux rapports annuels des Nations unies, ils affirment qu’environ un milliard et quatre-cent-millions de personnes (soit dans les zones urbaines soit dans les zones rurales), ils n’ont pas déjà la possibilité d’accéder à l’eau potable et presque plus de deux milliards d’individus, ils subissent les effets négatifs causés par la mauvaise qualité de la ressource. Le secrétaire général de l’ONU a encore affirmé que «nous devons agir rapidement».

Les vingt pour cent de la population mondiale utilisent aujourd’hui le 80% des ressources de la planète qui seraient destinées à d’autres individus. Nous ne pourrons pas survivre comme espèce, si l’avidité est privilégiée et protégée. L’avertissement de Gandhi est aujourd’hui encore plus contemporain que jamais: « la Terre a assez de ressources pour les nécessités de tous, mais pas pour l’avidité de peu». La marchandisation de la ressource hydrique provoque déjà graves répercussions au niveau social, sanitaire, naturel. Le secrétaire général de l’ONU estime que le sommet qu’il organisera au mois de septembre, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, sera «l’occasion de la dernière chance» .

Ban Ki-Moon « refuse de considérer la possibilité d’un échec à Copenhague», où devra être conclu dans le mois de décembre un nouvel accord climatique multilatéral, sous l’égide de l’organisation internationale.

Antonio Torrenzano

 

ActualitéBlogrollEconomieWeblogs

g8_aquila_7293.1247167537.JPG

Les leaders du G8 ont atteint dans la première journée de travail une position commune sur la crise économique et la nouvelle architecture financière globale. La réponse stratégique à la crise sera un corpus de principes juridiques et économiques communs sur l’intégrité, la transparence et les comportements convenables dans les opérations financières et commerciales internationales. Ce corpus juridique est également connu et nommé par les économistes comme «Global legal standards»

La décision de travailler à la définition d’un nouveau corpus de principes économiques avait été prise pendant la réunion des ministres des Finances du G-7 qui s’était tenue à Rome les 13 et 14 février 2009 et proposée par le ministre italien de l’Économie et des Finances, M. Giulio Tremonti. Déjà dans la réunion de Rome du mois de février 2009, la crise financière avait mis en lumière la nécessité de disposer à la fois d’une réglementation internationale plus efficace et de conférer une dimension plus éthique à l’activité commerciale internationale. Le 16 février 2009, le Secrétaire général de l’OCDE, M. Angel Gurría avait salué cette décision en affirmant qu’une «économie mondiale plus forte, plus juste et plus saine ne sera possible que si tous les pays partagent un ensemble de principes fondamentaux » en ajoutant que dans « ces quinze dernières années, avec le concours de pays membres et de bien d’autres acteurs de l’économie mondiale, l’OCDE a mis au point un ensemble dense, ambitieux et complet de règles d’action. Qu’il s’agisse d’instruments juridiquement contraignants ou non ou encore de recommandations, ces règles proposent des pratiques exemplaires à l’attention des pouvoirs publics ».

Depuis le mois de février l’OECD, il commença donc à examiner les instruments juridiques existants, lignes directrices et conventions pour vérifier s’ils devaient être améliorés ou élargis. Les mois suivants (mars, avril) toujours près du siège de l’OECD à Paris, une délégation d’économistes de haut rang du FMI, des économistes la Banque mondiale ensemble aux experts du Financial Stability Board, ils avaient continué à échanger leurs points de vue pour coordonner de possibles réponses à la crise et de nouvelles normes mondiales. Le travail de rédaction est continué de manière pressante, car les conséquences économiques et sociales de la récession pour les pays membres de l’OCDE, mais plus particulièrement pour les économies émergentes et en développement, elles continuaient de se dégrader sur trois fronts: le secteur financier, l’économie réelle et l’emploi.

L’OECD a partagé ce processus en collaborant aussi étroitement et parallèlement avec les deux présidences du G20 et du G8. Le premier test du nouveau mémorandum juridique, il est arrivé pendant la réunion ministérielle de l’OCDE du 24 et 25 juin dernier; le deuxième a été hier après-midi pendant la première journée de travail du G8 à l’Aquila quand le ministre italien de l’Économie et des Finances Giulio Tremonti a présenté le texte définitif .

Le corpus juridique de la nouvelle architecture financière globale poursuit un double objectif : remédier aux défaillances du système et engager des politiques qui permettront le chemin de la reprise et de la croissance à long terme pour toute la communauté internationale. Le texte prévoit en outre des efforts qui visent à améliorer le cadre opérationnel des entreprises, des marchés et des autorités publiques, en vue d’une économie mondiale plus forte, plus saine et plus juste. Pour le secrétaire général de l’OECD, Angel Gurria, ce texte a «une longueur d’avance » et la possibilité de faire prendre de nouvelles «décisions structurelles». Le nouveau corpus juridique qui a pour objet d’assurer l’intégrité de l’environnement international financier et économique, il devra maintenant être ratifié dans la prochaine réunion internationale du G20 qui se tiendra au mois de septembre à Pittsburgh aux États-Unis.

Antonio Torrenzano