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Le prochain sommet du G20 s’ouvre à Séoul du 11 au 12 novembre 2010 après la rencontre des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales qui s’est déroulée du 22 au 23 octobre passé. La Corée du Sud est le premier pays parmi les non-membres du G8 à organiser le sommet du G20. Alors que les trois derniers sommets se sont concentrés sur la lutte contre la crise économique, le sommet à Séoul devra cette semaine être un endroit de propositions pour les orientations futures. Cette réunion internationale se distinguera d’autres dans la mesure où les dirigeants traiteront de questions fondamentales comme le nouveau modèle à créer pour une croissance durable et équilibrée de l’économie internationale.

La crise dans laquelle nous nous trouvons depuis 2008 a encore plusieurs noms. Dans un premier temps, presque tous les médias l’ont appelée  « crise de subprime », après on a parlé de « crise Lehman » pour se concentrer sur l’événement principal de la panique financière, en Asie on parle simplement de « crise atlantique ». Pour Marc-Olivier Padis, rédacteur en chef de la Revue internationale Esprit, parler en Asie de crise atlantique, c’est aussi marquer les distances avec le monde occidental, le monde euro-américain et affirmer l’évolution historique de cette nouvelle ère. La création de richesse se déplace vers l’Asie et une période nouvelle s’ouvre. Les Pays émergents ne se voient plus comme des émergents, mais comme reprenant la place qui était la leur pendant un millénaire d’histoire économique : la première. La crise atlantique n’est pour eux qu’un épisode qui accélère leur retour au rang des principales puissances économiques. Pour l’Europe, en revanche, il y a une double prise de conscience : dans l’économie contemporaine, elle est en recul; vue d’Asie, c’est la fin d’une parenthèse historique. Dans la longue durée, en effet, la croissance européenne n’est qu’un cas parmi d’autres développements économiques et décollages de prospérité : l’Empire musulman (632-1005), la Chine de Song (960-729) ou encore la région de l’océan Indien aux XIIIes et XIVes siècles en sont d’autres exemples.

Le sommet de Séoul représente tout ceci. L’histoire économique de ces derniers trois ans a presque dessiné aujourd’hui cette nouvelle ère et ses effets géopolitiques : l’Asie et l’Amérique latine se développent jour après jour, l’Europe affiche toutes ses divisions, les États-Unis sont contestés dans leurs interventions. La mondialisation n’est plus un fait occidental. La crise économique a enfin un sens historique pour l’Occident : sa crise de légitimité vers toute la communauté internationale. Un proverbe chinois affirme: «lorsque souffle le vent du changement, certains construisent des murs, d’autres des moulins à vent ».

Antonio Torrenzano

 

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Conversation avec Shirin Ebadi, avocate iranienne, écrivaine, prix Nobel pour la paix en 2003. Shirin Ebadi a été la première Iranienne à recevoir ce prix. En 1974, elle fut la première femme à devenir juge en Iran et a enseigné droit à l’université de Téhéran en particulier pour la défense des droits des enfants et des femmes, mais elle est aussi connue pour prendre la défense des dissidents. Pour son action politique, elle a obtenu le prix Rafto en 2001 avant d’obtenir en 2003 le prix Nobel pour la paix. Trois ans plus tard, au mois de novembre 2006, elle a reçu du président français Jacques Chirac la Légion d’honneur. En mars 2010, la Mairie de Paris l’a faite citoyenne d’honneur de la Ville. Elle est aussi membre de la fondation PeaceJam. Autrice de nombreux essais, traduits dans plusieurs langues étrangères, dont « Iranienne et libre : mon combat pour la justice », avec Azadeh Moaveni, traduction de Laure Manceau, Paris, édition La Dècouverte, 2006; « La cage dorée », traduction de Joseph Antoine, Paris, édition l’Archipel, 20010. Le dialogue a eu lieu à Rimini, près de la Fondation Pio Manzù pendant la XXXVIe édition des journées internationales d’étude au mois d’octobre 2010.

Antonio Torrenzano. Je voudrais commencer ce dialogue en vous demandant comment la pauvreté bloque la vie et l’avenir des individus. Quand on n’est plus capable, le mot “avenir” risque de devenir une parole vide.

Shirin Ebadi. Dans nombreux Pays de la planète, la pauvreté absolue est en train de modifier l’avenir des garçons et jeunes filles. La pauvreté est en train de modifier pour toujours leurs rêves. La pauvreté a créé une situation de haute vulnérabilité encore plus accrue par la crise économique et financière. Nous devons réduire de la moitié le numéro d’individus qui vivent en pauvreté, qui souffrent la faim. Aujourd’hui, la pauvreté emprisonne en esclavage presque 800 millions d’individus. Presque 400 millions sont des enfants. Nous sommes dans une situation critique dont effacer la pauvreté pourra avoir d’impacts favorables. Nombreux de pays ils sont dans cette condition très pénible. Nombreux d’individus ont perdu leur dignité et leurs Droits Humains. Je pense aux réfugiés, aux femmes, aux enfants. Le pire est pour les enfants qui ne disposent pas d’un accès suffisant à une alimentation proportionnée, à l’eau, à la sauvegarde de la santé, à structures hygiéniques. Les enfants sont le groupe le plus vulnérable parmi les vulnérables.

Antonio Torrenzano. Le dernier sommet financier du G-20 à Toronto, il n’a donné aucune réponse sur ces questions brulantes. Pauvreté, faim, violation de la dignité de l’homme, interdépendances nord/sud de la planète, malnutrition, tous ces problèmes sont-ils de questions oubliées.

Shirin Ebadi. Au rang mondial, il y a environ 400 millions d’enfants qui souffrent la faim. Dix millions d’enfants âgés au-dessous de cinq ans ils meurent tous les ans à cause de la pauvreté, de la malnutrition ou par d’autres pathologies corrélées. Plus des cinquante pour cent de ces décès, chaque année, sont causés par la pauvreté. Les enfants ne peuvent plus attendre. L’accès à une alimentation pour tous, c’est un Droit Humain. La vie d’un enfant a une dimension complètement différente respect à celle d’un adulte. Si nous n’apportons pas de changements au milieu humain planétaire dans des temps très rapides, chaque jour beaucoup d’enfants seront destinés à devenir adultes sans avoir reçu une assistance proportionnée, sans avoir pu disposer d’un milieu certain et protecteur dans lequel vivre. Pendant la crise financière, les 27 pays de l’Union européenne ont libéré presque de 1.600 milliard d’euros pour le crédit interbancaire afin d’augmenter la liquidité monétaire. Savez-vous, combien d’argent il suffirait pour éliminer les huit tragédies indiquées par les Nations Unies ? Il suffirait seulement le 1% de ces 1.600 milliards.

Antonio Torrenzano

 

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Bruno Parmentier est ingénieur des Mines et économiste. Depuis le 2002, il rejoint le milieu agricole en prenant la direction d’une école d’ingénieurs en agriculture. En 2009, l’auteur publie «Nourrir l’humanité», essai qui cherche d’analyser le plus que gigantesque problème des huit cent cinquante millions de personnes qui dans le monde ne peuvent manger à leur faim. Dans cette vidéo, Bruno Parmentier expose toutes les facettes de cet urgent problème du XXIe siècle.

 

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Edgar Morin est écrivain,sociologue, directeur de recherche émérite au CNRS. Edgar Morin est docteur honoris causa de plusieurs universités à travers le monde dont de l’université de Natal, Université de Porto Alegre et Université de Joa Pessoa au Brésil. Son travail a exercé et il continue à exercer une forte influence sur la réflexion contemporaine, notamment dans le monde méditerranéen et en Amérique latine. Il a créé et préside l’Association pour la pensée complexe (APC). Il est membre du comité de parrainage de la Coordination française pour la Décennie de la culture de paix et de non-violence. Il soutient, depuis sa création en 2001, le fonds associatif Non-Violence XXI. Auteur de nombreux essais, traduits dans plusieurs langues étrangères, nous rappelons les derniers: «Éduquer pour l’ère planétaire, la pensée complexe comme méthode d’apprentissage dans l’erreur et l’incertitude humaine» (avec Raul Motta, Émilio-Roger Ciurana), Balland,2003; «Université, quel avenir?» (avec Alfredo Pena-Vega), Paris, éditions Charles Léopold Mayer, 2003; «Pour entrer dans le XXIe siècle», réédition de Pour sortir du XXe siècle publié en 1981, éditions Le Seuil, 2004; «L’an I de l’ère écologique» (avec la collaboration de Nicolas Hulot), Paris, Tallandier, 2007; «Vers L’abîme», Paris, L’Herme, 2007.

 

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Conversation avec Dambisa Moyo, économiste zambienne, professeur au Centre for International Business and Management (CIBAM) de l’université de Cambridge et du Royal Institute of International Affairs (Chatham House). Dambisa Moyo a travaillé pour la Banque mondiale en qualité de consultante de 1993 à 1995 et près de la banque d’affaires Goldman Sachs de 2001 à 2008 où elle a été directrice de la recherche économique et de la stratégie pour l’Afrique subsaharienne. En mai 2009, la revue Time Magazine a classé Dambisa Moyo parmi les 100 personnes les plus influentes du monde. Autrice de nombreux essais économiques, traduits dans plusieurs langues étrangères, Dambisa Moyo est l’auteure de l’essai « Dead Aid: Why Aid is Not Working and How There is a Better Way For Africa », publié au printemps 2009 aux États-Unis. L’essai propose de nouvelles solutions à la dépendance systématique des pays pauvres à l’aide publique. L’analyse de l’économiste offre de plus de nouvelles perspectives sur le rapport entre les objectifs attendus et les résultats obtenus de l’aide au développement en relevant les impasses économiques vers lesquels celui-ci a conduit l’Afrique. Le dialogue avec Dambisa Moyo a eu lieu à Bologne au mois de juillet 2010 pendant un séminaire de l’économiste dans la ville de la région Emilia Romagna en Italie.

Antonio Torrenzano. Votre essai contre l’aide internationale au continent africain est un réquisitoire. Pourquoi, l’aide est-il un problème pour l’Afrique ?

Dambisa Moyo. Le constat est simple : après trente années d’aide au développement à l’Afrique au nom de la pauvreté, le continent africain n’a pas encore effacé ses déséquilibres économiques. En 1970, 10 % de la population du continent vivait avec moins d’un dollar par jour. Aujourd’hui, encore le 70 % des Africains est dans cette situation. Dans le même temps, le niveau de vie a progressé dans le reste du monde. En Chine, par exemple, 300 millions de personnes sont sorties de la pauvreté. Je ne remets pas en cause l’aide humanitaire d’urgence apportée à la suite des inondations, des sécheresses ou des famines. Je critique l’aide au développement pour les dizaines et dizaines de milliards de dollars en provenance des pays riches ou des institutions internationales qui n’ont pas produit d’effet.

Antonio Torrenzano. Dans votre livre, vous soutenez encore que l’aide au développement dans certains Pays il peut engendrer de la corruption.

Dambisa Moyo. L’aide au développement pose de nombreux problèmes, dont celui de la corruption. Cet aide dirige les pouvoirs publics africains à se débarrasser des questions nationales très importantes comme l’éducation, la santé, le respect de l’environnement. Et, ces sujets très stratégiques pour l’avenir d’un pays ils sont confiés au financement de l’aide étrangère. Beaucoup de gouvernements africains ont été amenés à considérer l’aide comme une source de revenus permanente et sûre. Ces financements dispensent enfin les États africains de lever des impôts. Or, s’il ne revendique pas d’argent à ses administrés, un gouvernement peut s’abstenir de leur rendre des comptes. Dans les années 60, l’aide étranger allait aux infrastructures, dans les années 70 vers la pauvreté, dans les années 80 vers l’ajustement structurel et dans les années 90 vers la démocratie et la gouvernance. Mais le point fondamental est que cet argent a été toujours utilisé dans de mauvaises directions. Ce système a produit jusqu’à aujourd’hui de l’inflation, une dette plus lourde et de la nouvelle pauvreté. Nous n’avons pas eu dans ces dernières décennies de véritables changements. Il est virtuellement impossible en s’appuyant sur l’expérience de l’Afrique de soutenir que l’aide a eu des résultats positifs.

Antonio Torrenzano. Vous proposez de remplacer l’aide au développement par des capitaux privés. L’Afrique a en effet enregistré depuis des années le début d’un décollage économique très perceptible. Mais avec la crise mondiale, je m’interroge sur l’avenir.

Dambisa Moyo. Des nations africaines ont déjà fait recours aux investisseurs privés. Par exemple, le Gabon, le Ghana, l’Afrique du Sud et le Botswana. Ces États ont pu émettre des emprunts sur les marchés obligataires. Avec la crise financière contemporaine, les capitaux privés se sont réduits en Amérique du Nord et en Europe, mais pas en Chine ou au Moyen-Orient. Ces pays émergents ont un autre regard vers le continent africain. Au cours des derniers soixante ans, aucun pays n’a eu, sur la structure politique et économique de l’Afrique, un impact comparable à celui de la Chine depuis le début de ce troisième millénaire. Je pense que la Chine sera effectivement le partenaire économique et commercial étranger dominant sur le continent africain au XXIe siècle. L’Afrique a des ressources énergétiques et une main-d’œuvre jeune qui ne demande qu’à travailler.

Antonio Torrenzano

 

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Conversation avec Makaziwe Mandela, 56 ans, économiste, anthropologue, président de l’entreprise Industrial Development Group qui travaille dans le secteur pétrolifère et minier de son pays. Makaziwe Mandela est la fille du prix Nobel Nelson Mandela et de sa première femme Evelyn Ntoko Mase. Avant d’être nommée présidente auprès de l’Industrial Development Group, elle avait travaillé près de la Development Bank of Southern Africa où elle s’était occupée du financement des actions industrielles pour des entrepreneurs femmes et de lignes d’action vers l’éducation des nouvelles générations. En 2007, Makaziwe Mandela a reçu l’International Businesswoman of The Year. Le dialogue a eu lieu à Milano Marittima à la fin du mois de mai 2010 pendant le gala international Mima Show où l’anthropologue a été invitée en qualité de conférencière.

Antonio Torrenzano. Votre Père Nelson Mandela a sacrifié toute sa vie pour la destinée de son Pays. J’aimerais commencer ce dialogue en discutant du rôle de votre papa dans l’histoire de l’Afrique du Sud.

Makaziwe Mandela. Quand mon père il commença sa clandestinité, j’avais seulement six ans. J’étais une fillette et je le rencontrais en catimini. Je suis grandie sans lui et sans comprendre pendant mon enfance parce que mon Père Nelson, il était en clandestinité. Seulement après, j’ai appris qu’il signifiait s’opposer à la ségrégation raciale, se battre pour la pleine égalité et les droits civils de tous les individus de l’Afrique du Sud. Mon Père Nelson Mandela il a changé l’histoire de mon pays. Il a mis fin à une époque dont les noirs vivaient ségrégués sans avoir ni droits civils ni liberté ni l’espoir d’un avenir différent.

Antonio Torrenzano. Dans votre pays, vous êtes considérée un point de repère.Selon vous, quels sont les nouveaux défis auxquels l’Afrique devra faire face ?

Makaziwe Mandela. En Afrique, il y a beaucoup de jeunes femmes avec une consistante expérience internationale. Ces jeunes femmes sont prêtes à donner une nouvelle contribution politique au continent entier. Les nouvelles générations des femmes africaines sont indispensables au développement de l’Afrique. Cependant, ce patrimoine féminin il se disperse rapidement parce qu’il n’a pas du soutien nécessaire. Je pense que la vision féminine est indispensable à présent parce que l’intuition féminine est plus clairvoyante et anticipatrice de besoins de l’Afrique au XXIe siècle.

Antonio Torrenzano. Croyez-vous que de l’évolution du statut politique de la femme dépendra l’avenir du continent lui-même ?

Makaziwe Mandela. Le nouveau défi sera de faire participer plus les femmes aux processus de décision politique et de gouvernance. Les femmes ont cette capacité que je définis du talent multiple ; c’est-à-dire elles réussissent à conjuguer carrière, engagement politique, maternité et famille en même temps et sans jamais perdre la vision générale de l’histoire. La conscience du rôle des femmes en Afrique est en train d’évoluer dans un sens qui permet d’être relativement optimiste. Dans la réalité quotidienne, les femmes africaines fournissent au total les deux tiers du travail humain. Sans elles, la survie des sociétés africaines ne serait pas assurée. Il n’y aura pas d’évolution décisive en Afrique sans l’évolution du statut politique de la femme.

Antonio Torrenzano

 

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Entretien avec Asha-Rose Migiro, Tanzanienne, juriste internationale, vice-secrétaire générale de l’ONU depuis le 5 janvier 2007. Avant sa nomination à vice-secrétaire générale des Nations Unies, Asha-Rose Migiro a été ministre du Développement de Communautés de la Tanzanie de 2000 à 2006, puis ministre des Affaires étrangères et du développement de 2006 à 2007. Après sa nomination aux Nations Unies, Asha-Rose Migiro se bat pour l’amélioration de conditions de vie de toutes les femmes de la planète et pour les faire participer dans une manière considérable aux processus de décision politique et de gouvernance. Asha-Rose Migiro considère cette mission comme son mandat principal de sa fonction à l’ONU autant que l’élaboration d’une nouvelle approche aux questions du développement. L’entretien a été développé dans plusieurs occasions: à Turin près du Centre de formation internationale de l’OIT, à Rome et Bologne au mois de juin 2010 pendant un séminaire international organisé par l’ancien président de la Commission Européenne Romano Prodi et par la Fondation «Fondazione per la cooperazione tra i Popoli ».

Antonio Torrenzano. Le continent africain atteindra-t-il les objectifs du millénaire avant l’année 2015 ?

Asha-Rose Migiro. L’Afrique a des difficultés à rejoindre les objectifs du millénaire, même s’il y a également d’autres régions avec les mêmes problèmes dans d’autres continents. Je voudrais ajouter de plus que la crise économique mondiale est en train de miner ou annuler les progrès achevés dans les dernières dix années. Le secrétaire général Ban Ki-Moon a utilisé tous les forums internationaux pour inciter les États, la société civile, les ONG, tous les individus de la planète à ne pas oublier les Pays à faible revenu et produire tous les efforts possibles pour que les objectifs millénaires soient atteints.

Antonio Torrenzano. Certains Pays de l’Afrique ont malgré cela enregistré un décollage économique très perceptible.

Asha-Rose Migiro. Le Malawi, par exemple, a avancé petit à petit pour ce qui concerne la productivité de son agriculture. Le choix de l’État du Malawi de soutenir ses paysans a produit des résultats excellents. Le Ghana a réalisé nombreux de progrès dans la lutte contre la pauvreté. Le Gabon même a enregistré de bons résultats contre l’analphabétisme. Le Rwanda, en revanche, a obtenu nombreux de progrès dans l’éducation maternelle et la formation primaire. En Tanzanie, le nombre d’enfants qui vont à l’école primaire est augmenté de manière considérable autant que la réduction du taux de mortalité maternelle et infantile. Mais, la situation est aussi améliorée parce que les nombreux conflits sont terminés. L’époque où les coups d’État étaient un phénomène presque quotidien, elle est dépassée.

Antonio Torrenzano. La situation budgétaire précaire des Pays donateurs est en train de faire réduire les budgets de l’aide au développement. Nombreux indicateurs indiquent que cette situation se produit déjà et que la récession ait causé une réelle diminution de l’appui financier. Quelles sont-elles vos réflexions ?

Asha-Rose Migiro. Je crois que par l’aide au développement nombreux Pays africains ont réussi à faire des progrès. La Tanzanie, par exemple, a utilisé l’aide pour améliorer ses infrastructures et pour stimuler son économie nationale. Tout cela a permis de construire des écoles et des hôpitaux.

Antonio Torrenzano

 

* Sur l’empowerment des femmes comme nouvelles interprètes d’un nouvel agenda du XXI siècle, le lecteur peut également écouter la conversation en langue anglaise de la juriste ONU Asha-Rose Migiro avec Isabelle Coleman, senior fellow près du Council on foreign relations, à l’adresse www.cfr.org/publication/15724/conversation_with_asharose_migiro_audio.html

 

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Depuis la fin de l’année 2009, l’économie mondiale a montré des signes de reprise après la crise financière, mais l’impact négatif de la récession mondiale dans les Pays à faible revenu du continent africain (surtout dans l’Afrique subsaharienne) a indiqué que la reprise sera lente et ardue. Pour les États africains, la baisse des revenus provenant du commerce, du flux de capitaux privés et des remises, elle a entrainé une réduction des ressources intérieures. Par exemple, la détérioration des termes de l’échange des marchandises et du volume des échanges commerciaux a contribué à une aggravation substantielle des balances des paiements. Mais la crise n’a pas seulement produit des répercussions économiques. La récession en Afrique a aussi un aspect humain qui touche les moyens de subsistance de millions de personnes avec l’évidente augmentation du nombre des individus vivant dans un état de pauvreté. Les effets cumulatifs de ces impacts prouvent les profondes ramifications de la crise et que la reprise en Afrique constituera un processus de grande portée.

Les données statistiques à présent suggèrent que les donateurs ne rempliront pas leurs engagements pris en 2005 et précédents à la crise financière de l’année 2007. Depuis le début de la dépression, les Pays donateurs n’ont jamais manifesté l’intention de fournir un aide supplémentaire visant à stimuler une reprise moins lente dans les Pays africains à faible revenu. La situation budgétaire précaire des Pays donateurs, au contraire, les incite à réduire les budgets de l’aide et abandonner leurs obligations en vertu des engagements précédents. Nombreux indicateurs indiquent que cette situation se produit déjà et que la récession a causé une réelle diminution de l’appui financier.

Les positions africaines présentées antérieurement au G20 de Toronto ont revendiqué l’accroissement des ressources à destination de l’Afrique afin de promouvoir l’investissement dans les institutions africaines, de permettre aux emprunteurs de participer davantage à la prise de décisions et d’accroître la proportion des fonds acheminés par l’intermédiaire de la Banque africaine de développement. Le dernier sommet de l’Union africaine, toujours avant la réunion du G20 à Toronto, a entériné le même point de vue. Toutefois, la participation des pays africains au G20 est encore limitée et les points de vue africains viennent seulement transmis à la présidence du sommet auparavant à chaque réunion. De sa part, le dernier sommet de Toronto pour ce qui concerne l’Afrique n’a pas analysé le problème ni abordé de nombreuses questions. Par exemple, comment intégrer au mieux les perspectives africaines dans les discussions mondiales dans le domaine technique qu’en matière politique? Pourquoi les effets de la crise en Afrique ne sont-ils plus au centre des discussions internationales ? Encore, quelle est-elle la possibilité de réviser le cadre de soutenabilité de la dette des Pays africains? Cette dernière discussion est encore en cours d’examen au sein du Fond monétaire international.

Affaires, donc, d’une grande actualité avant la réunion de l’ONU au mois de septembre 2010 qui sera avant tout consacré aux progrès réalisés vers l’atteinte des objectifs du Millénaire pour le développement et qui accordera une grande attention à la performance dans la mise en oeuvre des engagements.

Antonio Torrenzano

 

* Un spécial remerciement à l’artiste-peintre Arnò pour l’image.

 

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Rigueur versus relance, voila le dilemme à quelques heures de la fermeture du sommet qui réunit pays riches et émergents dans la ville canadienne de Toronto. D’ici à ce soir, les 20 chefs d’États et de gouvernements présents au sommet devraient s’entendre sur la réduction de la dette de certains pays, tout en préservant la croissance. Les chefs d’État et de gouvernement doivent se mettre d’accord sur un texte final qui dessinerait un consensus très difficile à le préciser. «Nous sommes aux prises avec la nécessité de réduire les différences entre les points de vue au sein du G20», admettait samedi soir le porte-parole de la délégation japonaise Kazuo Kodama.

Le projet de déclaration finale du G-20 devrait contenir une subtile synthèse entre les positions américaines et les points de vue européens. Unis pour soutenir la croissance, mais divisés sur les meilleurs moyens pour consolider les faiblesses de la reprise économique mondiale. La déclaration finale sera donc une preuve de bonne volonté à coordonner les politiques à l’échelle planétaire, malgré les désaccords. La reprise reste cependant fragile et inégale et la réunion de Toronto pourrait devenir un sommet de transition en vue du prochain G20 à Séoul au mois de novembre 2010.

 Antonio Torrenzano

 

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Les dirigeants du G-8 se sont réunis hier au nord de Toronto. Les discussions poursuivront aujourd’hui dans le cadre du G-20 dans la capitale canadienne. Les réunions d’hier ont minimisé les différences internes pour ce qui concerne la manière meilleure de préserver la reprise économique naissante, mais qui reste encore fragile. Stratégie qui reste cruciale pour l’avenir de l’économie et qui sera au cœur des réunions d’aujourd’hui et demain du sommet G20.

Malgré les nombreux appels américains faits par le président Barack Obama à ne pas abandonner les mesures de soutien à l’économie, les positions de l’Europe (Britanniques compris) restent sur des plans d’austérité. Austérité retenue réaliste pour la croissance. L’UE est aussi préoccupée pour ses faibles perspectives de croissance en 2010 et 2011. Pour l’Europe, la priorité est devenue désormais la réduction des déficits budgétaires après la crise grecque et les répercussions sur la monnaie unique. Les responsables de l’Administration américaine, de leur côté, minimisent ces divergences entre Barack Obama et ses homologues européens. Une chose est sûre, les discussions entre les partisans d’une interruption des lignes d’action de soutien à la croissance et les défenseurs de plans de relance soutenus pour contrer les effets de la crise s’annoncent très serrées.

Antonio Torrenzano